Sitôt la France et le Rwanda réconciliés, la veuve de l’ancien président africain, soupçonnée de complicité de génocide, a été arrêtée par la justice tricolore. Retour sur le parcours dans l’Hexagone d’Agathe Habyarimana.
Veuve de (riche) président africain réfugié en France (un pays ami) n’est pas forcément une sinécure. Agathe Habyarimana, épouse de feu son Juvénal de président rwandais de mari peut en attester. Interpellée mardi 2 mars dans l’Essonne, l’ex Première dame est, depuis le 3 mars, placée sous contrôle judiciaire, sur la base d’un mandat d’arrêt international émis par les autorités rwandaises. La justice du pays des mille collines la soupçonne d’avoir été l’une des têtes pensantes du génocide de 1994 (800 000 morts en trois mois), qu’Agathe continue de qualifier de « massacres inter-ethnique ».
Prochaine étape, sa présentation, dans les dix jours, devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris. Qui décidera s’il faut la renvoyer vers ses pénates africaines.
Jusqu’à présent, dame Agathe n’avait pas eu trop à se plaindre de la France. En 1994, cela commençait à sentir le roussi pour elle à Kigali. Son mari, le président Habyarimana venait de partir en fumée, victime d’un attentat. Le régime hutu, soutenu par la France, partait en capilotade génocidaire et machetait du Tutsi à tout va. Un massacre qui laissa 800 000 morts sur le carreau. Les services secrets français l’exfiltrèrent presto.
Arrivée en 1998 dans la patrie des droits de l’homme, toutes ses demandes de bénéficier du statut de réfugié avaient échoué auprès de l’Ofpra, puis de la commission de recours des réfugiés, comme l’avait en 2007 révélé Bakchich ; et enfin devant le Conseil d’Etat à l’automne 2009. Mais jamais la menace d’expulsion n’avait été si proche pour cette sans-papiers de luxe, qui avant de se trouver quelques aimables pavillons de banlieue pour se loger, avait reçu comme cadeau de bienvenue, 200 000 francs de la part du gouvernement français et gîte-couvert de la part de feu Omar Bongo, le président gabonais au patrimoine immobilier parisien coquet.
Un temps béni. Avant que Sarkozy n’arrive au pouvoir, et que les relations entre le Rwanda et la France ne se réchauffent brusquement. Après trois ans de rupture de relations diplomatiques, Sarko Ier s’est rendu à Kigali le 25 février dernier. Cinq jours avant que la justice française ne donne suite au mandat d’arrêt international contre Agathe…
A lire ou relire sur Bakchich.info
Rien ne va plus pour Agathe Habyarimana. La Commission de Recours des Réfugiés (CRR) a officiellement rejeté sa demande d’asile le 15 février, confirmant ainsi la décision de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA).
Agathe (…)
Ce génocide n’a pas de clients, pas de films, pas de prises de conscience, pas de publicité, pas de réelles excuses, c’est tout juste si le terme génocide est concédé du bout des lèvres..
Chut des tueries programmées sont organisées en silence, pendant qu’on nous serine qu’un seul génocide vaille la peine de repentance !
On observera que la grosse presse, toujours très bien disposée à l’égard du sympathique dictateur Kagamé, mentionne que la dame était à coup sûr une des grandes cheftaines d’une fantomatique officine dirigée par son colonel de frère, et qui aurait tout organisé des crimes de masse.
Des massacres hautement « technologisé », selon certains initiés, grâce à l’armée française : Vieille pétoires, machettes, casse-têtes et autres gourdins. Du high-tech, on le voit. Seule une aide occidentale pouvant la fournir.
Seulement voilà, au TPI tanzanien d’Arusha (en novembre dernier, et nouvelle peu relayée en France) qui a jugé le frangin, ce dernier en est ressorti relaxé, et l’acte d’accusation du procureur quelque peu fracassé alors même que ce tribunal n’avait pas pour fonction d’être clément avec les génocidaires.
Alors apporter sur un plateau à monsieur Kagamé la veuve de celui qu’il a fait zigouiller avec des missiles russes passés par l’armés ougandaise (A encadrement tutsi FPR de longue date) marquerait la plus grande victoire du ministre Kouchner, n’est-il pas ?