Dans son livre-témoignage « Le Prix de la liberté. Libye, les coulisses d’une négociation », qui sort en librairie le 11 mars, Marc Pierini, ancien chef de la délégation de la Commission européenne en Libye, raconte les vrais dessous de la libération des infirmières bulgares en Libye. L’enjeu, selon lui, était le retour de la Libye dans « le concert des nations » et son accès au nucléaire. Et la France, son président Nicolas Sarkozy et son ex-épouse Cécilia, ne sont intervenus que très tardivement dans ce dossier
« Dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité »… sur l’affaire des infirmières bulgares et du médecin palestinien, retenus pendant huit années (de 1999 à 2007) dans les geôles libyennes et libérés en juillet dernier, telle est l’ambition de l’ouvrage de Marc Pierini, homme de l’ombre, plongé au cœur de tout le processus de négociations entre l’Union européenne et l’Etat Libyen qui a débuté en octobre 2004 et duré plus de deux ans.
Côté français, c’est surtout la photo souvenir de Cécilia Sarkozy sur le tarmac de l’aéroport de Sofia, aux côtés des infirmières fraîchement libérées, qui a marqué les esprits. Côté Union européenne, le souvenir est un peu plus amer. Ce que Marc Pierini raconte dans le détail, c’est tout le travail de négociations, mené de mains de maître par Benita Ferrero-Waldner, la commissaire européenne aux Relations extérieures, Tony Blair et bien d’autres, sous l’égide de la Commission, accompagnée de la Bulgarie. Et d’ajouter :« Un exercice inédit de la diplomatie européenne ». Marc Pierini souligne le défi de l’UE dans cette affaire : « être un et multiple ».
Dans ce jeu, la France est arrivée sur le tard, voire même le très tard. N’allez pas vous méprendre, il n’est pas question pour Marc Pierini de vanter ses mérites ou de critiquer l’action française, mais bien de fournir un éclairage complet (et le plus objectif possible) sur les tenants et les aboutissants de l’histoire. Ce document est d’autant plus précieux que la « Commission d’enquête parlementaire sur la libération des soignants bulgares », présidée par le député socialiste Pierre Moscovici, qui a auditionné notamment Marc Pierini, s’est conclue en eau de boudin au mois de janvier dernier, après le refus de Cécilia Sarkozy de se présenter devant ladite commission. Décidément, difficile d’y voir clair dans l’hexagone…
A la lecture du récit de l’ancien chef de la délégation européenne, il apparaît très clairement que, depuis le début, le colonel Kadhafi attendait plusieurs contre-parties à cette libération, et en premier lieu de permettre à son pays « de réintégrer le concert des nations » selon les mots de Marc Pierini. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. En leader politique, le Guide de la Révolution libyenne cherchait à obtenir plus. Malgré de nombreux accords passés avec les négociateurs, Kadhafi ne leur laissait toujours pas entrevoir d’issue heureuse au printemps 2007. C’est à ce moment-là que la France, pourtant absente du processus de négociations, a sauté sur l’occasion pour satisfaire les demandes libyennes, notamment en matière de nucléaire civil, avec des promesses de futurs contrats juteux…
Si l’auteur reconnaît que le nucléaire fut le levier essentiel de la libération, il ne manque pas de préciser que la France a joué à un jeu dangereux, du fait de l’empressement de Nicolas Sarkozy à conclure l’affaire. Bruxelles a du remettre les pendules de Paris, et surtout de l’Elysée, à l’heure pour s’assurer que les Etats membres parleraient d’une même voix jusqu’au dénouement : « désormais l’action sera conjointe [Entre la France et l’UE] ,évitant ainsi les surenchères ».
Deal conclu et négociations bouclées, le 26 juillet 2007. Le monde entier assistait à la libération des infirmières bulgares, Cécilia Sarkozy et Claude Guéant en tête, aux côtés de Benita Ferrero-Waldner. Le discret Marc Pierini (évidemment présent dans l’avion du retour) et les autres hommes clés de l’affaire disparaissaient de la scène médiatique.
Symbole révélateur : c’est bien auprès de Marc Pierini que ces femmes trouvèrent du réconfort durant le vol qui les ramenait chez elles, lui qui les a accompagnées, sans relâche, tout au long de ce très long processus, en leur rendant plusieurs fois visite dans leur prison. En 2006, lors d’une nouvelle visite, Snejana Dimitrova eut ses mots : « L’avocat libyen, les avocats bulgares, les avocats sans frontières, tout cela n’a aucune importance, c’est du théâtre. La seule chose importante c’est ce que vous avez à nous dire, Monsieur Pierini, car je sais que c’est vous qui négociez. Et ce que vous avez à me dire est la seul chose qui me raccroche à mon avenir ». Lui qui ne parle pas de « l’affaire de la libération des infirmières bulgares » mais de « l’affaire Benghazi », nom de la ville où tout a commencé.
A lire ou relire sur Bakchich.info :
France-Libye, un accord nucléaire qui ne manque pas de sel
Pourquoi ne nous a -t-on pas dit combien avait coûté la libération des infirmières Bulgares par "Cécilia" ?? Le Qatar avec le cheikh Hamad bin Khalifa al-Thami a versé la somme astronomique de 450 millions + les Rafales hyper-sophistiqués demandés par Kadhafi et donnés par la France , à ce prix là ,on aurait pu lui faire cadeau de Cécilia ! Cette dernière n’arrive pas à la cheville de la très très belle et très intelligente Cheikha Mozah .
Mais au fait que faisait Cécilia là-dedans ?? de la figuration ??