Le 6 octobre, le Tribunal Administratif de Versailles a validé l’élection de Serge Dassault à la mairie de Corbeil-Essonnes, tout en décrivant une campagne électorale particulièrement brutale.
Battu de 170 voix (6 621 contre 6 451 à Serge Dassault, soit 49,35% contre 50,65%), Bruno Piriou, communiste et chef de file de l’opposition au maire-sénateur-avionneur-patron de presse, avait déposé un recours, dénonçant des « achats de voix », des « pressions sur les électeurs », des « irrégularités de propagande ». Mais le tribunal administratif de Versailles, dans sa décision du 6 octobre dernier, a balayé les éléments de l’opposant, validant l’élection de Dassault. A lire le document de 14 pages, les arguments des juges administratifs sont simplissimes : circulez, y a rien à voir. En creux, on découvre tout de même la réalité des pratiques de l’avionneur en son fief. Le népotisme à toutes les étapes de la campagne électorale. Il suffit de lister quelques-uns des exemples évoqués par Bruno Piriou, contestés par le milliardaire et rejetés par le tribunal. De vraies petites perles…
La rétrospective du magazine de la mairie sur les « événements » qui ont marqué Corbeil en 2007 comme la présence de nombreuses photos de Dassault dans les pages du journal ? Rien de grave : ce n’est « pas de nature à conférer à cette publication un caractère d’élément de propagande électorale », assure le tribunal administratif.
Les éditoriaux des magazines de la commune de septembre 2007 et de février 2008 ne sont-ils pas susceptibles d’influer sur les votants ? « Malgré leur présentation favorable des thèmes qu’ils traitent et qui concernent l’actualité municipale, [ils] ne peuvent être regardés comme constituant des éléments de propagande électorale ».
La publication d’un entretien avec Dassault dans le journal local Le Républicain de l’Essonne, dont il est tout de même propriétaire, entre les deux tours de l’élection ? Non, l’égalité entre les candidats n’a rien à craindre : « les organes de presse sont libres de rendre compte d’une campagne électorale et de prendre position en faveur de l’un ou l’autre des candidats », décrète le tribunal de Versailles. Voilà de quoi rassurer la presse dite militante…
Le fait que certains habitants ont été inscrits deux fois sur la liste électorale de Corbeil en vigueur à la date de l’élection, dans le même bureau pour certains et dans deux bureaux différents pour les autres ? « M. Piriou n’établit pas que les irrégularités qu’il invoque procéderaient d’une manœuvre », écrivent les juges, et « il résulte de l’instruction que madame X n’a pas pris part au scrutin, que monsieur Y n’était pas inscrit deux fois sur la liste électorale et a pu voter dans le 12ème bureau en vertu d’une procuration », et qu’il ne résulte pas de l’instruction « que les quatre autres personnes dont il est allégué qu’elles étaient inscrites deux fois sur la liste électorale auraient pris deux fois part au vote ». [Les noms des électeurs figurant dans le jugement ont été retirés par Bakchich]
Les panneaux d’affichage électoral attribués à la liste de Bruno Piriou ont été détériorés et recouverts d’affichettes appelant à voter Dassault ? L’intéressé « n’établit ni l’ampleur ni la durée de cette irrégularité qui par suite ne peut être regardée comme ayant été de nature à altérer la sincérité du scrutin ».
Les menaces de mort proférées contre Piriou en plein conseil municipal en décembre 2007 ? « Il ne résulte pas de l’instruction que cette circonstance ait eu une incidence sur sa candidature ou sur sa liberté d’expression au cours de la campagne électorale ».
Les appels téléphoniques aux électeurs entre les deux tours ? « Même intervenus après la clôture de la campagne électorale, ils ne constituent pas par eux mêmes des moyens de pression de nature à altérer la sincérité du scrutin ». Si les juges le disent !
Et tutti quanti…
Lire ou relire sur Bakchich :
"Selon que vous serez puissant ou misérable, / Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir".
Dassault a toujours eu les plus fines relations avec l’État, à tous les niveaux (politique, juridique, financier, industriel) : c’est un des plus gros assistés de la République. C’est sans doute pour ça qu’il conspue à longueur d’interventions médiatiques les pauvres à qui les pouvoirs publics concèdent l’obole d’un RMI, pour mieux se masquer lui-même derrière ses milliards.
Son entreprise est sous perfusion d’impôts depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le Rafale a coûté à la France 30 MM d’€, le programme Catya développé sur fonds publics lui appartient. L’État paie, Dassault encaisse.
Sa mairie, c’est sa danseuse (dixit lui-même). La Justice n’allait pas retirer au sénateur UMP le joujou de ses vieux jours, même corrompu et usé jusqu’au trognon.
Peut-on être un élu et en même temps gros client de l’Etat ? Il me semble que non. Est-ce qu’un socialiste ou un communiste (une personne de l’opposition, quoi !) a déjà soulevé le problème ? non.
Autre chose : quelqu’un pourrait me dire si les drones prévus pour équiper l’armée française viennent de chez Dassault ?
Non, parce que je pensais aux économies effectuées en ce moment en Afghanistan, je pensais à nos bidasses, qui pendant que l’on verse des milliards aux industriels français de l’armement, sont obligés de sauver leur peau avec des bouts de ficelles…
1. Dassault n’est pas client mais fournisseur de l’Etat,
2. Si on commence à retirer à certaines catégories de personnes le droit d’être élu … on est sur la mauvaise pente …
1. fournisseur officiel de l’armée française avec un Gosplan aménagé à sa mesure et des contrats surfacturés : lire Argent public, fortunes privées de Toscer et Beau sur le favoritisme d’Etat… Le client est roi.
2. les escrocs sont normalement déchus de leurs droits civiques. Je ne sais pas si M. Dassault entre dans cette "catégorie de personnes" mais le préfet chargé de valider la gestion de Corbeil-Essonnes avait pointé un trou de 10 millions d’euros. Ce qui aurait dû l’empêcher de continuer à s’occuper directement de finances publiques. C’est le préfet qui a été sanctionné et muté.
Si on commence à retirer à certaines catégories de personnes le droit de faire leur travail normalement … on est sur la mauvaise pente …
Serge Dassault est le roi de son bled (dont il est aussi le sénateur UMP), il y fait la pluie et le beau temps (il y a même co-financé la belle mosquée) comment voulez vous qu’un petit communiste de rien du tout puisse lui ravir son siège de maire qu’il a acheté fort cher…
Il déteste que l’on lui rappelle ses méthodes mafieuses,en mars, ce grand démocrate n’a pas apprécié qu’une jeune journaliste de 23 ans Pascale Pascariello lui pose une question sur ses magouilles, mal lui en a pris elle a eté agressée par ses barbouzes…