La République irréprochable, Sarko l’a dit, il le fait. Enfin surtout pour les problèmes d’évacuations de la maison de sa douce Carla, au Cap Nègre.
L’affaire des égouts rebondit. Il s’agit bien des buses salvatrices qu’il va falloir installer au Cap Nègre, sur la commune du Lavandou, pour évacuer les eaux usées de la très chic villa de Carla. On sait déjà que le 16 août, alors qu’il avait sur le feu un certain nombre d’autres sujets brûlants comme la crise en Géorgie, l’embuscade d’Afghanistan et le barnum des JO de Pékin, Nicolas Sarkozy a trouvé le temps d’assister en personne à la réunion des copropriétaires du Cap Nègre.
C’est-à-dire les représentants de familles pour lesquelles « travailler plus pour gagner plus n’est pas vraiment le problème ». Le projet de « zonage d’assainissement » qui frappe ce secteur huppée traîne depuis cinq ans, mais la commune, face à l’opposition de ces 50 familles qui en valent bien 200, n’arrive pas à relier ces maisons de rêve au tout à l’égout. Le 16 août donc, après avoir fait plier Poutine et foudroyé les Talibans, Nicolas Sarkozy, septique sur la fosse, a emporté un autre succès : obtenir des copropriétaires qu’ils disent « oui » au système d’assainissement moderne. Sur place, le quotidien Var Matin suit cette guerre des eaux usées comme si c’était son Ossétie. Le 19 août, cette fois à la villa des Bruni-Tedeschi, les intéressés se réunissaient autour du préfet, du maire du Lavandou et du directeur départemental de l’Equipement.
Le président de la République ayant laissé entendre qu’une grande partie de cet investissement serait prise en charge par des fonds publics, l’ambiance était meilleure. Puisqu’on ne change pas une équipe qui gagne, le 25 août une nouvelle assemblée réunissait à nouveau les administrés du Cap Nègre, cette fois à l’hôtel de ville où le maire, Gil Bernardini, a présenté un montage financier destiné à pomper d’une seule traite et les eaux usées et l’argent des contribuables.
Mais, et c’est donc que le dossier rebondit, les égouts de Carla devront bénéficier d’un traitement ultra spécial, semblable à ceux de l’Elysée qui sont « hautement sécurisés ». Des fonctionnaires du service sécurité de la DGSE se tiennent prêts à intervenir pour donner la norme et inspecter le chantier. Problème dans le problème, quelques propriétaires, sécuritaires et jaloux, commencent à lever le doigt et à exiger, eux aussi, des égouts inviolables… Décidément, le malheur frappe trop souvent chez les riches.
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