C’est maintenant une certitude, rien ne peut plus arrêter Barack Obama. La preuve par les sondages et le vote anticipé en Floride.
A six jours de l’élection américaine, l’inéluctable victoire de Barack Obama a été confirmée le 27 octobre avec la diffusion par la chaîne NBC de la nouvelle carte du Collège électoral. Petit détail qui compte : c’est la carte la plus sophistiquée et la plus prudente de cette campagne électorale, qui touche maintenant à sa fin. Pour la première fois, elle accorde à Obama une majorité de 286 voix contre 163 pour John McCain. Le démocrate possède donc 16 voix de plus que les 270 nécessaires pour entrer à la Maison-Blanche. En clair, même si le candidat républicain gagne dans les six Etats encore « indécis » – un miracle impossible – et décroche par ce biais 86 voix supplémentaires au Collège électoral, il ne sera pas élu Président des Etats-Unis.
La raison qui a poussé l’excellent directeur politique de NBC, Chuck Todd, à pronostiquer la victoire démocrate découle du fait qu’il a comptabilisé deux nouveaux États clés comme définitivement acquis à Obama : le Colorado et la Virginie. Dans cette dernière (13 voix au Collège électoral), la moyenne de tous les sondages effectués la semaine passée donne à Obama une marge de victoire de 7,8 %. Un nouveau sondage Washington Post-ABC (qui couvre la Virginie voisine) publié le 27 octobre accorde, lui, à Obama une marge de 8 %. Enorme ! Dans le Colorado (9 voix au Collège), la marge moyenne de tous les sondages réalisés depuis le 14 octobre désignent Obama comme l’emportant avec une marge de 6,5 %. Le démocrate a d’ailleurs rassemblé dans cet Etat une foule enthousiaste de plus de 100 000 personnes à Denver le 26 Octobre (« du jamais vu », « un record » selon le quotidien Denver Post) tandis que McCain n’a pu monter qu’un « petit » meeting avec 5 000 participants dans la même ville deux jours plus tôt.
Si le démocrate gagne le Colorado et la Virginie en plus du Nevada (5 voix au Collège), il pourra alors obtenir la majorité au Collège même s’il perd la Pennsylvanie (21 voix), la Floride (27 voix) et l’Ohio (20 voix). Par contre, pour McCain, les nouvelles ne sont pas vraiment bonnes dans ces trois États où seuls deux d’entre eux sont encore classés « indécis ». En Pennsylvanie, qui a voté démocrate à toutes les présidentielles depuis 1988, Obama dispose d’une avance moyenne de 10,8 % selon sept sondages effectués localement depuis le 20 octobre. D’après l’étude du Washington Post-ABC du 27 octobre, sa marge d’avance atteint même les 13 % alors que deux autres sondages réalisés en Pennsylvanie le lendemain donnent Obama à 7 et 9 % de plus que son rival.
En Floride, Obama jouit d’une avance de 1,9 % dans les six sondages effectués sur place entre le 19 et le 27 octobre mais un des sondages sérieux, celui du Los Angeles Times-Bloomberg News, a donné le 29 octobre 7 points d’avance à Obama dans cet État tant convoité. Et un sondage Zogby pour Reuters lui a accordé une marge de 5 % sur McCain le même jour. Dans l’Ohio, son avance moyenne dans neuf sondages réalisés ces huit derniers jours est de 6 %. