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« Sarko en Afrique », Kouchner à poil

Safari / vendredi 17 octobre 2008 par Xavier Monnier
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Le chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy, a concentré tous les errements de la France en Afrique, tout en déshabillant totalement le Quai d’Orsay. Un essai brillant des journalistes Glaser et Smith.

Depuis 1992 et le livre Ces Messieurs Afrique, la littérature sur la politique africaine de la France tient ses Dupont et Dupond : Antoine Glaser et Stephen Smith. Les moustaches en moins, le talent et la discrétion en plus.

La doublette en 16 ans a commis quatre forfaits [1] comme autant d’entailles au discours officiel, venu au choix de l’État ou des associations. Une auscultation sans parti pris ni jugement moral sur les entrechats de la France en Afrique. De ces Messieurs et autre sherpas ignorés du grand public mais ardemment utilisés par la France sur le continent noir, à la perte d’influence de l’hexagone dans son pré carré.

Du paternalisme chiraquien et mitterrandien, mâtiné d’interventionnisme militaire, au désengagement progressif des troupes. Des discours de bonne volonté démocratique au soutien des autocrates en place.

Temps béni que l’avènement de la Sarkozie pour les deux loustics, le nouveau président condense un peu tous les errements de la France en Afrique depuis 20 ans… mais en seulement 18 mois. Speedy-Sarko n’a pas volé son surnom à le voir décrit dans les dix chapitres de Sarko en Afrique, édité chez Plon.

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Plus un « dessin animé » qu’un décalogue des aventures du Petit Nicolas en terres africaines. Avec ses voyages, ses amis et la savoureuse description de «  Sarko et son Jazz Band » où les plus gradés ne sont pas les moins marginalisés. À l’instar du ministre des Affaires étrangères.

« Kouchner est entré au gouvernement en échange de la promesse qu’il aurait un dossier très médiatique pour lui tout seul : le Darfour et ce qui tourne autour, décrit un officier français, las de l’enlisement français au Tchad. C’est sa lucarne pour exister en dehors du contrôle de l’Élysée, auquel il n’échappe pas d’ailleurs ». Encore plus tranchant, l’Élysée définit le contour du rôle du French Doctor. «  Kouchner est un peu le ministre compassionnel, très visible, dans l’urgence, le court terme. À l’Élysée nous travaillons plus sur la durée, le long terme ».

Kouchner n’a pas un ministère

À Nanard et aux Affaires étrangères le droit de faire joujou devant les caméras et les micros, aux autres les négociations. « Sans doute pour plus de légèreté encore, Kouchner a eu le droit de placer trois de ses proches à des postes de choix », notent, un brin taquin, Glaser et Smith.

Quantité négligeable dans l’appareil d’État français, le ministre n’est pas non plus tenu en grande estime par ses interlocuteurs africains. La faute à un passé de consultant pour quelques présidences africaines, avec sa société BK consultants.

« Si Kouchner n’était pas entré au gouvernement, il aurait été notre employé deux mois plus tard, comme consultant pour notre système de santé », pointe pince sans rire, un conseiller du président tchadien Idriss Déby, qui goûte peu aux rodomontades de l’homme au sac de riz.

La faute également à la volonté de l’Élysée, comme s’en délecte le président ivoirien Laurent Gbabgo. « Kouchner ne dirige pas vraiment un ministère. On ne lui a donné qu’un portefeuille et un cabinet. Quand il est venu me voir, j’ai reçu un émissaire de l’Élysée avant et après pour m’expliquer qu’il ne fallait pas tenir compte de ce que Kouchner disait – parce que ce n’était pas lui qui engageait la France. On s’est donc échangé des parisianismes quand on s’est vu, en parlant de sa femme, Christine Ockrent, du parti socialiste etc. »

Au moins avec Sarko en Afrique, le message est clair. Le Quai d’Orsay est dépenaillé, impuissant à s’immiscer dans le débat africain, accaparé par une lutte entre réseaux officiels et officieux, tous deux nichés à l’Élysée.

