L’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra pour les intimes) n’est pas mauvaise fille. À condition de ne point trop la bouger. Et surtout de ne pas la réveiller quand elle s’endort sur un dossier. La veuve de feu le président Rwandais Juvénal Habyarimana l’a appris à ses dépens.
Née en 1952, la bonne dame Ofpra veille, depuis plus de 55 ans, à trier le bon grain immigré de l’ivraie. À savoir qui peut bénéficier du statut de réfugié politique et qui ne le peut, au besoin en prenant avis auprès du Quai d’Orsay, son autorité de tutelle. Un boulot à plein temps auquel s’affaire la centaine de commissaires qui traitent les 36 000 dossiers qui leur sont adressés. Ou les enterre discrètement dans un no man’s land juridique.
Ainsi fut fait du numéro 2004-07-02176, déposé par Mme Agathe Habyarimana, née Kanziga, un beau matin de juillet 2004.
La sympathique sexagénaire n’est pas une inconnue pour les Affaires étrangères françaises. Les services français l’ont discrètement exfiltré de son pays natal en avril 1994. Cela commençait à sentir le roussi pour elle. Son mari, le président Habyarimana venait de partir en fumée, victime d’un attentat. Le régime hutu, soutenu par la France, partait en capilotade génocidaire et machetait du Tutsi à tout va. Un massacre qui laissa 800 000 morts sur le carreau et auquel Agathe, de son prénom, ne serait pas tout à fait étrangère selon les enquêtes du Tribunal Pénal International au Rwanda (TPIR). Des documents accablants attestent même qu’elle était la tête de pont de l’Akazu (la petit maison), un groupuscule d’excités qui a planifié les tueries.
Bref, que des soucis au pays.
En cadeau d’arrivée à Paris, la galante diplomatie française lui débloqua 200 000 francs d’époque (30 000 euros), histoire de passer le temps et de faire son deuil. Le président Bongo du Gabon autre ami de la France et de son mari, lui laisse à disposition un hôtel particulier à Paris. Et Agathe entre dans l’horrible vie de « clandestine » (on ne rit pas).
Sans doute lasse de vivre sans papiers, la Miss présente une demande d’asile politique à l’Ofpra, en 2004, demande que l’institution s’empresse donc d’enterrer. Inutile de réveiller les démons rwandais qui hantent les couloirs du Quai d’Orsay. Pas question d’ accorder un statut officiel à une femme au CV si lourd, mais aux vues de la longue amitié de la France envers son mari, pas question de l’expulser non plus. Une situation idyllique en somme, permise par les méandres de l’administration : si deux mois après dépôt, l’Ofpra ne traite pas un dossier, ce silence vaut rejet. Mais pas expulsion. Et les requérants voient leur titre de séjour renouvelé tous les trois mois. Ce no man’s land juridique, sur lequel s’échouent plusieurs centaines de dossiers, est somme toute assez pratique pour les cas sensibles. Encore faut-il que les « réfugiés » y mettent du leur, en ne se plaignant pas à la commission de recours des réfugiés. Car dès lors, plus moyen d’enterrer le dossier.
De bien mauvais conseil, Me Florand [1] a persuadé la douce Agathe de déposer un recours… Et de provoquer sa propre perte.
D’abord programmée en octobre, l’instruction de l’appel a été repoussée à la demande pressée de l’Ofpra, le temps que la vénérable institution ponde et motive sa décision de rejet de demande d’asile. Quoiqu’en termes fort diplomatiques, l’organisme justifie son refus par « les raisons sérieuses de penser que Mme Agathe Kanziga veuve Habyarimana a participé en tant qu’instigatrice ou complice, à la commission du crime de génocide ».
Autant de présomptions qui lui laissent peu de suspens quant à l’issue de son recours, qui sera vidé le 25 janvier prochain. Expulsion en vue…
[1] auguste avocat brimé par son Ordre en 2006 pour non dépôt de conclusion dans une affaire opposant l’État gabonais à un ressortissant Franco-Tunisien
Akazu est un slogan politique qui a été inventé en juin 1991 par Monsieur Ngulinzira Boniface, linguiste et membre du Parti MDR, dirigé par Faustin TWANGIRAMUNGU. Il l’a présenté au Comité Directeur pour approbation. Ce comité l’a approuvé et a ensuite chargé les jeunes cadres du parti dont je faisais partie à le diffuser au niveau national.
