Le 16 septembre, un décret paru au Journal Officiel, a allumé le feu dans les rangs de la Police Nationale. A première vue pourtant, le texte semble anodin. Signé par le ministre de la Défense, Hervé Morin, il fixe le nouveau statut des officiers de la Gendarmerie Nationale. Et pourtant…
La flicaille va-t-elle se laisser manger tout cru par les pandores ? La question, certes posée de façon un peu cavalière, résume bien les conversations animées qui se tiennent dans tous les commissariats de France et de Navarre depuis mardi dernier. Le 16 septembre en effet un décret paru au Journal Officiel, a allumé le feu dans les rangs de la Police Nationale. A première vue pourtant, le texte semble anodin. Signé par le ministre de la Défense, Hervé Morin, il fixe le nouveau statut des officiers de la Gendarmerie Nationale. Qui a rédigé ce texte ? les militaires de l’Hotel de Brienne ou les technocrates de la Place Beauvau ? Mystère.
Toujours est-il que la définition des responsabilités des pandores gradés qu’il contient est un copier-coller de celle relative aux commissaires de police. Même niveau de recrutement, même responsabilités, même monopole de conception et de direction des opérations. Depuis, c’est l’halali sur les forums des syndicats policiers où l’on crie à la trahison ! Si le sous-lieutenant de la gendarmerie est l’équivalent d’un commissaire, les officiers de police actuels sont donc ravalés au rang de sous-officiers de gendarmerie croit-on comprendre dans les rangs. L’inquiétude est à son comble au moment où l’Elysée parle de rapprocher flics et pandores pour former une seule force de sécurité.
Certes pour le moment, le projet est encore dans les limbes. La seule mesure concrète de cette hypothétique fusion arrêtée jusqu’ici, est le déménagement de la direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN) du ministère de la Défense à celui de l’Intérieur, le 1er janvier prochain. Un casse-tête qui, soit-dit en passant, occupe déjà les crânes d’œuf de la place Beauvau, préoccupés à faire de la place dans un bâtiment déjà bondé.
Les querelles de bureaux, de papier et de crayons préfigurent une bataille plus âpre encore : celle des statuts et des gros sous. Avec en gros 100 000 gendarmes d’un côté, 130 000 policiers de l’autre, à première vue, la fusion semblerait pouvoir se faire sur des bases presque égalitaires. C’est sans compter le complexe de supériorité de la police. « Les gendarmes sont autant que nous, note un flic. Mais ils ne traitent que 30 % des crimes et délits. Leur productivité, c’est zéro ! ». Une réalité statistique, qui s’explique largement par l’implantation rurale des pandores. Mais qui aiguise la revendication des policiers d’obtenir la part belle dans un éventuel rapprochement des corps.
La cote des gendarmes est au plus bas dans les commissariats. Et les avantages de leur statut militaire fait des envieux chez les flics. Logement à l’œil (en caserne néanmoins) et retraite ultra-rapide, ravive la jalousie. « Les gendarmes qui se débrouillent bien partent à 45 ans. Il suffit de faire quelques missions extérieures, même en Corse, pour réduire les années de présence obligatoire », note-on dans les rangs de la police. Vraiment des bons à rien ces pandores !
Lire ou relire dans Bakchich :
Salut,
pour UNE fois une vérité qui dérange les policiers.
un Sous-Officier de gendarmerie fait la même chose qu’un lieutenant de police.
par contre les officiers de gendarmerie sont loin du compte en ce qui concerne les responsabilités de leurs homologues policers…
Et c’est peu dire…
Il n’y a aucune équivalence entre un statut d’officier (de l’armée) et celui d’officier de police.
D’abord, il faut savoir de quoi on parle :
d’officiers et sous-officier de l’armée (la Gendarmerie est une force militaire) ?
d’officier et sous-officier de Police (la Police ayant souhaité une organisation calquée sur l’Armée) ?
d’officiers et agents de Police judiciaire (organisation tenant aux fonctions judiciaires) ?
Le premier grade (militaire) de gendarme est équivalent à celui de sergent dans l’armée. Pourtant, le niveau de responsabilité et de rémunération entre les deux n’est absolument pas comparable.
