Pitbull armée de son rouge à lèvres, la candidate à la vice-présidence républicaine Sarah Palin ne s’est pas manquée lors de son débat avec son alter-ego démocrate, Joe Biden, le 2 octobre dernier. Insuffisant pour enrayer la lente dégringolade de John McCain, plombé par la crise.
Le grand perdant du débat télévisé du 2 Octobre entre les colistiers Sarah Palin et Joe Biden porte un nom : John McCain.
Alors que la crise économique plombe la campagne du candidat présidentiel républicain, le débat Palin-Biden était l’un des seuls moments qui lui restait pour s’adresser à la nation toute entière (70 millions d’américains l’ont vu, presque 18 millions de plus que ceux qui avait vu le premier débat Obama-McCain). McCain avait bien besoin d’un coup de main de Palin dans le débat pour changer la donne et recentrer l’attention des électeurs ailleurs que sur leurs profondes angoisses financières. Il ne l’a pas eu.
Le jour précédant l’affrontement Palin-Biden, un sondage de la fondation Pew (le deuxième sondage national le plus fiable après celui du Wall Street Journal) montrait que sur la question « qui pourrait mieux améliorer l’économie ? » l’avantage d’Obama sur son rival atteignait maintenant de 18%. C’est énorme.
Le deuxième enseignement important du sondage Pew est que la crise de Wall Street et des banques affole les seniors soucieux de leurs épargnes et leurs retraites et les éloigne du candidat républicain. Tout au long de la campagne, et trois semaines encore avant la faillite ô combien symbolique de Lehmann Brothers, les électeurs de plus de 50 ans étaient la catégorie la plus favorable à McCain. Désormais, les citoyens les plus âgés sont de plus en plus favorables à Obama (52% contre 39%).
Ces deux chiffres fatals pour les espoirs de McCain expliquent pourquoi, dans la bataille du Collège électoral, la tendance penche vers Obama. En Floride (27 voix au Collège), où McCain avait l’avantage avant la crise de Wall Street, 4 sondages locaux publiés la semaine du débat Palin-Biden montraient Obama en tête avec une moyenne de 3% d’avance. Même verdict en Ohio (20 voix au Collège), où l’avantage s’est retourné en faveur d’Obama avec une marge moyenne de 2%.
Dans 4 états auparavant considérés comme « indécis », de nouveaux sondages montraient aussi le déplacement vers Obama. La Pennsylvanie (21 voix au Collège) avec une moyenne de 4.6%, le Minnesota (10 voix au Collège) avec 5.7% , le Wisconsin (10 voix au Collège) et une avance moyenne de 5.3%, et New Hampshire (4 voix au Collège) pour 5.8% penchent désormais vers Barack.
Ainsi, sur la carte du Collège Electorale de CNN Obama dispose de 250 voix (avec 270 nécessaires à l’élection) contre seulement 189 pour McCain. Sur la carte du site Real Clear Politics, Obama n’est plus qu’à 6 voix de la majorité, avec 264 voix contre 163 pour McCain.
Le jour même du débat Palin-Biden, l’équipe de campagne McCain a confirmé qu’elle renonçait à l’état clé de Michigan (17 voix au Collège). Annulant ses repères publicitaires à la télévision et retirant ses permanents, le staff de McCain a envoyé l’argent et les effectifs consacrés à cet état abritant l’industrie automobile pour renforcer leurs efforts dans d’autres états où McCain pense avoir encore une chance d’emporter.
Cet aveu retentissant de faiblesse démontre à quel point ses chances de victoire plongent au même rythme que les actions de la bourse de Wall Street.
Le soir du débat, Palin est entrée sur scène au moment où l’enthousiasme suscité par sa candidature lors de la convention nationale du Parti Républicain commençai à se dissiper.
Palin était même en passe de devenir un objet de ridicule après 3 interviews désastreuses à la télévision. Lors de sa dernière prise d’antenne, quelques jours avant le débat entre vice-présidents, le gouverneur d’Alaska s’est révélé notamment incapable à trois reprises de nommer un seul quotidien ou magazine qu’elle a l’habitude de lire. Et chaque Samedi, le pays entier se régale avec l’imitation désopilante de Palin par la comédienne Tina Fey dans l’émission de la chaîne NBC « Saturday Night Live »
Résultat : dans un sondage du Washington Post publié quelques heures avant le débat, 60% des électeurs disaient que Palin n’avait pas l’expérience nécessaire pour assumer la présidence.