Sa signification : Habyalimana et les membres de son parti MRND, selon MDR , forment un tout Appelé pour ce faire AKAZU.
Objectif visé par MDR : anéantir le président Habyalimana, les membres influents de son parti et celui-ci, dans l’unique dessein de prendre le pouvoir par le jeu démocratique. Le Président Habyalimana étant au pouvoir depuis plusieurs annnées et très populaire dans le pays, il fallait donc trouver un slogan choc pour le marginaliser, lui et son parti.
Ce mot a été repris à tort et à travers par les ignorants et farfelus en tous genres sans connaître sans signification et ses origines.
Les membres du Comité Directeur du MDR ont expliqué clairement devant le TPIR les origines, la signification exacte du mot AKAZU et l’objectif visé par les inventeurs de ce mot.
Il est regrettable qu’un service public français qu’est l’OFRA le définit comme une organisation criminelle dont la veuve du feu président Habyalimana fut une actrice centrale, alors que ce mot a été rayé du vocabulaire du TPIR et des experts sérieux du Rwanda.
Monsieur Xavier Monnier reproduit ce mot moutonnement alorque sur l’internet et dans les décisions du TPIR, la signification et les origines de ce mot sont bien précisés de sorte ce Monsieur n’est pas sens l’ignorer à moins qu’il ne soit un affabulateur.
La décision de l’OFPRA et le jugement de la CRR contre la veuve du feu président Habyalimana sont des décision et jugement posthumes contre ce dernier comme en témoignent les assertions de l’OFPRA et les attendus de cette commission, services publics français.
Ces décisions n’honorent pas la France.
Les juges reproduisant les mots sans chercher à savoir leur singification réelle c’est du jamais vu dans les annales du droit français et dans un pays dit démocratique. C’est malheur.
L’audience de la commission de recours des réfugiés est , en principe, publique, si le président ne décide pas le huis clos. ce matin du jeudi 25 janvier , il sera passionant d’entendre le rapporteur motiver le rejet du statut de réfugié de dame Agathe et la réplique que tentera d’apporter Me Florand à cet exposé accablant . Agathe tentera peut-être d’apitoyer le président et ses assesseurs.
Ce sera une première en France, où jusqu’à présent le génocide des Tustsi au Rwanda n’a fait l’objet d’aucun véritable traitement judiciaire , alors que la complicité des plus hautes autorités civiles et militaires françaises avec les génocidaires ne laisse guère de place au doute…
Les imprécations de ceux qui soutiennent dame Agathe n’y pourront rien, un coin du voile sanglant va être soulevé.
Que celui ou ceux qui signent "le justicier" prennent conscience du grotesque de leurs allégations !
Appuyer son prétendu argumentaire sur les écrits aux sources partiales et partielles de Pierre Péan en dit long sur leur aveuglement, qui s’apparente manifestement au pur et simple négationisme du génocide des Tutsi . Péan lui-même semble petit à petit réaliser l’énormité de ce qu’il a commis, et ceux qui le connaissent ont compris qu’il a été abusé par ses commanditaires, ce qui le plonge dans une profonde déprime.
DU N’IMPORTE QUOI !!!
Je trouve ce commentaire tellement bas ! Cessez d’accabler cette pauvre dame que la dictature tutsi actuelle du FPR, du temps où elle n’était encore qu’une rebellion, a plongé dans cet état de veuvage. La véritable reproche qui lui est faite est, au fait, d’avoir survecu à l’assassinat de son mari et que sa famille n’a pas emprunté le même chemin que les centaines de milliers d’autres familles hutu, totalement décimées par les criminels du FPR et leurs alliés !
Peu importe la litanie de "pseudo-révélations", pour la plupart commanditées par l’oligarchie aux commandes à Kigali, à coups d’arguments sonnants et trébuchants !
Mais le monde est ainsi fait, la manipulation l’emporte souvent sur le droit, le mensonge sur la vérité…mais que tous ceux qui s’acharnent à tronquer les faits sur la tragédie rwandaise en faisant passer des victimes pour des bourreaux sachent que LA VÉRITÉ FINIT PAR TRIOMPHER… TOUJOURS !!!