Rechercher dans Bakchich :
Bakchich.info
UNE BRÈVE HISTOIRE DE BAKCHICH

Tags

Dans la même rubrique
Avec les mêmes mots-clés
RÉCLAME
Du(des) même(s) auteur(s)
COUPS DE BOULE

Journaliste au Maroc, le moyen âge

Coup de gueule / dimanche 14 novembre 2010 par Ali Lmrabet
Twitter Twitter
Facebook Facebook
Marquer et partager
Version imprimable de cet article Imprimer
Commenter cet article Commenter
recommander Recommander à un ennemi

Ali Lmrabet, journaliste marocain indépendant, raconte comment, pour la première fois depuis longtemps, un citoyen marocain ne peut pas voyager librement à l’intérieur de son propre pays.

Casablanca, le 12 novembre 2010 - Communiqué

Aujourd’hui, à 14h30, à l’aéroport Mohammed V de Casablanca, alors que je m’apprêtais à prendre l’avion de 16h10 pour Laâyoune, 4 agents en civil se sont rués vers les comptoirs de la Royal Air Maroc et ont bloqué manu militari le travail des hôtesses qui délivraient des billets d’avion pour les voyageurs en partance pour le Sahara.

Ils ont été suivis plus tard par des responsables de la RAM, tout aussi excités, qui ont commencé à taper nerveusement sur les claviers des ordinateurs de manière désordonnée et suspecte.

Après quelques minutes, toutes les hôtesses ont quitté leurs postes de travail pour aller rejoindre, à l’écart, ce groupe de responsables et d’agents (sûrement de la DST) qui n’ont cessé durant cette étrange opération de consulter au téléphone un ou des mystérieux interlocuteurs.

Finalement, l’hôtesse de la Royal Air Maroc m’a expliqué que l’avion était complet, m’a signifié que mon nom avait été placé sur la liste d’attente et que par conséquent je ne pouvais pas voyager à Laâyoune.

Une fausse explication puisque l’agence qui m’a vendu le billet s’était chargée de m’assurer une place.

Pour preuve, le photographe Mourad Borja a pu prendre sans problème l’avion de Laâyoune alors qu’il a acheté son billet un jour après moi. Dans l’avion, M. Borja m’a signalé qu’entre « 12 et 14 places sont restées libres ».

De même, l’avocat et militant des droits de l’homme, Mohamed Messaoudi, qui a assisté à toute la scène et a pris cet avion avec une délégation de l’AMDH, m’a confirmé par téléphone depuis Laâyoune que « une dizaine de places sont restées vides ».

C’est la première fois depuis longtemps qu’un citoyen marocain ne peut pas voyager librement à l’intérieur de son propre pays. Si le Maroc officiel considère le Sahara comme faisant partie du territoire national, il donne par là une preuve éclatante de son contraire.

Si nous devons avoir besoin d’un passeport spécial, comme à l’époque du colonialisme, pour passer d’une zone à une autre, il faudrait que l’Etat, garant de notre libre circulation, nous indique les modalités pour obtenir ce précieux laissez-passer.

A moins que l’on ne soit en face de méthodes, illégales de surcroit, qui traduisent une nervosité de l’Etat et une déliquescence de ses centres de décision.

Après m’avoir interdit l’exercice de la profession de journaliste pendant dix ans, voilà que cette dictature couronnée cherche à limiter mes déplacements dans mon propre pays.

Que me reproche pour que ce royaume bafoue ses propres lois ?

Je ne suis pas un fugitif, je ne suis pas en clandestinité, puisque j’habite au Maroc et je vis au grand jour.

Que cache cette fuite en avant ?

Cache-t-on quelque chose à Laâyoune ?

Ou bien les responsables du pays veulent-ils diluer avec des pratiques d’un autre âge, qui en fait n’a jamais abandonné certaines mentalités féodales, leurs échecs dans un dossier qu’ils ont géré de manière exclusive et musclée depuis 35 ans ?

Cela fait pratiquement 6 ans que je suis interdit d’écriture par une décision moyenâgeuse. C’est comme si on avait voulu me couper les mains pour m’empêcher d’écrire et la langue pour m’interdire de m’exprimer.

