« Les gens du peuple sont exclus des Jeux olympiques ». A l’approche de la grande fête de l’olympisme, tel semble être le nouveau slogan des Pékinois les plus modestes qui n’hésitent plus à protester contre le sort qui leur est fait.
A l’approche des Jeux olympiques, les Pékinois que l’on croyait benoîtement tous embrigadés par le régime et ses slogans fédérateurs froncent des sourcils. Et haussent même le ton. En cause ? Les restrictions toutes aussi sécuritaires que draconiennes que les autorités mettent progressivement en place. C’est le cas de monsieur Wang, cuisinier et propriétaire d’un petit restaurant de quartier qui ne mâche pas ses mots : « les Jeux olympiques ne sont destinés qu’aux riches. Il n’y a rien pour nous les petits artisans qui subissons l’augmentation du coût de la vie et les difficultés croissantes d’approvisionnement ». Même mécontentement chez les chauffeurs de taxi dont certains apprennent des langues étrangères depuis des mois pour transporter les touristes. Hélas pour eux, histoire d’éviter que les athlètes ne s’asphyxient à cause de la pollution, il a été décidé de mettre en place un système de circulation alternée. « Ce sont encore les “gens du peuple” (laobaixing) qui sont exclus de cette grande fête. J’ai étudié durement l’anglais pendant deux ans pour pouvoir convoyer de nombreux étrangers et ainsi arrondir mes fins de mois. Et voilà que le gouvernement décide que je ne peux seulement travailler qu’un jour sur deux. Tous ces efforts pour rien, surtout qu’avec l’imposition d’une voie spéciale JO dans toute la ville, les bouchons et autres ralentissements causés par la police omniprésente vont provoquer la fureur des usagers qui refuseront dorénavant de perdre leur temps dans les taxis » fulmine Monsieur Zhang.
Le BOCOG (Beijing organizing Committee for the Olympic Games), qui organise les Jeux et décide d’à peu près tout, a en effet décidé d’imposer pendant toute la durée des JO un partage subtil de la route : les voitures ayant une plaque se finissant par un nombre pair pourront rouler un jour pair et l’inverse pour les jours impairs. Pour ne rien arranger, le BOCOG a décidé d’affecter, tant sur l’autoroute de l’aéroport, sur les périphériques que dans le centre ville, une voie aux transports VIP des JO. Pékin qui est à l’ordinaire une ville incroyablement bouchonnée risque de ne pas de s’en relever…
Ces règles iniques rencontrent d’autant moins les faveurs des Pékinois que la manne économique attendue n’est pas au rendez-vous. Loin de là ! Et ce n’est pas Monsieur Ma, gérant d’un hôtel de charme dans le vieux Pékin qui dira le contraire. « Si encore les “étrangers” étaient au rendez-vous nous aurions pu, peut-être, oublier les désagréments d’une présence policière incessante. Mais ce n’est malheureusement pas le cas aujourd’hui ». Comme beaucoup d’autres établissements hôteliers, le sien est loin d’afficher « complet ».
Plus grave encore semble être la situation dans laquelle les Jeux olympiques plongent l’une des bases sociales du régime : les retraités les plus modestes contraints d’arrondir leurs fins de mois avec le système D. Comme l’explique, Madame Lao, retraitée de la fonction publique et membre d’un comité de quartier du centre ville : « le recyclage de bouteilles en verre, cartons et papiers me permettait de mettre du beurre dans les épinards en augmentant de plusieurs dizaines de yuans ma maigre retraite hebdomadaire. Désormais, je dois aller jusqu’au quatrième périphérique nord pour espérer vendre ma maigre récolte… Les “gens du peuple” sont exclus de ces Jeux et pourtant nous avons tous payé pour la reconstruction du Sichuan ». Les transports lourds de marchandises sont en effet désormais interdits d’entrer dans le centre ville et ce jusqu’à la fin du mois d’août, toujours sur décision du BOCOG. En clair, c’est donc la fin des chiffonniers, des déménageurs et des vendeurs ambulants qui rendent pourtant si « harmonieuse » la société pékinoise, comme l’avait décrite Bakchich.
Plus que jamais, Pékin semble vouloir se parer d’or et de soie pour ses Jeux mais son déguisement d’empereur risque de ne pas avoir assez de poches pour masquer toute la population des mécontents. D’autant que peu de Pékinois désirent participer à cette grande fête sportive par peur des attentats et des troubles que le gouvernement prévoit nombreux et qui sont l’explication donnée à la mise en place de ses mesures de sécurité. Quand la propagande du gouvernement marche à contre-courant…
À lire ou relire sur Bakchich :
Je lance un appel au boycott des JO et aux produits chinois, suite à la lecture de cet article tiré de ’Courrier International’ :
Les Noirs interdits de bistrot à Pékin
http://gaboneco.com/show_article.php ?IDActu=8997
Faites passer ce message à un max de gens !
S’il faut j’organiserai une marche ici à Montpellier, c’est si grave !!
exact attention aux erreurs contresens etc…la circulationalternée non valable pour vehicules militaires, taxis ert autres priviligiés…voila de quoi réduire la valeur de cet "article"…
sinon Mme Vieille ( Lao en chinois ) a raison, la vie est dure pour les retraités…dans tous les pays du monde ( en france aussi, il y aurait des tonnes d’articles a faire sur les conditions de nos vieux)
SOURI
C’est article dit tout le contraire de cette dépèche AFP :
http://afp.google.com/article/ALeqM5j_63cnqFCcU3lhY_129IRNdvGbnw
"La circulation alternée ne s’applique toutefois pas aux taxis, et certains chauffeurs se réjouissent de cette aubaine. "Je pense qu’il sera possible de se faire plus d’argent mais on devra probablement travailler plus pour ça", a souligné Ma Guiwei, conductrice d’un taxi. "Il sera de toute façon plus agréable de conduire dans de meilleures conditions de trafic pour un certain temps", a-t-elle ajouté."
Ou est la vérité ?
C’est vrai que nous, on ne cache pas nos pauvres.
Allez, un petit lien vers la vidéo mythique de Balkany :
Tout a fait d’accord.
D’ailleurs, c’est le president qui le dit. Quand on dit "casse toi pauvre con" au lieu de "casse toi connard" c’est qu’on meprise les francais de base, "les pauvres" c’est a dire la majorite des francais