Remaniements ministériels, pélérinage en péril, interrogations économiques et problème de couple, l’Afrique est un continent comme les autres.
Macky Sall est toujours premier ministre du Sénégal. Mais à la tête d’une équipe élargie. En effet, les leaders du parti de le Réforme et du Rassemblement des travailleurs et du peuple ont rejoint le gouvernement. Pour le Premier ministre, le programme est clair : « il faut travailler ». Pour le président de la république sénégalais, il s’agit de renforcer la politique de « concorde ». Pour l’éditorialiste du Soleil, il faudrait surtout que la classe politique se convainque que l’essentiel est que « le Sénégal reste debout ». Et l’éditorialiste d’insister également pour que l’opposition ne cherche pas systématiquement à rejoindre le gouvernement. Une démocratie a certes besoin de « toutes les mains pour construire le pays », mais elle a aussi besoin qu’une opposition veille et propose pour éviter que la classe politique ne dispose trop de tout.
Au Nigeria, le gouvernement ne s’est pas recomposé mais a réouvert le bureau du pèlerinage en Arabie Saoudite. L’année dernière, le prétexte d’économie avait conduit à la fermeture de cette institution installée à la Mecque pour aider les musulmans nigérians. Selon le Daily trust, le président de la République, toujours à couteaux tirés avec son vice-président qui est musulman, cherche par tous les moyens à éviter la rupture avec l’islam local, qui est puissant et structuré. Les économies budgétaires ne sont plus à l’ordre du jour dans de telles circonstances, elles cessent alors d’être même simplement évoqués et de nouveau le Nigeria paiera pour que tout se passe au mieux pour les pèlerins. Après tout, un pèlerin d’aujourd’hui est un électeur de demain…
Le messager de Douala titre son édition du 24 novembre sur le problème des épouses qui feignent d’être sexuellement satisfaites par leur mari mais qui en fait, sont déçues quand ce n’est pas dégoûtées par leurs relations matrimoniales. Le journal évoque plusieurs affaires ayant dégénéré en violence, violence du mari irrité de la situation, violence de la femme de plus en plus hostile, violence morale, violence physique. Si au début, l’article semble prendre fait et cause pour les maris d’abord abusés qui découvrent sur le tard et brutalement la réalité des sentiments de leur épouse, la fin de l’article est plus favorable aux femmes. Le journaliste approuve avec ironie les propos de l’une d’entre elles sur la responsabilité relative de chacun. Après tout, c’est l’homme qui dispose de l’outil essentiel de ce genre d’activité et c’est à lui de conduire au mieux les opérations. Il est responsable et donc in fine à bien des égards coupable …
Souvent donné en exemple par le FMI et la banque mondiale, le Ghana s’interroge malgré tout sur l’évolution de sa situation économique. Si personne n’envisage de revenir aux années glorieuses mais ruineuses du socialisme d’antan, certains voient avec inquiétude les inégalités se creuser dans le pays au fur et à mesure du développement économique. L’Accra daily mail rend compte d’un rapport remis au gouvernement sur le fait que la capitale prise au sens large représente 50% de la production nationale. Les trois provinces du nord du pays s’enfoncent dans la misère et le contraste entre le sud et le nord est en train de devenir un problème. Le journal signale parmi les indices de retard du Nord un taux d’activité féminin supérieur à celui du Sud. Et si dans les pays industrialisés d’Europe et d’Amérique, une telle situation est souvent présentée comme un progrès social, pour le journal ghanéen, cette situation traduit au Ghana l’appel au travail féminin par des familles de plus en plus pauvres en quête de revenus supplémentaires. D’ailleurs, souligne l’article, cette évolution va de pair avec une augmentation inquiétante de l’analphabétisme qui se révèle principalement féminin.