L’Etat marocain veut m’empêcher d’exercer mon métier et par là même de faire vivre ma famille.

Il veut me pousser à la paupérisation.

Je dis assez.

D’une manière ou d’une autre, je ferai entendre ma voix.

Ali Lmrabet

Journaliste indépendant


AFFICHER LES
23 MESSAGES
0 | 5

Forum

  • Journaliste au Maroc, le moyen âge
    le samedi 15 janvier à 10:03

    En Tunisie, l’histoire est en marche. Cette histoire qui avait marqué un temps d’arrêt depuis l’indépendance s’est, d’un coup, accélérée avec la fuite de Benali. La lâcheté du geste n’aura échappé à personne. C’est connu, le courage des dictateurs est inversement proportionnel à leur propension sans limite à torturer, emprisonner, museler et tuer leurs compatriotes. Leur stupidité est à l’image de leur entêtement à contrer l’aspiration légitime des peuples à la liberté.

    Le peuple tunisien connu pour sa patience et son intelligence a fait également la démonstration de son raz-le-bol devant les injustices qui l’accablaient depuis l’arrivée au pouvoir de Benali et sa bande familiale mafieuse.

    Les autres potentats du maghreb seraient bien inspirés d’en prendre de la graine et de se décider à laisser aux peuples algériens, marocains, libyens le soin de conduire leur destinée. Tout le monde connaît la voracité de ces régimes liberticides et leurs méthodes mafieuses qui consistent à confisquer tous les pouvoirs civils, militaires, religieux, économiques pour les confier à leurs proches qui se sont enrichis à milliards au détriment de la population.

    Le Maroc n’échappe pas à la règle avec une famille royale célèbre pour ses frasques, sa débauche, sa paresse et sa voracité économique. L’entourage, inutile, pléthorique tout autant que léche-bottes a pris le pouvoir et noyaute toute la société civile dictant parfois sa loi aux acteurs économiques jusque dans les conseils d’administrations. Le tout ayant pour objectif final de contribuer à l’enrichissement de la monarchie par de judicieuses répartitions des gains générés pas cette mafia.

  • Journaliste au Maroc, le moyen âge
    le lundi 6 décembre 2010 à 14:22

    Encore une fois le régime et ses thuriféraires, apportent la preuve de leur stupidité. De nouveau, ce régime vomi se fourvoie aux yeux de la communauté internationale en empêchant un journaliste de voyager au Sahara, pour l’empêcher de rapporter ce qu’il pourrait y découvrir. Ils ont oublié qu’à l’heure d’Internet, tout finit par transpirer. Preuve, s’il en fallait qu’ils sont directement sortis du moyen-âge

    Notre roi des cancres ne manque décidément pas une occasion de sauter à pieds joints dans la gadoue, appuyé qu’il est en cela par sa misérable cour de lèche-bottes.

  • Journaliste au Maroc, le moyen âge
    le vendredi 3 décembre 2010 à 16:12

    WikiLeaks : un télégramme US dénonce la corruption immobilière au Maroc

    Un télégramme émis par le consulat américain de Casablanca dénonce les "pressions" exercées par l’entourage du roi du Maroc pour solliciter des "pots-de-vin" dans le domaine de l’immobilier, selon le journal espagnol El Pais qui publie vendredi des documents de WikiLeaks.

