Un chercheur de l’INRA vient de mettre en cause le ministère de l’agriculture, dans l’utilisation prolongée du chlordécone aux Antilles. Or cet insecticide accroît le risque de cancers de la prostate.
Ah, les Antilles ! Le soleil, l’eau turquoise… et les bananes au chlordécone. Près de la moitié des sols martiniquais et un cinquième des sols guadeloupéens sont empoisonnés par ce méchant pesticide. Et pour des siècles, car le chlordécone est d’une stabilité stupéfiante.
Selon William Dab, président du conseil scientifique du Plan chlordécone, « 80 000 personnes habitent dans des zones contaminées et 13 000 absorbent chaque jour une quantité de chlordécone dépassant la valeur toxicologique de référence ». Traduction : ça craint. Et une étude publiée le 21 juin par le Journal of Clinical Oncology confirme les pires craintes : « Le chlordécone est responsable d’un accroissement significatif du risque de cancers de la prostate, lequel représente 50 % de l’ensemble des cancers dépistés en Guadeloupe et à la Martinique. »
Comment dépolluer ? Personne ne le sait. Interdit en métropole depuis 1990, le chlordécone a été utilisé par dérogation en Guadeloupe et en Martinique, officiellement jusqu’en 1993, clandestinement jusqu’en… 2002, selon le Parisien.
Pour Pierre-Benoît Joly, un chercheur de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), qui a rédigé un rapport fraîchement consulté par Le Monde sur l’utilisation prolongée du chlordécone aux Antilles, la faute en incombe au ministère de l’Agriculture. Qui n’aurait pas su résister aux pressions des insatiables békés. Ces Blancs descendants des colons français détiennent 70 % de la filière d’exportation de la banane…
Article publié dans le numéro spécial de Bakchich hebdo : « Ils ont flingué nos plages », disponible en kiosques.
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Le chlore déconne, on le sait depuis longtemps.
Les multinationales "fermières" du Service Public de l’eau (chero) en injectent chaque jour dans l’O du robinier, en métropole aussi.
L’expérience de généralisation aux produits agricoles "grand public", d’abord appliquée sur un échantillon isolé - et iloté, préfigure-t-elle une des solutions "globales" de contrôle démographique …
… d’un prolétariat finalement moins utile depuis la dernière "contre-révolution technologique" ?