Rechercher dans Bakchich :
Bakchich.info
UNE BRÈVE HISTOIRE DE BAKCHICH

Tags

Dans la même rubrique
Avec les mêmes mots-clés
RÉCLAME
Du(des) même(s) auteur(s)
MONDE / AFRIQUE / Sénégal

Pas à Seck d’idées

jeudi 9 novembre 2006 par Xavier Monnier
Twitter Twitter
Facebook Facebook
Marquer et partager
Version imprimable de cet article Imprimer
Commenter cet article Commenter
recommander Recommander à un ennemi

Successivement âme damné de Wade, fils prodigue du président sénégalais, Premier ministre rétif puis Brutus en puissance, Idrissa Seck compte désormais enfiler les habits de successeur attitré de « Gorgui », en obtenant la présidence de l’Assemblée nationale.

Des mois et des mois que cela dure et personne ne s’en lasse, surtout pas la presse sénégalaise : le duel Wade-Seck. Entre le président et son ancien Premier ministre-fils spirituel, l’histoire est belle comme l’antique. Un drame cornélien au pays du poète-président Senghor…et fertile en rebondissement !

Seck apprend la patience © Masioni

Chassé de la primature en 2004, embastillé en 2005, candidat à la présidentielle en 2006, « Idy » s’est un temps vu piquer la place du « Vieux » à la présidence en 2007. Le tout était de bien s’organiser. Malin, Seck a concurrencé Wade sur son terrain préféré, la com’. Lors de la fête nationale, le 4 avril dernier, jour de grâce par excellence de tout chef d’Etat, Idrissa se déclare candidat à la présidence de la République. Une des journaux ! Un vrai parricide en bonne et dûe forme pour l’homme qui avait toujours affirmer qu’il « ne se présenterait jamais contre Abdoulaye Wade ». En septembre, re-belote avec la rentrée politique, l’occasion pour l’aspirant président d’envoyer une « lettre à tous les sénégalais ». Un vrai programme de campagne largement diffusé. Une des journaux, encore !

Tout auréolé de son passage à la prison de Reubeuss, l’ancien numéro deux du Parti démocratique sénégalais (PDS-au pouvoir) arbore la parfaite tenue de martyre de la République, prêt à tout pour sauver la nation de la « racaille libérale ». Faisant jouer son entregent, le « parricide » reçoit même début octobre des représentants diplomatiques américains et français, venus le sonder sur ses intentions…Réconfortant mais insuffisant pour parvenir à déloger Wade de l’avenue Roume.

Outre la popularité toujours vivace du pape du « Sopi » (changement), Seck ne dispose guère d’armes de campagne. Aucun parti de l’opposition ne souhaite soutenir l’ancienne âme damnée du président, affectueusement surnommé « Idy-les-dents-longue » par ses thuriféraires. Les ténors politiques voient plutôt d’un mauvais oeil ce nouveau concurrent débouler sur la piste politique. L’homologation de son tout jeune parti, Rewmi, est toujours bloqué au ministère de l’Intérieur, tenu par un ennemi de toujours, Ousmane Ngom. Et « Ngorsi » (le gars) ne dispose d’aucune structure, ni d’aucune implantation locale hors de sa ville de Thiès.

Porteur d’eau

Depuis son emprisonnement à Reubeuss, au cours de l’été 2005, Seck a toujours été en contact avec Abdoulaye Wade. que ce soit pour sa sortie de prison, sa réintégration au sein de la famille libérale, ou la gestion des fonds politiques. Malgré son élargissement, aucun terrain d’entente n’a été trouvé entre les deux camps. Ce n’est pas pour autant que les négociations sont rompus, et ce malgré les nombreuses déclarations d’Idrissa Seck. Un rabibochage semble toujours possible. Signe des temps, les faucons du PDS, toujours prompts à menacer de poursuite judiciaires, se sont discrètement fait rappeler à l’ordre. « Qu’ils réfléchissent un peu, lâche un diplomate habitué des jeux dakarois. Entre les deux tours, qui ira porter de l’eau à Wade, si ce n’est Seck ? ».

Autant d’argument très légers quand il s’agit d’affronter la machine de guerre du PDS…qu’il a lui-même façonné.

Aussi, Idy a-t-il dû se faire une rasion. Le 25 février, sauf improbable miracle, Wade sera réélu président de la République. Et peut-être avec l’appui de Seck, qui sait (voir ci-contre). Mais l’ex-dir’cab du président ne se retire pas pour autant de la vie politique…Il change seulement de braquet et joue placé. A défaut de l’avenue Roume, l’ancien élève de Sciences-Po se verrait bien au perchoir de la place Soweto, siège de l’Assemblée nationale sénégalais.

En même temps que leur président, les Sénégalais choisiront le 25 février prochain leurs députés. Une élection législative qui, pour beaucoup, est devenu le véritable enjeu de 2007. Toutes les forces d’Idy sont désormais tournés vers un modeste objectif : « obtenir une minorité de blocage au parlement ». En clair, avoir assez de députés sous ses couleurs pour devenir incontournable, y compris pour Wade, le PDS et son futur gouvernement. Histoire de négocier sa nomination à un poste clé : président de l’Assemblée nationale. Une fonction très avantageuse : l’assurance de ne pas voir nommé un ennemi à la Primature, la possibilité de peser sur les décisions du gouvernement…et un statut de deuxième personnage de l’Etat, successeur officiel du président en cas de vacance du pouvoir. Abdoulaye « Gorgui » Wade, 80 ans au compteur, bien plus selon ses artères, ne serait, selon la rumeur pas éternel…

Voir en ligne : in Bakchich # 7

BAKCHICH PRATIQUE
LE CLUB DES AMIS
BEST OF
CARRÉ VIP
SUIVEZ BAKCHICH !
SITES CHOUCHOUS
Rezo.net
Le Ravi
CQFD
Rue89
Le Tigre
Amnistia
Le blog de Guy Birenbaum
Les cahiers du football
Acrimed
Kaboul.fr
Le Mégalodon
Globalix, le site de William Emmanuel
Street Reporters
Bakchich sur Netvibes
Toutes les archives de « Là-bas si j’y suis »
Le locuteur
Ma commune
Journal d’un avocat
Gestion Suisse
IRIS
Internetalis Universalus
ventscontraires.net
Causette
Le Sans-Culotte