Un rapport d’Europol sur les « tombées de camions », ces marchandises qui disparaissent lors des transports, révèle l’ampleur, relative, des pertes pour les pays de l’Union.
Affligeant. Et le mot est faible. Six fonctionnaires de police auraient été mobilisés il y a peu à Floirac en Gironde pour arrêter deux mioches à la sortie de leur halte-garderie, voleurs présumés d’une bicyclette, « cuisinés » pendant deux heures et finalement blanchis… De leur côté, face aux obsessions sécuritaires qu’on cultive en haut lieu non sans arrières-pensées politiciennes, les syndicats de policiers ne manquent jamais une occasion de nous susurrer la complainte du sous-effectif.
Pourquoi ne pas redéployer les gars de Floirac qui s’ennuient manifestement ? C’est vrai quoi, c’est pas le boulot qui manque. Pour s’en convaincre, il suffit par exemple de jeter un œil au rapport d’Europol, la « Police Européenne » consacré aux « tombées de camions » en Europe [1]. Un problème rarement évoquées dans les rédactions de plus en plus mobilisées par « l’infotainment » et la chasse aux « criminal kids »…
Publié assez discrètement en mars 2009, le rapport joliment sous-titré « mettre un frein aux tombées de camions » [2] compile pour l’essentiel, des données fournies par l’association TAPA (Transported Asset Protection Association) qui estimait en 2007 les pertes dues aux vols de marchandises transportées sur le réseau routier européen à 8,2 milliards d’euros. Quand même…
Pour affiner ses données et permettre les comparaisons intra-européennes, la TAPA a même calculé la perte par pays de l’Union, par milliard d’euros de Produit Intérieur Brut. De manière un peu surprenante, ce sont nos amis anglais qui décrochent le pompon des attaques de diligences avec une perte de 83 941 euros pour 1 milliard de PIB. En « queue » de peloton viennent successivement l’Estonie avec 425 euros de perte par milliard, et Chypre et la Slovénie qui n’auraient tout bonnement subi aucune perte en 2007. Admettons…
La France se situait très « honorablement » au 5ème rang des pertes sur « tombées de camions » en 2007 avec un score de 18 647 euros de perte par milliard de PIB, derrière les Pays-bas, le Luxembourg et la Belgique, sans doute handicapés par la densité de leur réseau routier et leur position centrale dans le trafic routier de marchandises. Bizarrement, l’Allemagne également bien pourvue de ce côté là ne figure qu’au 10ème rang.
Pour ce qui concerne notre pays, le rapport rappelle d’abord que la coordination des enquêtes sur les « tombées de camions » relève de la compétence de l’Office Central de Lutte contre la Délinquance Itinérante (OCLDI). Avec 1 491 vols de marchandises recensés en 2007, la France demeure, aux dires des auteurs du rapport, « une zone à haut risque » sur ce segment de la criminalité. Sans grande surprise, on apprend que les « tombées » interviennent principalement dans un rayon de 150 kilomètres autour de Paris, Lyon, Bordeaux et Marseille. Toutes les autoroutes sont touchées.
A noter que 15% des vols sont commis dans les entrepôts des transporteurs. Dans 77% des cas, il s’agit de bonnes vieilles « tombées de camions » comme on les aime, avec lacération des bâches des véhicules sur les aires de repos et gazage nocturne des cabines des semi-remorques pour que les chauffeurs ne s’éveillent pas au mauvais moment… Le rapport affirme que la majorité des voleurs sont originaires d’Europe de l’Est (principalement roumains) constitués en équipes très mobiles disposant de véhicules de reconnaissance pour échapper aux patrouilles. Les marchandises volées sont vendues à des « grossistes » locaux ou acheminées en Roumanie par toutes sortes de véhicules.
Dans 3% des cas élucidés, il s’agit de braquages commis par des gangs nationaux et des groupes criminels originaires des banlieues (français ou étrangers et souvent d’origine maghrébine dans ce dernier cas). Selon le rapport, ces gangs sont « puissamment armés ». Ils utilisent « habituellement » des uniformes de policiers ou de douaniers et organisent de faux contrôles routiers afin d’immobiliser les véhicules. Actuellement très « tendance », poursuivent les Europoliciers, la création de fausses sociétés de transports qui répondent aux appels d’offre des industriels et viennent enlever leur butin à la source ! Ephémères, elles disparaissent aussi vite que les marchandises qu’on leur a confiées. En 2007, 387 bandits de grands chemins ont été arrêtés sur nos routes.
Les gars d’Europol ne peuvent pas s’empêcher de nous donner en exemple (« cas d’école n°2 ») et rappellent à nos shérifs, quelques épisodes douloureux de notre « légende de l’Ouest » : 24 tonnes de nickels braquées le 30 janvier 2006 à Tancarville par des loustics déguisés en policiers ; 25 tonnes de cuivre à Tergnier le 27 février 2006 par des braqueurs costumés ; 21 tonnes de nickel à Sandouville le 20 mars 2006, là encore par de prétendus policiers en tenues ; 40 tonnes de cuivre avec braquage et prise d’otage par un gang « para-militaire » le 20 avril 2006…
Pour faire bonne mesure, ils rappellent également les succès policiers de l’opération VAMADOM FRET qui a abouti au démantèlement d’un réseau familial de recyclage de métaux en mai et juin 2006, suivi, de jolis coups de filets des pandores en octobre 2007.
À lire ou à relire sur Bakchich.info :
[1] Europol : Cargo Theft Report – The Hague - mars 2009.
[2] « Applying the brakes to road cargo crime in Europe »
A bon !
Parce que gitans, manouches, roms etc = gens formidables avec une culture extraordinaire qui passent leur temps a jouer de la guitare et à rempailler des chaises ? Foutaises ! Stop a la pensée unique de pseudo gaucho utopistes du genre tout est beau et tout est rose. Ouvrez les yeux et vous verrez que souvent ce type de délinquance est bien souvent liée au type d’individus cités dans l’article.