    Ce télégramme émis en décembre 2009, intitulé "les pressions du palais affectent le secteur immobilier" et dont des extraits sont publiés sur le site de El Pais, relate notamment l’aventure d’un homme d’affaires qui voulait investir dans un projet immobilier au Maroc, d’après le journal espagnol. Après avoir refusé de s’associer à une société appartenant à la famille royale, son projet a été paralysé, puis débloqué après qu’il ait accepté d’organiser une visite dans un pays du Golfe où il disposait de nombreux contacts, "pour essayer d’encourager l’investissement au Maroc", selon El Pais. Le télégramme fait encore état d’une conversation avec "un important entrepreneur" selon qui "les grandes institutions et les procédures de l’Etat marocain sont utilisés par le Palais (royal, ndlr) pour faire pression et solliciter des pots-de-vin dans le secteur immobilier". Selon cet interlocuteur, les "principales décisions en matière d’investissement sont prises en réalité par trois personnes : Fouad Ali Al-Himma, ex-ministre délégué à l’Intérieur et maintenant à la tête du Parti Authenticité et Modernité (PAM), (…) le chef du secrétariat particulier du roi, et le roi lui-même". D’après le télégramme américain, "l’influence et les intérêts commerciaux du roi et de certains de ses conseillers sont pratiquement dans tous les grands projets immobiliers ici". (LEE)

    • Journaliste au Maroc, le moyen âge
      le samedi 4 décembre 2010 à 09:52

      Celà n’étonnera personne ou en tout cas seulement ceux qui veulent bien faire semblant de l’être. La corruption est érigée en système de gouvernance chez nous.

      Après avoir purement et simplement confisqué tous les pouvoirs, le roi et ses sbires ont fait main basse sur l’économie du pays. Ce qu’ils ne peuvent voler ils le sous-traitent à leurs complices, dans la société civile et militaire. Ainsi, pour survivre, le reste de la population doit se disputer les reliefs de l’agape et se débrouiller en ayant recours aux combines :

      - Le personnel des hôpitaux publics fricotte avec les cliniques du privé et rançonne les familles des malades.

      - L’administration publique, pléthorique tout autant qu’inutile et stupide, joue le rabatteur au service de promoteurs et d’entrepreneurs véreux au service du palais.

      - La construction n’échappe pas à la régle avec la manipulation des cahiers des charges où des postes fictifs jamais réalisés sont créés aux seules fins d’enrichir leur initiateur, au détriment du maître de l’ouvrage. Cette pratique est monnaie courante d’autant plus lorsque les projets sont publics et la complicité des cadres de l’administration flagrante.

      - Les investisseurs étrangers doivent d’abord investir dans un bon parapluie, en arrosant sérieusement le roi et ses proches, avant même d’entamer les préliminaires de leurs projets.

      - Les postes dans la fonction publique se paient à prix d’or ou à grands coups de cuissage.

      J’en passe et pas des moins truculentes pour ne pas lasser le lecteur.

      Après avoir tout pillé, le roi feint la surprise et fait mine d’initier des campagnes de lutte contre la corruption alors qu’il se sert largement et impunément et laisse sévir sa propre famille, ses complices et ses hommes de paille qui contrôlent, à présent tous les rouages du système.

      Pas un seul projet ne peut voir le jour sans que l’un ou l’autre des prôches du maghzen ne vienne en appui moyennant monnaie sonnante et trébuchante ou en nature, par exemple en payant les frais de séjour et d’études d’enfants de gros bonnets en Europe ou en Amérique.

      Ne nous étonnons pas de voir les anciens évoquer le colonialisme avec nostalgie !!

    • Corruption au Maroc
      le lundi 13 décembre 2010 à 19:24, HB a dit :

      Au Maroc, la corruption n’existe pas… Avidement personne ne va me croire.

      L’article a été publié dans le journal EL PAÍS. Rien que pour cela il ne peut être que subjectif. Donc sans intérêt quand on connais le professionnalisme avec lequel la presse ibérique (ou du moins une partie) traite tout ce qui touche le Maroc

      Personnellement je passe.

      L’origine, me direz-vous, est l’Ambassade Américaine ? DoncL’original est en anglais.

      Voici un exemple tiré de Wikileaks : "MOROCCO’S MILITARY : ADEQUATE, MODERNIZING, BUT FACING BIG CHALLENGES" (Traduction : "Armée Marocaine : Adéquate, Moderne, mais fait face à de grands défis")

      Pour El Pais, cela devient : "Maroc : Une Armée marginalisée et inefficace". La différence est de taille quand même. je parle simplement de désinformation organisée et volontaire. Le pouvoir de la presse pour manipuler une l’opinion est considérable.

      Je ne connais pas de pays ou la corruption est absente.