Les gendarmes sont des militaires. S’il existe déjà une importante disparité entre des fonctions militaires assorties de grades équivalents entre l’armée et la gendarmerie (qui fait partie de l’armée), la relation entre les statuts de la Gendarmerie et ceux de de la Police n’existe pas. Rien n’est comparable.
Dans la police, un officier de police judiciaire est un officier de police.
Dans la Gendarmerie, la plupart des officiers de police judiciaires exerçant réellement cette activités (c’est à dire la conduite d’enquêtes) sont des sous-officiers : gendarmes comme chefs, adjudants, adjudants-chefs et majors.
Aux environs de 1995 (je n’ai plus la date en mémoire), les policiers : inspecteurs et commissaires, ont souhaité se faire appeler "lieutenants et capitaines de police". C’est là que la Gendarmerie a raté le coche… car c’est nouveaux "lieutenants et capitaines" avaient pour la plupart des responsabilités équivalentes au sous-officiers et sous-officiers supérieurs de la Gendarmerie ; pour une autre partie, notamment les commissaires principaux et divisionnaires, leurs responsabilités étaient équivalentes à celles d’officiers subalternes à supérieurs.
Enfin, pour compliquer le tout, il existe dans la police comme dans la gendarmerie des forces de maintien de l’ordre dont l’organisation est différente, proche des corps de troupes de l’armée de terre : gendarmes mobiles et CRS. Il est impossible de comparer les responsabilités d’un gendarme de brigade et celle d’un gendarme mobile. Le second n’est qu’un exécutant. Il en va de même chez les CRS.
Autrement dit, pour conclure, il n’existe pas d’autre méthode que de comparer fonction par fonction les gendarmes et policiers pour savoir qui doit relever d’un statut de cadre.
Il est de toutes façons évident que les officiers de police judiciaire de la Gendarmerie (qu’ils soient gendarmes ou adjudants comme majors) devront retrouver l’équivalence avec les inspecteurs de naguère…
XC3J
Pour répondre à XC3J, merci pour cette leçon de mépris et de désinformation. Du moins je préfère penser que c’est cela sinon c’est pire et c’est de l’incompétence.
Je vous informe donc que depuis maintenant de nombreuses années de nombreux gardiens de la paix, brigadiers, brigadiers-chef et majors de la police nationale sont Officiers de Police Judiciaire et pourtant ils ne sont pas Officiers de police.
Je trouve également sidérant d’expliquer que les officiers de police recrutés obligatoirement avec une licence et en majorité titulaires d’un master soient systématiquement comparés aux sous-officiers de gendarmerie recrutés au niveau BEPC voire peut-être désormais au niveau baccalauréat.
En tout cas une chose est certaine le systéme de communication et surtout de désinformation des officiers de gendarmerie est bien au point……c’est déjà ça !!!!
Très agréable NEUTRALIS de voir des commentaires comme le tien. En effet la comparaison "Police Gendarmerie" peut se faire de divers manières qui se révèlent alternativement à la faveur de l’une ou de l’autre institution.
Ces basses comparaisons ne doivent pas faire oublier l’objectif principal et commun de ces deux maisons, qui n’est autre que de garantir le sécurité de la population. Quelle que soit l’avenir en matière de réorganisation, les missions seront toujours les mêmes et il faudra toujours quelqu’un pour les accomplir, que cette personne porte un uniforme de policier ou de gendarme.
Il est légitime qu’en ces temps de transition chacun cherche à obtenir une plus grosse part du gâteau, mais il est préjudiciable que cela se fasse de façon envieuse et négative en critiquant le travail de l’autre. Je crois savoir que des projets de passerelles entre les deux institutions devraient permettre à plus ou moins longue échéance de passer de Police en Gendarmerie et inversement. J’espère grandement que ces projets aboutissent. Ainsi les traditionnels insatisfaits, n’auront qu’a rejoindre l’institution qu’ils jalousent tant.
Pour finir, ne nous trompons pas d’objectif, il y a des brebis galeuses de partout, N’en faisons pas une généralité. Policiers et Gendarmes ont, dans la globalité, le même travail. Et pour le vivre de façon quotidienne ou presque, les rapports entre Flics et Pandores ne sont pas si tendus, au contraire il y a une réelle collaboration et un réel respect entre eux.