Grâce à Dame Royal, auteure d’une petite escapade en Chine, la France a découvert à la fois un nouveau mot, bravitude, la grande vertu de la justice chinoise, sa célérité. D’aucuns diront sa nature assez expéditive. Telle saillie ne pouvait restée impunie. Aussi, par poulet interposé, le camp sarkozyste a-t-il répondu.
La coopération entre la flicaille française et chinoise fait des pas de géant. Et pas seulement grâce aux institutions, qui ont signé un accord réciproque d’extradition le 20 mars dernier. Les syndicats y mettent aussi de la bonne volonté. À commencer par le fort sarkozyste syndicat des commissaires de la police nationale (SCHFPN), qui regroupe près de 90% des hauts fonctionnaires de Police de l’hexagone. Une structure « unique » dans la maison poulaga, qui a trouvé à qui parler dans l’empire du Milieu : l’association de la police chinoise, syndicat lui aussi unique puisque… ben en fait y’en a pas d’autres d’autoriser du côté de Pékin.
Et le « schtroumpf », comme les jaloux le surnomment, a même pris de cours l’État français. Et paraphé le 19 mars dernier, par la main de son Secrétaire général Olivier Damien, un joli « memorandum de coopération entre l’association de Police chinoise et le syndicat des commissaires de la Police nationale ».
Le texte se veut un bel œuvre de fraternité syndicale et policière. Et chacun des huit articles a son indéniable pertinence. À commencer par l’article 1, qui propose « des échanges d’expériences et d’informations dans les domaines du maintien de l’ordre public ». Sûr que les aigre douces méthodes chinoises de répression pourraient grandement aider les poulets français. Au hasard gare du Nord, dans les banlieues ou pour s’entraîner, lors de manifestations… Mais le plus savoureux reste, selon l’avis de spécialistes, l’article 4, qui mérite d’être cité en son intégralité :
« Afin de renforcer une amitié commune, les deux parties s’accordent à prendre en charge une position active et favorable afin de mettre en place des échanges sur la culture policière »… Bière et petit jaune contre alcool de riz ? Émouvante soif d’échange.
Mais que l’on ne se méprenne pas. Le « schtroumpf » est bien conscient « des déficits de démocratie chinois », argue le sieur Damien. Mais c’est en jetant des « passerelles qu’on peut faire évoluer les choses ». Et puis après tout, « nous avons aussi des accords avec la police anglaise allemande, ou avec des Etats américains où la peine de mort n’est pas aboli ». Les poulets français, hérauts de la démocratisation en Chine, il suffisait d’y penser.