En nommant le général Petraeus chef des troupes en Afghanistan, Obama a choisi un chouchou de Bush.
La semaine dernière, Léon Panetta, le directeur de la CIA choisi par Barack Obama, a admis qu’il reste aujourd’hui moins de 100 combattants d’Al-Qaïda en Afghanistan. Soit 1000 soldats américains pour un djihadiste.
La raison avancée par Washington pour la guerre en Afghanistan était d’écraser ces salauds d’Al-Qaïda qui ont réduit les deux tours du World Trade Center en poussière et qui ont même osé attaquer le Pentagone.
S’il ne reste presque plus de combattants d’Al-Qaïda en Afghanistan, la guerre continue cependant puisque leurs hôtes les Pachtounes ne nous aiment pas. Lutter contre cette impopularité est une question de sécurité nationale, qui exige la vie de chaque adolescent imberbe que Washington peut vêtir d’un uniforme avant de le larguer dans ce pays montagneux. Et avec 100 soldats tués, juin a été le mois le plus meurtrier pour les forces américaines et de l’OTAN en Afghanistan depuis que cette guerre a commencé en 2001.
Depuis Alexandre le Grand il y a 2300 ans, l’Afghanistan est le pays où meurent les théories guerrières. La théorie du Pentagone dont Obama s’est entiché est la théorie de la « counter-insurgency » (contre-insurrection), connue des militaires américains sous l’acronyme COIN.
En nommant le général quatre étoiles David Petraeus commandant des troupes en Afghanistan à la place de McChrystal, limogé pour insubordination, Obama a choisi le gourou de cette théorie maudite.
Petraeus était le chouchou de George W. Bush, son général favori dont il n’a eu de cesse de chanter les louanges. Qui plus est, c’est un bonimenteur qui sait s’y prendre en politique, un habitué des coulisses du pouvoir très aimé des leaders républicains comme John McCain, et un demi-dieu de fait à Washington, adoré par les médias. Et c’est Petraeus l’auteur du livre qui étale la théorie COIN, le très officiel « U.S Army/Marine Corps Counterinsurgency Field Manual. »
Obama a juré de commencer la retraite d’Afghanistan en juillet 2011. Mais la logique de Petraeus, dans son bouquin, requiert là-bas une guerre qui durera encore une décennie, conduite village par village et vallée par vallée, au prix de milliards et de milliards de dollars et d’innombrables morts de plus, y compris des civils. La théorie de Petraeus pour l’Afghanistan ne colle pas du tout avec l’idée qu’un nombre important de soldats commencera à quitter le pays l’été prochain.
Et que va faire Obama si le demi-dieu Petraeus demande encore davantage de soldats pour l’Afghanistan, comme on le chuchote déjà dans les coulisses du Pentagone ? Petraeus a déjà été mentionné très sérieusement comme un présidentiable républicain pour 2012. Est-ce qu’Obama le Timide aura les tripes de refuser au Pentagone l’envoi de plus de soldats, et risquer ainsi une révolte au grand jour de ses généraux et la démission de Petraeus devenu instantanément son adversaire pour la Maison Blanche ?
Obama a déjà semé le doute sur ses intentions le week-end dernier en parlant avec mépris de « l’obsession sur toute cette question de savoir quand nous allons partir » d’Afghanistan, et en soulignant que son premier souci était le « succès » des ses soldats.
Il faut se souvenir des mots de William Shakespeare (dans Le songe d’une nuit d’été) : « Pesez des serments avec des serments et vous pèserez le néant » !
pas de mots hors de moi maintenant
juste
quelques photos de 2004-5-6 à partager
des souvenirs de visages, madeleine vers les êtres qu’ils figurent et qui furent alors - avec tant d’autres, et leurs terres - pour quelques heures ou quelques semaines - mon quotidien
R.E.
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