Est-ce la crise ou la lassitude face à un rassemblement qui coûte cher sans que grand chose ne s’en suive ? Toujours est-il que la fréquentation du 39e sommet de Davos ne fut guère importante.
La chronique éco du lundi
Certes, tout le monde s’est adapté au changement intervenu depuis le précédent. Les quelques banquiers présents ont peu commenté l’actualité, annonçant simplement la nécessité de revoir le fonctionnement du système financier international. Les contestataires, aussi bien ceux qui sont allés jusqu’à Davos même que ceux qui ont harcelé la police de Genève autour de la gare de Cornavin ont utilisé comme projectiles… des chaussures, façon visite de Bush en Irak. Quant aux buffets, ils ont beaucoup déçu les participants par leur austérité. Il faut dire qu’avant, ils étaient sponsorisés par des banques suisses et cette année, l’UBS s’est fait tirer l’oreille pour payer le caviar et le champagne…
En fait, si les dirigeants politiques étaient nombreux, les chefs d’entreprise se sont faits rares, ainsi que les économistes. Tony Blair a d’ailleurs expliqué pourquoi les économistes étaient peu présents : ils n’ont rien à proposer et les seuls qui se hasardent aujourd’hui à faire des prévisions savent que plus personne ne les croit. Ah ! la si remarquable croissance américaine naguère tant vantée ; ah ! la si remarquable politique monétaire des Etats-Unis qui promettait à ce pays une prospérité sans fin ! C’était il y a deux ans et maintenant plus personne n’a de temps à perdre à venir écouter des actes de contrition et de longs discours expliquant que derrière les apparences, les économistes, sérieux, les vrais, par les mondains qui courent après le prix Nobel, avaient tout prévu…
Certaines tables rondes ont lieu devant des salles presque vides, comme celle sur la rémunération des patrons. Il fait dire que, dans la ligne nouvelle qui s’impose à Washington, le professeur d’Harvard de service répétait avec insistance qu’il y a cinquante ans, les 500 PDG américains les mieux payés gagnaient en moyenne deux fois ce que gagne le Président des Etats-Unis alors qu’aujourd’hui, ils gagnent 60 fois ce que gagne Obama. Et ce malotru d’insister sur le fait que de tels salaires n’ont aucun fondement économique.
Le forum s’est donc rabattu sur la prière : on n’avait jamais croisé autant de religieux dans les couloirs et la prière finale autour de Desmond Tutu, le prix Nobel de la paix sud-africain, a fait salle comble.
On a beaucoup cultivé aussi la plaisanterie distanciée, Gordon Brown ayant rassuré ses auditoires sur le maintien de la tradition de l’humour britannique, malgré la déroute actuelle de l’économie de son pays. Quant à Bill Gates, personne n’a compris si les propos insignifiants qu’il a tenus étaient de l’humour ou la confirmation d’une tendance nouvelle parmi les commentateurs dans l’appréciation du personnage qui est d’affirmer que son destin fut bien au-dessus de ses capacités.
L’absence de tout représentant de premier plan de la nouvelle administration américaine a renforcé l’impression générale résumée par Jacques Attali d’une formule définitive : « tout cela ne dépasse pas le niveau d’une conversation de café du commerce ».
Quoi qu’il en soit, au moment du départ, tous les dirigeants ont éprouvé le besoin, dès qu’ils rencontraient un micro, de dénoncer toute tentation protectionniste. Et tout le monde de se donner rendez-vous pour les affaires sérieuses au G20 d’avril. D’ici là, combien y aura-t-il de chômeurs en plus dans les économies développées ? Pour la France, on annonçait déjà ce matin environ 45 000 chômeurs supplémentaires en décembre…
A lire ou relire sur Bakchich.info
Avez-vous pris connaissance du rapport du Forum Economique Mondial "Global Competitiveness Report 2008-2009" ? ( http://www.weforum.org/pdf/GCR08/GCR08.pdf )
Je vous conseille en particulier la page 469 (du PDF), résumant la (prétendue) solidité des banques.
Toutes ont une note au-dessus de la moyenne.
Vu l’état de l’économie, le tableau est franchement tordant… et en dit toujours plus long sur la qualité de la science ( ?) économique.
Davos c’est fini !.. Pourquoi ? Tout simplement : la religion "financiariste" dont Davos était le synode s’est évanouie… ou écroulée ! Ses ’grands-prêtres’ ont… disparu…
Le "financiarisme"… à ne pas confondre avec le capitalisme… est né dans les années 1970. Bien plus qu’une idéologie… ce fut dès l’origine’ une ’religion’.
Une ’foi’ (bien sûr irrationnelle) dans la toute-puissance de la financiarisation de l’économie… sous-tendue par un culte : le ’tout-fric’ !
Ses adeptes… les cupides du monde entier… ont pris d’assaut - partout - la haute fonction publique et les grandes entreprises… pour mettre en oeuvre… les deux dogmes majeurs ’donnant-donnant’ de cette ’nouvelle religion’ : (1) "neutraliser" les Etats… (2) assurer la "liberté" du fric… (1) en les réduisant à des ’Etats-rentiers’… anesthésiés, percevant une manne régulière : la TVA… qui découple la plus-value financière de l’activité productive ; (2) en assurant la ’libre circulation’ et mieux la ’libre création’ de capitaux qui affranchit des règles et contrôles.
On en voit le résultat après à peine 40 ans… Ce que d’aucuns osent encore nommer ’crise’… est en fait l’écroulement de cette religion, la capilotade de ses ’innovations financières’ et… la débandade de ses adeptes… avec, au premier rang des "sauve-qui-peut", ses grands-prêtres : les politiciens socialogaullistes, européistes, mondialistes et leurs affidés !
Des milliards de milliards de dollars, d’euros… de monnaie… ’fausse’ bien sûr… évaporés ! Les conséquences de cet effondrement total de cette "religion financiariste" ? Non encore perçues par tout un chacun… Assurément ruine et misère… sang et larmes pour les peuples du monde entier !
La participation de l’Etat pour le WEF est de 3.5 millions et de 900’000 CHF en plus au frais de l’armée qui protège le WEF avec ses 5’000 soldats… il ne s’agirait pas non plus d’oublier le nombre impressionnant d’avions militaire (FA18) qui « protègent » encore plus le pays que d’habitude, quand ont sait le prix d’un décollage…
Ont doit très clairement payer trop d’impôts, les riches ne peuvent même pas payer leurs frais…