      El-Païs parle de la corruption en Espagne ?

      Je vous invite à mon tour à lire l’article suivant paru dans el-mundo :

      http://www.rtbf.be/info/economie/corruption/espagne-les-fraudes-des-politiques-estimees-a-4-milliards-deuros-156700

      Tous les pays soufrent de la corruption et le Maroc ne fait pas exception.

      • Corruption au Maroc
        le vendredi 17 décembre 2010 à 11:19

        permets-moi de corriger votre dernière affirmation :

        "Tous les pays soufrent de la corruption et le Maroc ne fait pas exception" avec ceci de particulier : l’implication directe du roi et de toute sa famille.

        • Corruption au Maroc
          le vendredi 17 décembre 2010 à 17:28, HB a dit :

          permets-moi de corriger votre affirmation à mon tour :

          "Tous les pays soufrent de la corruption, le Maroc ne fait pas exception, avec l’implication directe des sphères proches du pouvoir"

          On fait une fixation sur le roi. Comme s’il avait besoin d’un billet pour accorder telle ou telle faveur.

          Pour qu’il y ait des corrompus, il faut des corrupteurs…

          • Corruption au Maroc
            le lundi 20 décembre 2010 à 08:10

            Cher HB

            Le roi n’a certainement pas besoin d’un billet pour accorder une faveur, mais il a certainement besoin de beaucoup plus que cela, puisqu’il continue à se servir sans vergogne et piller les richesses du pays jusqu’à la moindre niche économique, amplifiant "l’oeuvre" de son père.

            • Corruption au Maroc
              le mercredi 29 décembre 2010 à 23:23, HB a dit :

              Il n’est pas question pour moi, de nier que le clientélisme et la corruption fassent partie du quotidien des Marocains. De là à dire que, je vous cite "le roi continue à se servir sans vergogne et piller les richesses du pays jusqu’à la moindre niche économique, amplifiant "l’oeuvre" de son père" est un pas à ne pas franchir.

              Si on fait le bilan économique des dix dernières années : Plus de 1600 kms d’autoroutes sont en service, des universités qui n’accueillaient que 6000 étudiants en 1970 assurent la formation de plus de 350000 aujourd’hui, rien que pour le mois de décembre un projet de TGV et une centrale électrique pour un coup total de 30 milliards de dirhams… Preuve en est que ce Maroc n’est pas si pillé que cela.

              • Corruption au Maroc
                le vendredi 31 décembre 2010 à 08:59

                Tous ces projets dont vous faites mention sont le fait du prince puisque c’est le roi, ou à tout le moins son entourage, qui décide de leur choix, leur faisabilité, leur timing et surtout des acteurs de ces "marchés publics" qui ne méritent plus leur nom et dont l’attribution fait l’objet de marchandages sous-terrains.

                En démocratie, c’est le peuple, donc le parlement qui valide la faisabilité de grands projets ou leur financement. Dans notre cas, le peuple a juste le droit d’applaudir les prérogatives royales, comme si le chef de l’Etat nous en faisait cadeau, alors que ce sont nos impôts et prélèvements qui les financent. Toute controverse ou contradiction de ces réalisations relève, je ne vous apprends rien, du crime de lèse-majesté !

                Beaucoup plus grave, les tracés du fameux TGV ou les emplacements des grands projets se font au mépris des petits propriétaires, expropriés à vil prix, alors qu’ils évitent étrangement les grandes parcelles appartenant aux proches du pouvoir.

                Dans le même registre, il n’existe aucun cahier des charges écologiques, puisque ceux qui réalisent les projets que vous évoquez, sont les mêmes que ceux qui les étudient. Ainsi des niches écologiques entières avec des trésors de la faune et de la flore sont irrémédiablement dévastées, dans l’indifférence générale, par des compagnies qui, étrangement se comportent chez nous en voyous écologiques, et pour cause, elles se trouvent, pour avoir chèrement payé leur place à qui de droit, en terrain conquis !

