La holding financière du baron Seillière, l’ancien patron du Medef, fait face à la fronde d’une actionnaire trublionne. Pour mieux savoir ce qui se trame, l’entreprise a mandaté la société de renseignement Kroll. De la haute finance à la barbouzerie, il n’y a qu’un pas…
Dans le litige qui oppose Ernest-Antoine Seillière et la majorité de la tribu Wendel, ces 1600 héritiers de la noble lignée de l’ancêtre Jean-Martin Wendel, maître des forges lorrain, à une de ses membres, la téméraire Sophie Boegner, la société dont le baron est président du conseil de surveillance (Wendel Investissement) a mis tous les atouts de son côté pour gérer la bataille. Pour résumer l’affaire à la base du conflit, la simplification des structures – fort complexes – du groupe a permis à une quinzaine de ses dirigeants d’acquérir 5% du capital à un prix fort avantageux : 83 millions d’euros alors qu’en Bourse les mêmes 5% valent quelque 320 millions.
Révoquée de son poste d’administratrice de la holding familiale, Sophie Boegner a porté plainte début juin pour « abus de biens sociaux » et, trois mois après, le parquet de Paris renâcle toujours à ouvrir une enquête sur ce sujet ô combien délicat (contrairement à ce que nous avions indiqué dans un premier temps sur la base d’informations erronées). Le dossier aurait été, dit-on au Palais de justice, confié aux bons soins d’assistants spécialisés pour en étudier le bien-fondé. Si ce sont les assistants qui décident maintenant…
Quoi qu’il en soit, Wendel Investissement ne risque pas vraiment d’être prise au dépourvu. La société a en effet mandaté l’agence américaine de renseignements Kroll pour tenter d’en savoir plus sur les motivations et l’environnement de la trublionne héritière. Comme par hasard, le CV de cette dernière et celui de son mari ont été décortiqués à l’attention des journalistes. La piste de sociétés immobilières gérées par le mari de Boegner (relire Bakchich ici) pour des intérêts saoudiens avaient été évoquée. On était cependant bien loin du litige familial qui occupe les Wendel. Déjà l’oeuvre des barbouzes ?
Wendel semble un client habituel de Kroll. Déjà, au moment du rachat par Wendel à Lagardère d’une partie du groupe d’édition Editis, en 2004, l’agence avait été mandatée pour suivre le dossier. « Oui, j’avais travaillé pour Kroll sur le dossier, pour le compte du groupe Wendel. A Kroll, mon interlocuteur était Yannick Poivey », confirme Patrick Baptendier. Cet ancien gendarme a publié au printemps un livre, Allez-y, on vous couvre !, un barbouze au service de l’État (éditions du Panama) dans lequel il évoque ses missions spéciales effectuées pour Kroll, Géos et d’autres. Poivey, lui, dirige aujourd’hui le bureau suisse de l’agence de renseignement.
Joint à trois reprises, le groupe Wendel n’a pas donné suite à notre demande d’entretien. Quant à Yannick Poivey, il n’a pas souhaité faire de commentaires.
À lire ou relire sur Bakchich.info
Kroll, ce n’est pas la compagnie new yorkaise aux mains d’un service etranger quia eut en 1987 les contrats de securite des autorites portuaires new yorkaise puis du WTC…
Kroll c’est aussi dangeureux et bidons qu’un service de renseignement… d’autant qu’ils alimentent leurs prpores bases de donnees… et apres on vient nous dire que la France n’est pas un etat vassal… moi je suis mort de rire, kroll affirment faire du renseignement, you gotta kidding me man !
AS