L’été arrive y compris au Tchad, où la température monte à mesure que les assauts des rebelles se rapprochent de N’djaména, la capitale. Et le président Déby sue à grosse-gouttes, après les déclarations de Bernard Kouchner.
Joint au téléphone le 17 juin dans l’après midi par Bakchich, Brahim Kochi, conseiller spécial du général Noury qui dirige les forces rebelles hostiles (Alliance Nationale) au pouvoir en place à N’djamena a confirmé que d’intenses combats se sont déroulés ce matin autour de la localité d’Am-Zoer, dans l’est du pays.
Brahim Kochi, selon un « bilan provisoire », estime les pertes gouvernementales à « 200 morts et blessés ». Toujours selon le conseiller spécial, l’armée d’Idriss Déby aurait surtout perdu l’un de ses principaux atouts puisqu’il affirme que « 4 des 5 hélicoptères » engagés contre les forces rebelles auraient été détruits ces derniers jours. « Le cinquième ne sort plus guère du port et s’il le fait c’est pour larguer ses bombes très loin de nos positions », ironise-t–il.
Un brin vantard le garçon ? Selon les informations recueillies par Bakchich auprès des barbouzes employés à la pige au Tchad, le bilan est un tout petit peu moins sanglant. « 80 corps ont été rapatriés dans la capitale », concède un soldat privé. Chiffre certes à la baisse mais tout de même imposant. Quant aux hélicoptères, « si l’un d’eux s’est clairement fait allumer, il a pu rentrer à bon port. Et les quatre autres ne volent pas beaucoup vu leur état ».
Au moins les opposants armés retiennent-ils de menues leçons de leurs précédentes aventures.
En février dernier, après avoir investi la capitale tchadienne, les forces rebelles s’étaient ainsi fait « allumer » par des hélicoptères et avaient été contraintes de se replier alors même que le régime de Déby paraissait sur le point de tomber. Tirant la leçon de cet échec, les convois rebelles sont désormais équipés d’armes anti-aériennes de 37 mm. Dans ce contexte, la déclaration de Bernard Kouchner selon laquelle la France n’interviendra pas dans les combats en cours a été accueillie comme « une excellente nouvelle » et ce quand bien même aucun contact n’a pour l’instant été établi entre les rebelles, le quai d’Orsay ou des représentants du Gouvernement français.
De fait constate Brahim Kochi, « si les vols de reconnaissance de l’armée française sur nos positions se poursuivent, il apparaît que les informations recueillies ne soient plus transmises à Déby, ce qui manifestement nous a permis de conserver l’effet de surprise lors de plusieurs de nos attaques cette semaine ».
Autant d’éléments qui ont provoqué les cris d’orfraie de l’éthylo-président Tchadien. « Le vieux est plus qu’agacé. Entre les déclarations de Kouchner, l’action de l’armée sur place qui se limite à la logistique et au renseignement, Déby s’affole. D’autant qu’il a les plus grandes peines du monde à se réarmer et se méfie, vues les dernières mésaventures », susurre l’un des « pigistes » militaires du président. Même si, le 17 juin au soir, le Quai d’Orsay a réajusté le tir en réaffirmant son « soutien aux autorités légitimes » du Tchad
Enfin le conseiller spécial estime que les spéculations sur l’imminence de la saison des pluies seront sans effets sur les futures opérations militaires : « la saison des pluies nous poserait un problème si nous étions au Soudan or nous sommes au Tchad et avons l’intention d’y rester. Le seul à qui cela puisse poser un problème c’est à Déby qui dispose de chars semi-lourds qui seront bien plus difficiles à déplacer ».
De là à dire que Déby patauge…
la tactique est la meme :
On regarde les forces en présence ; ensuite TOTAL soutient les 2 camps, puis l’ELYSEE soutiendra le vainqueur (qui sera aussi le plus offrant)
"Il faut que tout change pour que rien ne change" qu’il avait dit…