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Quand l’Arabie Saoudite fait trinquer Déby

jeudi 7 décembre 2006 par Uriel Da Costa
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Depuis six mois, peu avant que le président Idriss Déby - au pouvoir depuis 1990 - ne soit réélu avec un score très soviétique, les rebellions armées tchadiennes ont repris les pistes de la guerre.

Le week-end dernier, une colonne de 120 pick-up – environ un millier d’hommes – s’est emparée, quelques heures durant de la ville d’Abéché, à 700 kilomètres à l’est de Ndjamena. Dirigés par Mahamat Nouri, les hommes de l’Union des forces pour le changement et la démocratie (UFDD) se sont repliés après un pillage en règle, en laissant une quarantaine de morts et de blessés derrière eux. Simultanément, une autre colonne d’une centaine de véhicule, commandée par d’anciens conseillers de Déby – les frères Erdimi – s’emparait de la ville de Biltine, toujours dans l’est du pays, envoyant des éclaireurs à moins de 400 kilomètres de N’Djamena. Dans un même mouvement, les rebelles du Rassemblement des forces démocratiques (RAFD) se repliaient peu après au nord de Biltine, sur la frontière tchado-soudanaise.

Déby et les Saoudiens

Au dernières nouvelles, ces différentes forces sont en voie de sanctuarisation sur sol tchadien afin d’obliger Idriss Déby à ouvrir un processus de dialogue politique.

Bien qu’il s’en défende avec des airs très indignés et des arguments très « bout d’bois » du genre « violences ethniques exacerbées de l’extérieur », Omar el-Béchir, le président soudanais arme et finance les différentes factions de cette rébellion. Le chef politique et militaire de l’UFDD, Mahamat Nouri qui fût ambassadeur du Tchad en Arabie saoudite s’y est noué quelques amitiés solides notamment avec le prince Salman (le gouverneur de Riyad) et le prince Sultan (le ministre de la défense). Ceci explique peut-être cela : la rébellion tchadienne perçoit quelque cinq millions de dollars par l’intermédiaire de plusieurs compte dans trois banques islamiques basées à Khartoum, alimentés par de généreux donateurs saoudiens.

Il n’en faut pas plus pour que Ndjamena crie au complot et mette en accusation Al-Qaïda… C’est – bien-sûr – très exagéré, mais il est vrai qu’un des comptes relève d’une filiale de la Al-Shamal Islamic Bank, une banque qui a été créée à la fin des années quatre-vingt-dix au Soudan, par un des fils d’Ousssama Ben Laden. Quoiqu’il en soit, s’ils ne relèvent pas forcément d’un grand «  Mamamouchi » qaïdiste, ces versements de pétrodollars à l’usage de la rébellion tchadienne s’inscrivent parfaitement dans les développements actuels de la diplomatie financière et religieuse de la maison des Saoud qui, profitant de son fabuleux encaissant pétrolier, redouble d’énergie afin de financer la « dawa’a », la propagation de l’islam sunnite afin de contenir les progrès de l’influence du croissant chi’ite et e l’ennemi héréditaire perse.

Cette progression sonnante et trébuchante du wahabbisme saoudien aux frontières du Soudan concerne – en réalité – l’ensemble de l’Afrique sahélienne dont Riyad a décidé de faire une de ses chasses gardées. Plusieurs sources parfaitement autorisées estiment que ce prosélytisme débridé – qui bénéficie de la bienveillante compréhension de Washington, républicains et démocrates confondus - ne finisse par provoquer un choc des civilisation à l’africaine avec à la clef des massacres africains/arabes et inversement…

Afin de justifier cette évolution, le président soudanais n’hésite pas à adopter une posture «  négationniste » estimant que les affrontements du Darfour n’ont fait que « quelques milliers de morts ».

Désormais, comment peut tourner cette tentative de wahabbisation de l’Afrique sahélienne ? A court terme, Idriss Déby sera vraisemblablement obligé d’ouvrir un processus de dialogue sinon de négociation politique. Le riche voisin libyen sera vraisemblablement amené à intervenir dans ce processus politique aux côtés de Paris qui, conformément à ses accords de coopération militaire avec le Tchad et le Centrafrique, dispose de plusieurs milliers de soldats dans la région (dispositif « Epervier » depuis 1978). Enfin, les Nations unies ou l’Union Africaine devront certainement – à terme – favoriser le déploiement de plusieurs forces les longs des frontières entre le Soudan, le Tchad et le Centrafrique afin d’éviter une « darfourisation » de toute la région.

Faudrait-il aussi – peut-être - déployer une force des Nations unies ( anti-bakchich) dans les banques islamiques de Riyad, de Dubaï, de Londres et de Genève ?

Voir en ligne : in Bakchich #11

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