Truand emblématique "old school", il était l’ami des stars et des voyous. Il est décédé au Val-de-Grâce à 90 ans.
L’ancien truand François Marcantoni, 90 ans, est décédé mardi à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris.
Né le 28 mai 1920 dans le minuscule village d’Alzi (Haute-Corse) où il possédait une maison, François Marcantoni était hospitalisé au Val-de-Grâce pour une série d’examens.
François Marcantoni était un « résistant » de toujours. Résistant à l’occupant allemand : pendant la Guerre, il a participé au sabordage de la flotte à Toulon. Réfractaire au STO, son action au service de la Résistance est avérée.
Résistant à la loi aussi : une fois la guerre finie et la France libérée, Marcantoni se lance bon gré mal gré dans le banditisme. Du braquage aux biz’ de voitures et de filles, en passant par le racket, les cercles de jeux et autres magouilles, l’élégant Monsieur François a d’abord exécuté puis parrainé. Le lascar se retrouve fiché au grand banditisme dés 1959. Dix ans plus tard, sa trogne fait la Une de la presse. À compter de septembre 1968, il est soupçonné d’avoir participé au meurtre du beau Stephan Markovic, un ressortissant yougoslave, proche du comédien Alain Delon, retrouvé mort, une balle dans le crâne, dans une décharge non loin du domicile de Monsieur François. La justice patientera jusqu’en 1976 avant de lui délivrer un non-lieu.
Malgré son âge avancé, cet ancien du SAC, et cousin de l’ex-préfet du Var Jean-Charles Marchiani a toujours eu le bras long et les épaules larges. Son carnet d’adresse était noirci de contacts tant dans le milieu de la pègre et du show-biz que dans la sphère politique… Ses liens avec la folklorique « bande à Pasqua » s’avèrent toujours étroits. Bien qu’un peu rouillés et périmés par les jeunes caciques sarkozystes, ses réseaux corso-gaullistes sont loin d’être obsolètes. La preuve par la rosette.
Marcantoni avait publié, le 2 octobre, ses ultimes souvenirs dans Strass et Voyous.
Si l’on en croit France-Soir du 3 avril, François Marcantoni devait même être décoré cette année de la Légion d’honneur par Nicolas Sarkozy. Les deux hommes avaient en commun, selon le journal, "une vraie passion pour la Corse".
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