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Antoine Glaser et Stephen Smith, Sarko en Afrique, éditions Plon, octobre 2008, 19 euros.

[1] Ces Messieurs Afrique I et II, Comment la France a perdu l’Afrique


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7 MESSAGES
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Forum

  • « Sarko en Afrique », Kouchner à poil
    le lundi 9 février 2009 à 17:25
    C’est comme ça que les européens enterrent vivant les africains en les spoliant de toutes leurs richesses en échange de soit disant conseil.Je n’ai jamais cru au qualificatif"kouchner homme au coeur blanc".Il essaie de se couvrir de stature d’humanitaire pour vider les poches des dictateurs Africains.N’est-il pas un dictateur comme ses amis dictateurs.Qui vivra verra.
  • « Sarko en Afrique », Kouchner à poil
    le samedi 1er novembre 2008 à 22:45
    L’admiration niaise que Xavier Monnier affiche pour ces 2 prescripteurs connus et reconnus est surprenante. Si Bakchich a pour objectif d’être critique et spécialisé sur l’Afrique, qu’il évite de relayer les même infos que la France lit déjà dans les (malnommés) journaux "Libération" et "Le Monde". C’est du même ordre que travailler avec Jean-François Probst pour souligner les errements de la politique française. Si c’est de l’humour dîtes le nous.
  • « Sarko en Afrique », Kouchner à poil
    le lundi 20 octobre 2008 à 19:15, paisiblenuit a dit :
    pour quoi Stephen Smith ne fait il pas du vrai journalisme et nom pas de la propagande ! qu’il parle notamment, du Darfour et de la poudrière qui se propage au Tchad, avec des conséquences géopolitique et humanitaire, dont je vous épargnerais les détailles. sous l’indifférence total de la communauté international,pour plaire à la chine et son pétrole !! plutôt que de nous bassiner avec des articles sans intérêt !!
  • « Sarko en Afrique », Kouchner à poil
    le samedi 18 octobre 2008 à 20:22, Matthieu a dit :

    Comment faire confiance à Stephen Smith ?

    Pour plus d’info sur Stephen Smith, passé maitre dans la désinformation et dans l’honteux camouflage du rôle de la france dans le génocide rwandais : http://www.smithologie.com/

    Je vous conseille de lire negrophobie : http://www.amazon.fr/N%C3%A9grophobie-Boubacar-Boris-Diop/dp/2912485819

    et dont voici un résumé :

    Dès lors qu’il s’agit d’un pays d’Afrique " noire ", la République a pris l’habitude de s’octroyer tous les droits. Et d’abord celui de mentir. L’information est devenue une arme. De RFI au Monde, son traitement est surveillé, filtré, parfois même organisé. L’un de ces " ingénieurs de l’âme " s’appelle Stephen Smith, maître des faux scoops qui arrangent Paris. Responsable de la rubrique Afrique au Monde après avoir tenu celle de Libération, il est aussi l’auteur d’un best-seller inquiétant, Négrologie, qui ressuscite les pires clichés coloniaux. Trois auteurs de référence ont mêlé leurs plumes pour décortiquer le discours pervers de Négrologie, qui joue avec le feu du racisme pour mieux masquer la face honteuse de la République. Ils mettent à nu, preuves à l’appui, dix ans de désinformation, à Libération et au Monde.

  • « Sarko en Afrique », Kouchner à poil
    le samedi 18 octobre 2008 à 13:12
    Si tout cela est vrai, j’espère que le Ministre des Affaires Etrangères donnera un démenti à tous les responsables d’Etat mis en cause dans cet article. S’il ne fait rien, il faudra qu’il démissionne car les faits sont graves ! Et puis dans un souci d’éthique le président de la République devra supprimer les poste des ministres et ne pas faire croire au bon peuple que les ministres servent à quelque chose. Il pourra ainsi arriver à ce qu’il voulait : un pouvoir autocratique !
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