Mais ceux qui attendaient que Palin se détruise un peu plus en ont été pour leurs frais. Bien sûr, à un moment elle a appelé son rival Joe Biden « Senator Obiden ». Elle a confondu (deux fois) que le commandant en chef des troupes américaines en Afghanistan était « le Général McClellan » (un général de notre guerre civile de 1860-65) au lieu de l’appelait correctement « le Général McKiernan. » Et souvent, au lieu de répondre aux questions de l’animateur, Palin a esquivé ou changé de sujet. Mais elle a surtout montré un charme pèquenaud et désarmant (à plusieurs reprises elle a fait des clins d’œil complice à la caméra) que d’aucuns dans l’Amérique profonde trouvent « adorable ». Et incitent certains mâles à en faire une MILF (« Mother I’d Like to Fuck », un acronyme au courant à propos de Palin dans la blogosphère et même a la télé.) Et à maintes reprises elle a su régurgiter toute faite des réponses superficielles que lui avaient enseignées les conseillers de McCain pendant une semaine d’entraînement intensive avant le débat. Le minimum vital pour qu’elle n’apparaisse pas comme une écervelée totale et pour rassurer les conservateurs démoralisés par ses interviews et les sondages.
Le format du débat limitant les réponses des candidats à deux minutes et le rythme frénétique du débat n’ont pu que favoriser Palin. Aucun débat de fond nécessitant une réponse étayée et de solides connaissances.
Le débat a également été précédé par une attaque médiatique du camp conservateur contre l’animateur, Gwen Ifill, une journaliste noire venue de la télévision publique. Son tort, avoir commis un livre, The Breakthrough : Politics and Race in the Age of Obama, que les commentateurs pro-McCain essayaient de caractériser comme étant pro-Obama.
Ce chantage peu subtil a semblé porter ses fruits. Si soucieuse de son image de journaliste « non-partisan » Ifill n’a posé aucune question vraiment difficile et n’a pas relancé les candidats quand les réponses étaient inadéquates.
Quoiqu’un brin ennuyeux, Biden, en revanche, avec ses 36 ans au Sénat, a su montrer une connaissance de politique gouvernementale que Palin ne possède manifestement pas. Et de dépeindre effectivement que, sur les questions clé de la campagne, McCain n’est pas bien différent du si impopulaire George W. Bush. À la fin de la soirée, les sondages instantanés des chaînes de télévision ont fait de Biden un large gagnant. Selon le sondage CBS, Biden avait emporté le débat par 46% contre 21% pour Palin. 33% des téléspectateurs ont pensé avoir vu un match nul. Pour CNN, si 84% des téléspectateurs ont dit que la prestation de Palin était meilleure qu’ils attendaient, eux aussi ont fait de Biden leur vainqueur par 51% des sondés contre 36%.
Si peu mémorable, le débat Palin-Biden n’a pas apporté a un McCain en perte de vitesse sévère le recentrage dont il a tant besoin. Et la soirée sera vite oubliée après le deuxième débat Obama-McCain du Mardi 7 Octobre à Nashville, dans le Tennessee.
Pour tenter de gagner l’élection McCain ne semble plus avoir dans son arsenal que la diffamation et la calomnie. Rendez-vous est donc pris….
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Citation : « Elle a confondu (deux fois) que le commandant en chef des troupes américaines en Afghanistan était “le Général McClellan” (un général de notre guerre civile de 1860-65) au lieu de l’appelait correctement “le Général McKiernan”. »
Elle est bien, cette phrase. Inattaquable du point de vue de la syntaxe et de la conjugaison. Encore, encore !
Barck Hussein Obama, paroissien assidu du Révérend Jérémiah Wright et bon élève de Madrassa, a fait les mêmes commentaires bienveillants à propos du terroriste William Ayres que les commentaires nauséabonds de Besancenot à propos de Rouillan ! Dites moi qui sont vos amis, et je vous dirai qui vous êtes !
Dénoncer ce démagogue gauchiste est un travail de salubrité publique !
Les gauchistes veulent exécuter celle qui dit la vérité !
comme dirait mon voisin états-unien : "toucchhééé"
Lorsque l’on écoute et lis les sondeurs, Obama devrait gagner haut-la-main avec un score type 320 contre 190
rdv dans un mois.
Diebold va -t-il frapper ?