Visite touristique inédite dans Paris, au gré d’une enquête d’un genre un peu particulier : « La mortalité dans les divers quartiers de Paris » qui fut écrite par Louis-René Villermé au XIXème siècle. Les éditions « La Fabrique » ont sorti l’ouvrage des placards. Et, surprise, les épidémies épargnaient les riches ! C’est bien connu « La place Blanche a mauvaise mine », comme disait Jacques Dutronc.
L’amateur désespérait de pouvoir lire La mortalité dans les divers quartiers de Paris, paru en 1828. Faute de réédition depuis des décennies, ses trésors restaient prisonniers d’un sommeil de pierre au fin fond de je-ne-sais quelle bibliothèque. L’épidémiologiste Louis-René Villermé y dresse l’état des lieux sanitaire du Paris de la Restauration. La révolte gronde dans ses faubourgs encore moyenâgeux et dans ses caves où s’entassent les paysans montés de leur province natale. Une ville populaire à milles lieux de la carte postale qui attire aujourd’hui des millions de touristes.
Les médecins du début du XIXe siècle s’interrogeaient : pourquoi les grandes épidémies qui frappent périodiquement la capitale épargnent-elles les quartiers riches de l’Ouest pour prélever leurs tributs dans les quartiers pauvres ? Les linceuls s’empilent autour de l’Hôtel-de-ville, dans l’Ile de la Cité ; à l’Est, à partir du quartier du Marais ; et sur la rive gauche, entre la Montagne Sainte Geneviève et ce qui allait devenir la Place d’Italie.
Après enquête, Villermé conclut : « La richesse, l’aisance, la misère sont (…) pour les habitants des divers arrondissements de Paris (…) les principales causes auxquelles il faut attribuer les grandes différences que l’on remarque dans la mortalité ». Un constat capital alors que, près de 200 ans après, les reliquats de l’État social sont mis à bas (services publics, sécurité sociale et droit du travail).
Louis-René Villermé n’avait rien d’un « partageux ». Il siégea jusqu’à sa mort en 1863 à l’Académie des sciences morales, temple du conservatisme, aux côtés notamment de l’économiste Jean-Baptiste Say, fervent défenseur d’une société où le travailleur et la propriété sont ravalés au rang de marchandise.
L’œuvre pionnière de Villermé a convaincu une partie de la bourgeoisie de la nécessité d’apaiser la misère des ouvriers et autres artisans vivant « au jour la journée ». Cette philanthropie savamment dosée devait mettre fin aux révoltes qui parsèment le XIXe siècle et contenir les différents courants socialistes qui ne cessaient de se renforcer.
Cela déboucha sur le financement des premiers logements sociaux… en 1894. Il fallut attendre 1944 et un rapport de force enfin favorable aux classes populaires pour que l’État devienne le garant des droits économiques et sociaux des citoyens. Sur cette base, il fallut encore une dizaine d’années pour que son intervention dans le secteur du logement soit reconnue comme indispensable.
Cette réédition suit notamment celles du révolutionnaire Blanqui et de Marx ; d’autres viennent. À notre époque marquée par le cynisme le plus balzacien, les éditions de « La Fabrique » font redécouvrir l’effervescence politique et intellectuelle du siècle d’Hugo et de Valès. Le lecteur peut ainsi mesurer l’ampleur de la dette contractée à l’égard de ces « Misérables » qui ont lutté pour faire advenir un monde meilleur.
Dans la postface, Eric Hazan, fondateur de « La Fabrique », souligne la disparition du Paris populaire dont témoigne Villermé. La relégation de cette « classe dangereuse » entamée par le baron Haussmann s’est accélérée sous la Ve République. Paris débarrassé de ses pauvres ! Le rêve formulé de manière autoritaire dès Louis XIV est devenu réalité grâce à la spéculation immobilière « libre et non faussée ».
Après enquête, Villermé conclut : « La richesse, l’aisance, la misère sont (…) pour les habitants des divers arrondissements de Paris (…) les principales causes auxquelles il faut attribuer les grandes différences que l’on remarque dans la mortalité ». Un constat capital alors que, près de 200 ans après, les reliquats de l’État social sont mis à bas (services publics, sécurité sociale et droit du travail).
1828 . 1830 , les 3 glorieuses , Hernani , naissance du Romantisme . On a chaud dans la jeunesse et on copule pour un oui , pour un non . Hugo , Sand , Dumas , Nerval , ces imbéciles croyants de la Liberté , pas mal tout ça ! Les épidémies même spirituelles , en effet , épargnaient les riches . Déjà ! Merdre amore ! Bon , on arrive en 1832 , et v’là l’fléau indien qui après avoir traversé l’est européen nous tombe , via l’Angleterre ( comme d’hab ! ) , sur le coin d’la tronche , le choléra . Il arrive à Paris en février 1832 . 18402 morts à Paris sur l’année . A Passy , 26 décès pour mille habitants , et dans ce bon vieux cloacque de Montfaucon , si bien chanté par François Villon vers 1450 , 16 morts pour mille . Soit 10 de moins . Dans les prisons d’Paris , même punition : presque rien pour les taulards , dixit les stats de l’époque . Conclusion : méfions-nous des pauvres . Le Christ avait raison : " Les derniers seront les premiers ! " . Sauvés . Les bobos de l’Est vont encore s’en sortir : merdre alors ! Malédiction divine ?
L’amateur vous remercie de l’avoir enfin éclairé. Il avoue avoir déjà téléchargé des oeuvres sur ce serveur, mais pas celle de Villermé.
Il est condamné, recta, à recopier MILLE fois Gallica2.bnf.fr et à rejouer la scène finale de King-Kong aux sommets des tours de la BNF.