Une présidentielle se tenait en Tunisie dimanche. Le résultat est couru d’avance tant le général Ben Ali a pris l’habitude de se faire élire avec des scores à plus de 90%. Découvrez les vrais acteurs de la politique locale.
Alerte à la farce électorale : des élections présidentielles se tiennent en Tunisie dimanche 25 octobre. Hélas, le résultat est couru d’avance tant le général Zine el Abidine Ben Ali a pris l’habitude de se faire élire avec des scores supérieurs à 90%. Mais il fatigue, le Ben Ali, du haut de ses 73 ans, miné par une santé flageolante…
Dans l’ombre de Carthage, son ambitieuse épouse, Leila Trabelsi (de son nom de jeune fille), veille. Héritière d’un féminisme d’Etat unique dans le monde arabe, décrété par feu le président Bourguiba et cultivé par Ben Ali, elle ne cache plus son ambition : régenter la Tunisie.
Qu’il est loin le temps où cette belle femme de 53 ans débutait dans la coiffure. Si elle doit bien sûr son ascension sociale à son Ben Ali épousé en 1992 (mais fréquenté depuis le milieu des années 80), son caractère bien trempé d’arrivisme s’est révélé une aubaine.
L’épisode est largement méconnu. Dans les années 80, Leila Trabelsi future épouse Ben Ali a été victime d’une redoutable homonymie. Elle a pâti de la vie légère d’une seconde Leila Trabelsi qui, elle aussi, était coiffeuse et possédait ses entrées au ministère de l’Intérieur. Parcours parallèles, destins croisés. D’où les amalgames et confusions qui pollueront la biographie tenue secrète de la première dame qui se rêve régente. Les bons bourgeois tunisiens ne moquent-ils pas une fille facile, voire une ancienne prostituée ?
Mais la “vraie” Leila saura s’émanciper de son encombrante rivale devenue, comble de l’ironie, la maîtresse du premier directeur de la Sûreté du président Ben Ali. En 1990, cet homme passé secrétaire d’Etat à la Sécurité et sa douce sont arrêtés, jetés en prison et condamnés pour « intelligence avec Israël » ! Les services secrets tunisiens demanderont avec insistance aux Français de cautionner ces allégations. En vain : le dossier était vide.
Si son amant a été libéré par Ben Ali après deux ans de prison, la seconde Leila a disparu dans les sables du désert. Personne à Tunis n’a plus de nouvelles d’elle. La triste vie de l’homonyme de Leila y est devenue un sujet tabou.
À lire et relire sur Bakchich.info :
Je suis tunisien, le consulat m’a envoyé une carte d’électeur. Cet été j’ai reçu une deuxième carte d’électeur dans ma ville natale. Donc je suis inscrit sur 2 listes et je pouvais donc voter 2 fois, une fois au consulat de Paris (bureau de vote ouvert pendant une semaine !!! ???) et une fois en Tunisie le 25 octobre.
Je n’ai pas été voter mais je pense qu’il y en a qui l’ont fait pour moi comme ce père qui a voté pour ses fils. (la carte d’idendité n’est pas exigée).
Théoriquement, on pouvait faire voter 2 fois les tunisiens expatriés ! (2 fois 1 million de voix)
Qui ira vérifier les votes pour démentir mes propos ?
A Monastir les gens, vieux et jeunes, n’ont pas oublié Bourguiba qui est né et enterré dans cette ville.
Pourtant, le score pour Ben Ali est le plus élevé du pays (plus de 93%), qu’est ce qui s’est passé ?
A chacun d’imaginer les réponses.
Je vous aide : on pouvait voter avec simplement sa carte d’électeur… Le bureau de vote est désigné par ??? (l’opposition est écartée)… Chaque personnalité locale (gouverneur, préfet, maire, chef de section locale du parti) tient à montrer qu’il travaille bien en affichant de bons résultats pour garder sa …
Il l’ont trop bourrée, vous avez tout compris… (sur un autre site, un tunisien dit que son père a voté et signé pour tous ses enfants ! )
Prochain épisode : la farce des élections municipales.