Au début de l’année 2007, Philippe Val rédigeait une dissertation véritablement bouleversante, pour demander à ses contemporain(e)s « du courage » contre les censeurs.
Au début de l’année 2007, Philippe Val n’est pas encore le big boss de France Inter (puisque Sarkozy n’a pas encore été élu président), mais il est, par contre, avec aussi Florent Pagny, l’un des plus courageux défenseurs hexagoniques de la liberté de penser.
Philippe Val rédige alors une dissertation véritablement bouleversante [1], pour demander à ses contemporain(e)s « du courage » contre les censeurs, et pour dire au monde, comme dans une homélie de Jean-Paul II, qu’« il ne faut pas avoir peur ».
(En anglais : Never mind the bollocks, here’s Philippe Val.)
Dans ce magnifique texte, Philippe Val relève d’abord [2] qu’il y a des « peuples » qui « n’ont pas le droit d’émettre de critiques à l’encontre de leurs dirigeants ».
Chez nous, tel n’est Dieu merci pas le cas, mais tout de même, se désole Philippe Val : il y a en France « des personnes » qui « nous répètent à l’envi qu’il faut que nous soyons responsables de ce que nous disons, car il ne faut pas choquer » - et ça, n’est-ce pas, ce n’est pas supportable.
(Philippe Val ironise : pour ces « personnes », explique-t-il, « l’idéal serait sans doute (…) d’exclure de nos analyses (…) tout ce qui pourrait prêter à controverse ».)
Mais Philippe Val, en 2007, n’entend pas se laisser faire : c’est pas demain qu’on lui fera fermer sa gueule ou qu’on lui ôtera sa liberté de choquer, promet-il au contraire, bordel à cul de pompe à merde.
Philippe Val juge alors qu’« il ne faut pas céder à la peur » : lui-même écrit volontiers « enculé », histoire de montrer à l’humanité que l’esprit de la Résistance n’est pas mort.
Il ajoute même - apprends-le vite, on le récitera ensemble dans pas longtemps : « À chaque fois que l’on recule, à chaque fois que l’on est prudent ou responsable à l’intérieur de nos États de droit, on perd l’estime de ceux qui nous font reculer, ils ne font que nous mépriser car devant eux, nous piétinons nos propres valeurs » .
Deux ans plus tard, en 2009, Philippe Val devient, avec la bénédiction de Sarkozy, élu entre-temps président, le big boss de France Inter - où officient notamment le dénommé Guillon, qui insupporte ledit Sarkozy, et le dénommé Porte, qui tient des propos que d’aucun(e)s [3] trouvent terriblement choquants.
Résultat : Philippe Val vire Guillon et Porte.
Philippe Val, si on s’en réfère aux critères que lui-même a définis en 2007, « recule » [4], donc.
Philippe Val se montre « prudent » et « responsable à l’intérieur de nos États » (dits) « de droit ».
Allez, comme annoncé, on récite : « À chaque fois que l’on recule, à chaque fois que l’on est prudent ou responsable à l’intérieur de nos États de droit, on perd l’estime de ceux qui nous font reculer, ils ne font que nous mépriser car devant eux, nous piétinons nos propres valeurs ».
Notes :
[1] Publiée en mars 2007 dans un recueil de messages de soutien au fameux islamologue Robert Redeker.
[2] Jamais personne avant lui ne l’avait remarqué, mais c’est aussi à ce miraculeux don d’observation que se reconnaissent les clercs d’exception.
[3] Je pense notamment à l’excellent Nicolas Demorand, dont le seul nom provoque dans la population l’hilarité.
[4] Rime riche, dont Philippe Val aurait sans doute fait une chanson, à l’époque où il menaçait, par voie d’affiche, de sodomiser un ministre.
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Effectivement,Philippe Val ne semble pas se souvenir de l’époque ou,avec Patrick Font,il pratiquait l’humour corrosif et ne se gênait pas pour attaquer les dirigeants politiques et les censeurs.
Maintenant,il semble vouloir faire dans le "politiquement correct" de l’anar qui retourne sa veste.Il y a eu des précédents à Charlie Hebdo,c’est quoi la prochaine étape ? Une nomination au CSA ?une candidature aux élections ?