Le président tunisien Ben Ali fête le 7 novembre, date anniversaire de son arrivée au pouvoir. Un règne sans la moindre liberté d’information, comme le regrette l’ambassadeur de France.
Les présidents français successifs devraient écouter davantage leurs diplomates. Le 28 février 2006, Jacques Chirac, alors chef de l’Etat, prenait sa plus belle plume pour féliciter son « ami » Ben Ali de la liberté d’information qui régnait à Tunis. Et Chichi en voulait pour preuve le sommet qui venait d’être tenu à Tunis pour faire avancer les nouvelles technologies de l’information, dont évidemment le Net. Lequel Net est, on le sait, totalement verrouillé et surveillé par des dizaines de flics, qui disposent de somptueux locaux un peu à l’écart de la capitale.
Lors de son séjour en Tunisie ce printemps, Nicolas Sarkozy chaussait les babouches de son prédécesseur et s’extasiait des progrès réalisés par le président Ben Ali sur le chemin des libertés. Et tant pis si la sous ministre Rama Yade n’a pas eu le droit de rencontrer, lors de ce voyage, la moindre représentante de la société civile tunisienne.
Les Présidents français devraient consulter davantage leur propre diplomatie. Apparemment, les agents du Quai d’Orsay sur place ont une vue moins rose des progrès réalisés par les autorités tunisiennes en matière de libéralisation. Dans un télégramme diplomatique rédigé à la fin de l’été, l’ambassadeur de France à Tunis dresse un constat sombre de la liberté d’information en Tunisie.
A une réserve près, le réseau Facebook a été finalement autorisé, après de longues hésitations, comme le résume le diplomate au début de son télégramme. « A défaut de pouvoir exprimer une opinion libre dans les enceintes traditionnelles, les Tunisiens, les jeunes et les intellectuels en particulier, se tournent vers Internet, comme en témoigne le succès rencontré par le site internet de réseau social Facebook. La question de la censure de ce site s’est récemment posée, avant d’être écartée par le chef de l’Etat lui même. »
Pourquoi quelque 22000 tunisiens se sont tournés vers Facebook ? Et bien, les diplomates français l’expliquent fort bien, comme on peut le lire dans le document que nous publions ci dessus : censure des sites d’information alternative sur la Tunisie, d’ONG internationales de défense des droits de l’homme, de partis d’opposition tunisiens et même des sites de partage de vidéos "you tube" et "daily motion"…..
L’essentiel des internautes de Facebook, comme l’analyse toujours l’ambassade de France, se passionnent pour des sujets plutôt anodins sur le plan politique : la culture, le sport, la tunisianité ou encore la bi-nationalité….
Ce qui a inquiété le régime, c’est que même si elle reste très minoritaire, la politique s’est invitée, ces dernières semaines, sur Facebook. La plupart des débats sur l’environnement et la laicité ne prêtaient pas vraiment à conséquences. Le média, comme le constatent les diplomates, était « politisé à la marge ».
Mais il a suffi que quelques internautes courageux (d’autant plus que sur Facebook, ils ne sont pas anonymes), évoquent les événements sociaux de Gafsa pour que la police tunisienne prenne peur. Une brèche était ainsi créée, la chape de plomb commençait à se fissurer. Ce que résume parfaitement, là encore, les diplomates français sur place : « La fermeture de Facebook durant une semaine laisse percevoir la tentation d’une partie du système sécuritaire d’empêcher ce qu’il ne contrôle pas ». « Une partie » ! Cette prudence est à l’honneur de la diplomatie française.
Et le télégramme diplomatique de faire état, en conclusion, de la volonté affichée de Ben Ali de s’ouvrir aux nouvelles technologies : « La réalité vécue par tout internaute tunisien, conclut le diplomate, empêche d’y croire sans nuance. »
On ne saurait mieux dire !
Lire ou relire dans Bakchich :
Lire aussi le blog Chakchouka en cliquant ici
Monsieur Kouchner s’oublie. Il n’en a pas fini de déraper
Le devoir de réserve, tel que défini par « Le Robert » Sauf que le « French doctor » n’en a cure
« Devoir » = obligation morale particulière, définie par le système moral que l’on accepte, par les convenances, par les circonstances (V. charge, fonction, obligation, responsabilité..)
« Réserve » = (1664, déjà !) Attitude, qualité qui consiste à ne pas se livrer indiscrètement, à ne pas s’engager imprudemment, à se garder de tout excès dans les propos, les jugements
Ce qui précède implique qu’on se comportât, par appartenance gouvernementales interposée, et, a fortiori, qu’on y soit ministre dit « de souveraineté », avec circonspection, diplomatie, retenue, réserve, prudence, et ce pour éviter tout dérapage aux dépens d’un système, d’un homme, d’un Etat.
…et Monsieur Bernard Kouchner,"grand patron du Quai d’Orsay", avec le zèle néophyte qu’on lui connaît, s’oublia, es-qualité, s’imaginant s’adresser aux responsables de l’une des « républiques bananières » qu’il a la sale habitude d’admonester, et, partant, s’empêtra, lamentablement, dans une situation fort embarrassante, dès lors que cela risque d’avoir des retombées négatives quant à l’amitié franco-tunisienne.