                Pour faire bref, il ne vous aura pas échappé, Cher Ami, que l’on retrouve dans les conseils d’administration de ces sociétés, des membres de la famille royale qui émargent déjà lourdement, sans coup férir, au trésor public, ou encore des proches du roi, dont la plupart sont impliqués dans des administrations ou des offices. Dans n’importe quelle langue, cela s’appelle corruption active, népotisme, trafic d’influence, prise illégale et conflit d’intérêts, détournement et dissimulation de fonds, avec en corollaire la fraude fiscale, puisque tous ces braves gens oublient de payer leurs impôts. Autant de crimes listés par le code pénal marocain et punissables d’emprisonnement et d’amendes proportionnées au crime.

                Autant dire qu’un juriste indépendant qui observerait objectivement le système mis en place l’assimilerait à une association de malfaiteurs.

                Affirmer que ça, ce n’est pas piller les richesses du pays en toute impunité, c’est tout simplement insulter les marocains.

                • Corruption au Maroc
                  le jeudi 6 janvier à 20:26, HB a dit :

                  Ton post appelle plusieurs remarques :

                  Dans tous les pays du monde c’est le chef de l’état, quant il en a le pouvoir, ou le premier ministre, comme en Angleterre, ou le chancelier, comme en Allemagne, qui décide des grands projets. Citez-moi un seul pays où ce n’est pas le cas.

                  Dans tous les pays du monde le parlement a vocation à légiférer et en aucun cas le pouvoir de valider la faisabilité de grands projets. Tout simplement parce que ce n’est pas son rôle. Quant au peuple n’en parlons même pas.

                  Vous dites que le tracé TGV se fait au mépris des petits propriétaires, expropriés à bas prix et qu’ils évitent étrangement les grandes parcelles appartenant aux proches du pouvoir. C’est le cas dans tous les pays du monde, les lobbys sont là pour défendre leurs intérêts et les petits subissent la loi du plus fort. Cela est vrai que l’on soit dans un pays démocratique ou pas. Je suis sûr qu’à la place de ces grands propriétaires, qui ne sont pas forcément proches du pouvoir, vous auriez la même réaction.

                  Vous dites également qu’il n’existe aucun cahier des charges écologiques. Personnellement, je n’en sais rien. Mais si on se base sur les tracés des différentes autoroutes… En général, c’est plutôt une réussite de ce côté-là.

                  Toutes le grandes entreprises du monde cherchent à attirer dans leurs conseils d’administration des gens influents. Cela leurs permet de faire du lobbying plus facilement. Que vous ne soyez pas d’accord avec cela, c’est votre doit. En France, les dirigeants des grandes entreprises sont dans tous les cercles décideurs. Et cela se monnaye.

                  Par exemple, Mme Bernadette Chirac, est nommée au conseil d’administration de LVMH et Mme Florence Woerth, femme de l’ancien ministre du budget est nommée au conseil de surveillance de la société Hermès, filiale de LVMH.

                  Mme Chirac reçoit 650 000 € par an et Mme Woerth 400 000 € !

                  Que, pour vous, cela s’appelle corruption active, népotisme, trafic d’influence, prise illégale et conflit d’intérêts… Pourquoi pas ; mais c’est une réalité avec laquelle tous les pays du monde s’accommodent. Les gens font en sorte qu’il n’y ait ni trafic d’influence flagrant ni conflit d’intérêt. Mais les dérapages sont toujours possibles.

                  Alors oui on peut assimiler cela à une association de malfaiteurs. Que des gens, dont le seul fait d’armes est de pouvoir influer sur le cours des choses, puissent gagner des sommes colossales au détriment des entreprises ou de l’état est tout simplement scandaleux.Que celà soit au Maroc ou ailleurs…

                  • Corruption au Maroc
                    le samedi 8 janvier à 09:40

                    Cher HB

                    J’apprécie particulièrement la qualité de votre argumentaire qui relève le niveau du débat que nous avons, mais je ne pense pas vous avoir tutoyé dans mon commentaire et j’attends de vous la même considération que celle que je vous témoigne malgré la divergence de nos idées.

