Gussainville (Meuse) est le lieu du sursaut national. Son maire, l’UMP André Valentin, est devenu l’icône de l’Identité nationale décomplexée.
Bienvenue à Gussainville ! Ce village de la Meuse est le lieu géographique du sursaut national. Sur France-2, on a pu entendre André Valentin, son fier maire UMP, mobiliser la Nation : « Il est temps qu’on réagisse […] parce qu’on va se faire bouffer. Il y en a déjà 10 millions, 10 millions que l’on paye à rien foutre ».
Ce politicien, au parlé si direct, sortait d’un débat sur l’Identité nationale. Voilà l’entreprise électorale d’Eric Besson enfin justifiée, son forum permet de débusquer les Valentin, les vrais Français.
Espérons, au terme de ces ineptes causeries de préfectures, que le portrait du citoyen idéal, alors dessiné, sera celui de ce militant sarkozyste, qui veut rendre la France aux Français.
Contacté par Bakchich, la nouvelle icône du parlé vrai, évoque, de la part des journalistes de la télévision, d’un « montage mensonger » et jure, sur sa foi « profondément chrétienne », qu’il voulait parler des « six millions de Français qui vivent sous le seuil de pauvreté ». Et pourquoi pas des Auvergnats, pour suivre le chemin de son maître Hortefeux.
Le maire ne décolère pas contre les journalistes : « J’aimerais bien avoir ces connards en face pour sortir mon fusil. J’ai fait la guerre, moi. C’est des pédés ! Euh… notez que je n’ai rien contre ces gens-là ». Si l’on a bien compris, cet électeur de Besson n’aime ni les Arabes ni les pédés. Ce qui affine bien le portrait.
Le maire Valentin a noté que dans son village les immigrés « ne posent aucun problème ». « Par exemple, je n’ai jamais entendu quelqu’un appeler les Italiens « Macaronis » ». Mais comment dit-on "bougnoule" en meusien ?
Un peu ennuyé par la langue verte de son disciple, Eric Besson a expliqué : « Les discours de comptoir font partie de l’identité nationale ». On aimerait que cette philosophie de comptoir soit brève. Comme un jour sans Besson.
La démocratie directe c’est ça aussi : quand un abruti disait une ânerie aussi grosse que lui sur un zinc, on disait "le pauvre…" mais on l’aimait bien quand même quand il dessoulait.
Maintenant il suffit qu’une caméra traîne là pour que le rot ou le pet d’un citoyen qui en vaut un autre et par sa voix et par son existence crée un émoi national.
Mais au fait qui a braqué les caméras et décidé de faire une cause nationale d’une discussion de zinc qui ne peut que tourner mal ?