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Peine capitale et joujoux chiraquiens

jeudi 22 février 2007 par Gilbert Comte
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Sauf imprévisibles rebondissements, la vieille imposture chiraquienne finira dans trois mois. Un vrai soulagement, même si la succession s’annonce mal. Au moins ne reverrons-nous plus à-peu-près tous les jours l’histrion pathétique dans ses cabrioles. À demi résigné, il organise encore quelques ultimes mises en scène comme Mitterrand, l’immédiat prédécesseur à son crépuscule : Panthéon, réunions sur le réchauffement planétaire, la pédophilie etc. Inscrire l’abolition de la peine capitale dans la Constitution figure ainsi dans la série des bonnes œuvres. Comment la Gauche convoquée comme l’UMP la semaine prochaine à Versailles en Congrès parlementaire lui refuserait-elle ses votes ? Inépuisable efficacité de l’Humanisme chaque fois qu’il se manœuvre avec de grosses ficelles ?

Prêter à l’Escogriffe une conviction sincère sur un sujet quelconque équivaut à prendre une innocente ferblanterie pour du bronze. En des temps plus rudes, son adaptation naturelle aux mœurs l’amènerait à célébrer tous les ans l’anniversaire de la Saint-Barthélémy en Sorbonne. Mais ses contemporains ne supportent plus la vue du sang. Alors, l’immense carnassier joue les herbivores. Puis il recouvre d’une peau de mouton ses rayures de tigre. Au lieu d’entrer dans son stratagème, examinons donc le sujet pour lui-même, tel qu’il se présente.

D’abord une évidence. Dans son exécution – c’est bien le cas de le dire – la mort ne disparaît pas des lois comme du Code pénal. Elle s’y maintient, elle y demeure mais se déplace d’une administration à une autre, et voilà tout. Selon les besoins du Service, quand la puissance publique envoie des policiers surprendre de dangereux malfaiteurs, elle les expose aux balles. Les soldats en zone troublée -Côte d’Ivoire, Afghanistan- pompiers dans un grave incendie risquent alors leurs existences.

Selon la formule consacrée, leur hiérarchie honore ces « victimes du devoir ». Elle décerne même des décorations à titre posthume. Elle n’explique pas alors pourquoi les jours d’un serviteur du bien public lui semblent moins précieux qu’un assassin au fond de sa cellule. Apôtre de l’abolitionnisme, M. Badinter ne s’attarda jamais sur ce paradoxe. Troublant mutisme ! Il serait pourtant du plus vif intérêt de savoir pour quelles raisons jusqu’à présent indiscernables le ministre de la Défense exige de ses soldats l’ultime sacrifice, quand son collègue de la Justice garantit à n’importe quel tueur en série une parfaite sécurité corporelle. À l’extrême limite, un État vraiment hostile à la peine de mort devrait renoncer à la guerre, voire à toute politique étrangère un peu audacieuse.

Certes, de Lisbonne à Bucarest, de Madrid à Berlin, tous les autres pays du continent vivent dans le même idéalisme. Le maintien de la peine capitale figure même parmi les clauses éliminatoires de toute appartenance à l’Union européenne. Encore de l’Humanisme à pleurer. Commission de Bruxelles en tête, tous les euro-députés vivent sous le contrôle de puissants lobby’s industriels, forts peu soucieux de l’existence humaine lorsqu’il s’agit d’enrichir par exemple l’agro-alimentaire avec ses pesticides, pour ne rien dire des pollutions de toutes espèces. L’empoisonnement des sols menace de multiplier les cancers dans leur complète indifférence.

Parmi la plupart de ces gens-là, la conscience du réchauffement climatique remonte parfois à quelques mois, sans doute pour plusieurs à quelques semaines sous l’effet de récents rapports scientifiques. Depuis des années, ils assistaient sans frémir à la désertification du Sahel comme aux déluges effroyables en divers endroits du Tiers-Monde. Malgré ces catastrophes, aucun d’entre eux ne bronchait. Leur sollicitude s’arrêtait uniquement et n’en sortait plus, dans le cachot de quelques misérables poursuivis pour assassinats.

Personne ne regrette évidemment l’affreuse guillotine. Mais enfin, quand ils en applaudissent la disparition pour soutenir simultanément les Américains en Irak comme M. Pierre Lellouche par exemple, quelques-uns de nos parlementaires recourent en artistes au système des triples poids et quadruples mesures. Avec Chirac en patriarche, la méthode illustre aussi les ressources de la diversion. Laissez-moi pleurer à mon aise sur un sujet de mon choix pour apercevoir ma douceur.

Lorsqu’ils arrivaient autrefois devant quelques plages lointaines, les navigateurs déposaient sur le sable des foulards, de la verroterie dans des caisses. Si les habitants inconnus s’en emparaient, et mettaient des cadeaux à la place, alors les échanges pouvaient commencer. Le grand explorateur de l’Ile Maurice, Taroudan et quelques autres lieux de haut luxe réunis, étale pareillement avec sa réforme constitutionnelle toute une bimbloterie sentimentale. Toujours amateurs, les saucialistes la saisissent, la tournent, la reniflent, l’emportent et laissent leurs suffrages en échange.

Ainsi fonctionne, ronronne notre Démocratie française douce comme une société d’assurance mutuelle. Avec cependant à l’arrière son maître farouche, le Rackett, fouet au poing. Après quinze ans de scandales financiers ininterrompus, de gaspillages éhontés des fonds publics par milliards, Sarko ni Ségo ne placent encore la probité devant l’Argent au cœur de leurs espérances. C’est tellement mieux de s’entendre contre la peine capitale, avec des sourires en fleurs.


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Forum

  • Peine capitale et joujoux chiraquiens
    le lundi 26 février 2007 à 22:11, Farah a dit :
    Je partage votre point de vue sur cette mascarade que constitue cette introduction de l’abolition de la peine capitale dans la Constitution française en pleine campagne électorale,pour laisser une bonne impression dans le coeur des Français. Mais j’espères qu’ils ne s’y trompent pas.Et qu’ils ne se laisseront plus tromper par M. Chirac,comme il a pu le faire durant 12 années de règne à la tête de l’Etat français. Mais je ne peux pas dire que c’est une mauvaise chose. Le 21 avril 2002, on a vu le pire se rappeler à nos esprits. Un Le Pen au pouvoir ne se gênera pas de remettre au goût du jour la guillotine,la royauté et toutes ces vieilleries qui ne sont plus présentes que dans nos livres d’Histoire. Comparer un soldat qui a choisi de risquer sa vie pour défendre les intêrets de sa patrie à un meurtrier qui croupit dans nos belles prisons françaises,ça n’a aucun sens de mon point de vue. Et puis que faites-vous des erreurs judiciaires ? Tuer quelqu’un qui se révelera plus tard innocent,vous trouvez ça normal ? Au passage,j’ai mis votre site en lien sur mon blog car je le trouve très intéressant et singulier.
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