                    Ceci étant dit, je vous suis reconnaissant de ne pas me resservir l’argument stupide dont me gratifient certains, sur ce site même, en me déniant ma nationalité marocaine, le but de l’exercice étant de duper le lecteur et lui faire penser que les marocains ne peuvent être que des amoureux d’un régime qui leur permet de vivre dans le plus beau pays du monde.

                    Le parlement est la représentation du peuple, et non un outil de validation des décisions du chef de l’Etat. Dans les pays démocratiques, il est, par définition, le lieu où les opposants apportent la contradiction à une majorité élue et donc à un régime en place. Or C’est précisément là que le bas blesse puisque dans notre beau pays, le petit peuple n’a pas de défenseurs au parlement où, compte tenu du contexte politique spécifique à notre dictature, ce sont les proches du pouvoir, les opportunistes de tout poil, les beni-oui-oui-pourvu-que-j’y-reste et les instigateurs ou inspirateurs des grands projets qui siègent dans cette institution sans pouvoir. Appelez la chose comme vous voudrez, mais le lecteur appréciera que vous assimiliez la corruption à du lobbying, terme anglo-saxon qui s’applique à une activité de défense d’intérêts, le plus souvent privés sinon publics, conformes à une éthique économique, politique, sociale, religieuse ou autres, et non à d’obscures tractations à tout le moins souterraines, partisanes, financières, voire mafieuses. Pour notre plus grand malheur, la majeure partie de l’économie du pays, jusque dans les moindres recoins a été confisquée conformément à un droit de préséance judicieux et entendu :

                    - le roi
                    - la famille royale
                    - la belle-famille
                    - les proches
                    - les thurifaires du makhzen
                    - les hommes de pailles

                    Malheur à quiconque enfreint ce droit !

                    Vous n’impressionnez, malheureusement, personne en citant en exemple certaines célébrités dont le moins que l’on puisse dire est qu’elles ne sont pas, loin s’en faut, des exemples de vertu politique ou de probité morale. L’actualité récente se charge, à point nommé, d’illustrer mon propos.

                    Je ne suis pas à la place de ces grands propriétaires qui font peu de cas de la chose publique et de l’intérêt de la nation, chacun d’entre nous étant visiblement bien à sa place. Je ne vous ferai pas l’insulte de vous rappeler qu’une démocratie qui se respecte doit, en priorité défendre les plus faibles contre ce que vous appelez la loi du plus fort, en l’occurrence, la voracité des proches du pouvoir.

                    Pour clore le chapitre, vous semblez minimiser ce qui se passe dans notre pays en suggérant le terme dérapage. Dans le cas d’espèce, je pencherais plutôt pour le terme carambolage et les victimes ne sont pas ceux qui conduisent les véhicules mais de pauvres passants innocents, ceux-là mêmes qui chez nos voisins algériens et tunisiens sont descendus dans la rue pour dire leur raz-le-bol de victimes.

                    Bonne année 2011

                    • Corruption au Maroc
                      le samedi 8 janvier à 18:44, HB a dit :

                      Cher inconnu Bonne année également.

                      Il ne vous a certainement pas échappé que le seul « tutoiement » était « Ton poste…. »

                      Sur le fond, la question de votre nationalité ne m’a même pas traversé l’esprit et à aucun moment je n’ai fait allusion à cela. Je ne sais pas qui vous êtes ni quelle est votre nationalité et cela m’importe peu. C’est la qualité des échanges qui priment et rien d’autre.

                      Je n’ai pas l’impression de laisser entendre, par mes réponses, que tous les marocains sont « amoureux d’un régime qui leur permet de vivre dans le plus beau pays du monde ». A aucun moment je n’ai fais de procès d’intention et je vous prie de faire de même.

                      A quelque chose près je suis d’accord avec vous : le parlement DEVRAIT être la représentation du peuple, et non un outil de validation des décisions du chef de l’Etat. Dans les pays démocratiques, il est, par définition, le lieu où les opposants apportent la contradiction à une majorité élue et donc à un régime en place. MAIS AU FINAL, C’EST LA MAJORITE QUI DECIDE CONFORMEMENT AUX VŒUX DU CHEF DE L’ETAT.

