La famille Trabelsi dispose d’un nouveau joujou, un yacht de milliardaire ! Seul petit souci, la bicoque appartient à un grand banquier français…
Un superbe joujou est arrivé dans la baie de Sidi Bou Saïd, la station balnéaire de Tunis, mi-mai : un yacht, modèle princesse V58 qui coûte « plus de 1 million d’euros, mesure 18 mètres et ‘’trace‘’ grâce à ses deux moteurs de 900 chevaux », décrit le Canard Enchainé du 7 juin. Flambant neuf et majestueux, la bicoque est devenu l’attraction majeure du port, une étape obligée lors des sorties familiales. Mais comme le révèle le Canard, la petite barque est arrivée du côté de Carthage sans l’aval de son propriétaire. Bruno Roger, l’éminent patron de la banque d’affaires Lazard Frères, s’est fait dérober son bateau dans le port de Bonifacio, en Corse-du-Sud voilà un mois.
Mais qu’il se rassure, Bakchich a appris que son humble navire est entre de bonnes mains. Acheminé par deux skippers français jusqu’à son nouveau lieu de mouillage, il a rapidement trouvé preneur. Ni plus ni moins qu’un membre du clan Ben Ali. En l’occurence, Imad Trabelsi, le neveu de la toute puissance Leïla, épouse du président tunisien. Le nouveau propriétaire du bateau est d’ailleurs tout fier de son nouvel achat. Selon les témoins, il a paradé à la barre du yacht les trois dernières semaines. Prudent, l’ami Imad s’est cependant adjoint les services d’un ancien officier de la marine nationale tunisienne pour maîtriser une bête dont il raffole.
Les enquêtes conjointes des pandores français et de la compagnie d’assurances de Bruno Roger ont mesquinement interrompu ses promenades : le yacht a été mis sous scellé en attendant de savoir s’il sera rendu à son propriétaire. Au désespoir, le neveu de Leïla la coiffeuse a noyé son chagrin dans l’alcool et a juré que « si le bateau quitte la Tunisie », il le brûlera. Il serait dommage d’en arriver à une telle extrémité. Fort heureusement, les rapports entre la France et la Tunisie sont au beau fixe. Et une solution commence à faire son chemin. L’Etat tunisien serait prêt à racheter la bicoque chapardée à son propriétaire français, Bruno Roger qui, une chance, est un proche de Jacques Chirac… En échange, de nombreuses facilités pourraient être offertes au groupe Lazard, s’il lui venait à l’idée d’installer une succursale à Tunis. Qui sait, Imad Trabelsi l’emmènera même peut-être faire un tour sur « son » yacht.