Pour se dédouaner, le plus gauche homme de gauche nous rétorquera d’un naïf :
« Les gens savent que je ne suis pas un politique professionnel »
Mais rien ne vous y obligeait, Monsieur !!!
Sauf que vous saviez, pertinemment, d’autant que vous l’aviez, vous-même, déclaré :
« Je pense que j’ai eu tort de demander un secrétariat d’Etat aux Droits de l’homme. C’est une erreur. Car il y a contradiction permanente entre les droits de l’homme et la politique étrangère d’un Etat, même en France. »
Pour ce qui est de la Tunisie, et de ses dirigeants, il aurait été préférable que vous vous informiez, autrement, avant d’opter, comme à votre habitude, à partir de sources sûres, honnêtes, objectives, et non, comme vous n’en finissez pas de le proclamer :
« Il faut faire confiance aux ONG et à tout ce qu’elles fournissent comme infos »
Cher Monsieur Kouchner,
De grâce, faites l’effort de tempérer vos fantasmes humanitaires ! Ils vous font faire des dérapages, difficiles à rattraper !!!
Et pour en revenir à vos (fausses) accusations…..
… sachez que vos informateurs sont indignes de confiance, s’agissant de tuyauteurs de bas étage, qui se vendent au plus offrant. Ces fournisseurs de ragots fallacieux ne sont, en fait, que des politicards amers, aigris, qui n’ont jamais fait la différence entre un discours politique sérieux, une critique objective, un raisonnement clair, méthodique, rationnel, et de misérabilistes médisances, d’acerbes commérages et de vaines diatribes qu’ils déballent à tout venant, s’imaginant pouvoir, ainsi, porter préjudice à une fière Nation, la Tunisie, dont ils se sont, par eux-mêmes exclus, allant jusqu’à alimenter ces ignobles pamphlétaires que sont Beau et Tuquoi, en fallacieuses contre-vérités, en mensonges éhontés et en odieuses accusations à l’endroit de Monsieur Zine El Abidine Ben Ali, et étalées, sans pudeur aucune, dans le « Notre ami Ben Ali ».
Connaissez- vous les mots d’ordre de cette pseudo-opposition ???
C’est : « je pense, donc…tu suis ! »
Qu’elle complète par..
« je pense, donc… tu hais ! »
Connaissez-vous les sujets de prédilection de ceux que vous défendez, Monsieur le Ministre, avec autant de conviction, et qui « enrichissent » des web sites, à l’instar de « tunisia watch » , de « bakchich », de « tuneZine », et que sais-je encore ?
En voila quelques exemples parmi des centaines d’autres, similaires……
La blogosphère tunisienne dans le collimateur de la censure : Nawaat Pour TUNISIA Watch la censure continue, elle dépasse aujourd’hui le simple …. ahmed | 23Mar09 | More ; Mr Abdu comme votre patron le petit nabot Bac-3 de … www.nawaat.org/portail/
Pourquoi dailymotion et youtube ne marchent plus en tunisie … La dictature de Ben Ali en Tunisie n’en finit plus d’imposer sa … c’est sûrement la censure ,de Mr. bac -3 qui a eu cette idée hé oui pour … fr.answers.yahoo.
Monsieur Gendre a convoqué le malheureux au printemps dernier … connu en Tunisie par bac moins 3,ainsi que la coiffeuse,son épouse,avec tout le respect … www.bakchich.info/L-
Divulgation à Tunis d’un premier état de la fortune conjointe de Leïla Ben Ali, de son frère Belhassen et de son gendre Jilani … web.radicalparty.org/pressreview/print_right.php ?func=detail&par=4542 - 34k - En cache - Pages similaires
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Voilà la prétendue "liberté d’expression" à laquelle aspirent ces médiocres. Voilà la "liberté d’expression" que réclame, pour les tunisiens, sans qu’il lui ait été demandé, par M. Bernard Kouchner, et, par ricochet, par le Quai d’Orsay.
J’en ai honte pour eux !!!!!!!
Et pourtant, Monsieur, vous vous en êtes fait le complice, le défenseur, le protecteur, le soutien, de ceux qui, confusionnellement, s’imaginent que « liberté » veut dire « licence ».
Reprenez-vous, Monsieur, pour l’honneur de la France et pour les hautes fonctions que vous y occupez.
Hamadi khammar Tunis
http://tunisie-harakati.mylivepage.com
S’il n’y avait que l’internet qui était censuré en Tunisie, cela serait presque le paradis mais les libertés même sont supprimées. J’ai du mal à comprendre l’acharnement de la Tunisie à maintenir madame Sameh Harakati en prison. La liberté de cette femme semble un devoir de justice pour une nation qui a fait une grave erreur de verdict. Nous attendons le soutien de toute la communauté pour nous aider à obtenir la liberté de Sameh.
"les présidents français successifs devraient écouter d’avantage" : non ! DAVANTAGE en un seul mot. Dictionnaire Larousse : davantage = soudure de d’avantage, 1360. Nous ne sommes qu’en 2008… C’est agaçant quand même de trouver des journalistes qui ne maîtrisent pas l’ortograf… alors que l’article, lui, est de bonne facture.
Bien à vous.