                      Ceci est une réalité. C’est une simple application du principe : « Pour rester, il faut toujours dire OUI ». Rares sont ceux qui n’appliquent pas ce principe.

                      Vous me dites que les deux personnes que j’ai citées ne sont pas des exemples de vertu politique ou de probité morale. Je ‘irais peut-être pas jusque là mais peut importe la question n’était pas là. Je réitère ce que je disais : « Toutes les entreprises cherchent par tout les moyens à attirer des gens influents dans leurs conseils d’administrations. Leur intégrité passe au second plan. Le simple nom « Mme CHIRAC » se monnaye 650 000 € pour 20 h de présence. Ce nom permet d’ouvrir des portes et c’est pour les dirigeants est l’essentiel. Je pourrais en citer d’autres exemples.

                      Le lobbying est la porte ouverte à la corruption qui peut prendre la forme du trafic d’influence.

                      L’enquête de Transparency International, rendue publique le 9 décembre, révèle, concernant la petite corruption, que plus de que 34% des ménages reconnaissent avoir payé un pot-de-vin au cours de ces 12 derniers mois pour dépasser un blocage administratif ou "accélérer les choses". L’enquête ne dit pas si ces déblocages sont illégaux ou pas.

                      Cette même enquête indique que 8 personnes sur 10, dans le monde, considèrent que les partis politiques, l’Administration publique et le Parlement sont "des institutions corrompues ou extrêmement corrompues". J’en conclu que ce problème n’est pas propre au Maroc. Cela n’excuse en rien la situation.

                      Pour finir je dirais simplement que la corruption est à tous les niveaux et pour qu’il y ait corruption, il faut des corrompus et des CORRUPTEURS.

                      Loin de moi l’idée de dire qu’au MAROC tout va bien. En revanche, je ne peux parler de dictature sans nuancer ce terme. Même si tout n’est pas parfait…

                      En aout 2009 un sondage a été publié par le Monde en France et par Telquel au Maroc (ce qui leur a valu d’être saisis d’ailleurs). Ce sondage montrait clairement que plus de 95% des marocains soutenaient leur roi. On ne peut pas affirmer que les marocains dans leur ensemble sont des moutons ou des esclaves ou des inconscients.

                      • Corruption au Maroc
                        le dimanche 9 janvier à 12:51

                        Je ne reviendrais pas sur le phénomène de la corruption, vous l’avez si bien traité et résumé par votre phrase « cela n’excuse en rien la situation »

                        Vous évoquez ce fameux sondage où 95% des marocains disaient soutenir le roi. Plusieurs explications à cet effet :

                          La première me semble conforme à l’instinct de survie propre à tout être vivant. En effet, les marocains qui ont subi dans leur chair le terrorisme d’Etat instauré par hassan II et ses hommes de mains, ont appris la méfiance et ont apprivoisé la langue de bois. J’imagine assez mal, l’un ou l’autre de mes compatriotes, exprimant à un inconnu une autre opinion que celle favorable au chef de l’Etat. Sans doute serions-nous mieux éclairé si nous connaissions les conditions dans lesquelles ce sondage a été mené (dans la rue, port-à-porte, dans les administrations publiques, au téléphone etc…..). Je vous renvoie à l’histoire récente de dictateurs portés aux nues par leur peuple (Napoléon, Hitler, Mussolini, Franco, Saddam Hussein……). Les pires criminels trouvent toujours des suppôts qui les accompagnent jusque dans leurs derniers retranchements, fut-ce au mépris de leur vie.

                          La deuxième explication réside dans ce qu’on appelle le syndrôme d’Helsinki, qui veut qu’à un moment ou un autre, la victime finit par se prendre de sympathie pour son propre bourreau, voire partager ses propres inclinations même les plus barbares. Tout le monde garde en tête les funérailles grandioses réservées par le peuple marocain à Hassan II qui l’aura méprisé, battu, torturé, espionné, embastillé, spolié, et avili pendant plus de quarante ans. Mohamed VI a raté là une occasion en or de racheter les fautes de son père. Au lieu de cela, et avec beaucoup de sournoiserie et d’hypocrisie, il a poursuivi et amplifié l’oeuvre entreprise par son géniteur.

