Le braqueur expert en évasions le plus connu des années 1970, Jacques Mesrine, écrivait des lettres d’amour à son avocate en prison.
Comme d’autres femmes, Martine Malinbaum a reçu des courriers de prison de « l’ennemi public numéro 1 » de la fin des années 1970, Jacques Mesrine. Ces textes-là n’ont pas été scrutés par les matons, et pour cause. Il s’agit des courriers à son avocate.
Trente lettres intimes, miroirs des frustrations d’un homme : « C’est tellement con d’être en prison quand on voudrait mordre la vie. ». Tentatives narquoises de séduction : « Mais bon Dieu que c’est con ! A trente neuf-ans, dur comme je suis ! D’avoir le béguin de son avocate. » Reflets de la haine provoquée par l’isolement : « Je me durcis un peu plus… je me révolte un peu plus… je hais un peu plus. Je ne pense qu’à la vengeance – car il faudra bien que ces chiens paient un jour. » Des échanges de codes également. Si Mesrine se dévoile parfois intimement au détour d’une phrase, il laisse souvent libre sa plume pour se découvrir autrement plus humain et inquiet que lors de ses tonitruantes et arrogantes déclarations dans les tribunaux d’alors : « J’oublie les murs et ce vide oppressant que l’on combat à force d’orgueil et de volonté en y laissant chaque jour une parcelle de son cœur. ».
N’est pas Villon qui veut, et les poèmes de Mesrine sonnent parfois maladroitement. Il n’empêche, ces lettres sont des témoignages sans fard des mouvements de l’âme d’un détenu au plus profond des quartiers de haute sécurité.
Martine Malinbaum, qui avait 26 ans à l’époque où elle affrontait les épreuves des parloirs pour rencontrer son dangereux client, met en perspective avec beaucoup d’intelligence ces 30 textes inédits. Et nous éclaire sur l’espoir fou, l’instinct de vie de Jacques Mesrine.
Je remarque que l’extrait de Mesrine est en prose et que Villon usait plutôt du vers.
Mais je n’ai pas eu accès au reste des écrits.
Je pense qu’il ont un fond commun.
Villon aujourd’hui serait anarchiste même si en son temps il était croyant (Il s’en remettait à la grâce de dieu et ne tuais pas en son nom) c’était surtout un être humain comme Mesrine et nous tous.
Ces gens là peuvent nous faire avancer et réfléchir sur les travers des sociétés dominantes ce n’est que quelques années après que l’on peut en juger.
Les faits de barbaries sont légion dans l’histoire et souvent aussi l’oeuvre de l’idéologie régnante.
Je vous laisse le choix des nombreux exemples.
Et pour finir j’aime à penser que la critique est aussi difficile que l’art, une bonne critique ne se doit-elle pas d’être un tant soit peu objective (qualité technique de la critique) plutôt qu’essentiellement subjective ( épanchements de nos états d’âmes) …