                          La troisième explication ne nous exonère pas de responsabilité, puisque nous reproduisons et véhiculons à l’envi les légendes ou clichés créés par le Makhzen et qui prétendent que le roi est bon et l’entourage mauvais et que sans monarchie point de salut ! Ceci témoigne de la lâcheté de la monarchie qui refuse d’endosser la responsabilité de ses propres turpitudes ou crime qu’elle préfère imputer à son entourage, des fois que l’histoire prendrait une vilaine tournure pour elle………….. Sans doute par commodité, ignorance ou simplement par peur, suivant notre position dans les couches sociales, nous continuons à ne pas voir la poutre qui nous transperce l’œil. C’est bien connu, il n’est de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

                          La quatrième raison, tient à l’état d’ignorance, d’inculture et d’analphabétisme dans lequel a été sciemment plongée la majorité du peuple marocain. La destruction préméditée de l’éducation nationale, la confiscation de tous les pouvoirs civils, politiques, religieux, économiques, audio-visuels ont entraîné la majorité des marocains dans une grande misère intellectuelle et économique, les deux aspects étant le plus souvent associés. Nos jeunes issus de l’enseignement de l’éducation nationale maîtrisent sur le bout des doigts l’histoire falsifiée de la monarchie alaouite plutôt que les écrits de Montesquieu ou Voltaire ou encore la philosophie moderne. Pendant que notre jeunesse « fait ceinture », se réfugie dans la religion et la croyance d’une vie meilleure au paradis, chez le commandeur des croyants (vous me permettrez le bannissement de majuscule), qui a fait sienne la devise « faites ce que je dis et non ce que je fais », l’alcool coule à flots, la fumette embrume les esprits et la débauche est de mise. Allez travailler après ça !

                        Prendre en compte ce qui précède, pourrait bien pondérer sérieusement, sinon inverser le résultat de la consultation.

                        Bien à vous

  • Journaliste au Maroc, le moyen âge
    le samedi 20 novembre 2010 à 14:03, Marocaine a dit :

    Si Ali Lamrabet n’est pas journaliste, Mohamed VI n’est pas un roi. C’est un tyran adoré par les bandes de flics, soumis et contents d’être de sujets, qui sillonnent Internet. "Des flics, dans leur tête, cars les vrais flics sont discrets et quelques fois sympas", comme le dit ce journaliste qui a gagné une trentaine de prix internationaux de… journalisme.

    A bas la tyrannie alaouite, vive la liberté marocaine !

    • Journaliste au Maroc, le moyen âge
      le jeudi 25 novembre 2010 à 14:45, HB a dit :

      Comme slogan ne voulant rien dire je décerne un prix supplémentaire…

      A bas la tyrannie alaouite, vive la liberté marocaine !

      je confirme le prix

  • Journaliste au Maroc, le moyen âge
    le mercredi 17 novembre 2010 à 17:14, Ayyoub a dit :
    C’est fou comme vous aimez parler du Maroc que lorsqu’il fait mauvais ! Le Maroc n’est pas parfais ni la France d’ailleur. Et c’est quoi cette envie soudaine de vouloir visiter Laayoune avec un photographe ?
0 | 5
BAKCHICH PRATIQUE
LE CLUB DES AMIS
BEST OF
CARRÉ VIP
SUIVEZ BAKCHICH !
SITES CHOUCHOUS
Rezo.net
Le Ravi
CQFD
Rue89
Le Tigre
Amnistia
Le blog de Guy Birenbaum
Les cahiers du football
Acrimed
Kaboul.fr
Le Mégalodon
Globalix, le site de William Emmanuel
Street Reporters
Bakchich sur Netvibes
Toutes les archives de « Là-bas si j’y suis »
Le locuteur
Ma commune
Journal d’un avocat
Gestion Suisse
IRIS
Internetalis Universalus
ventscontraires.net
Causette
Le Sans-Culotte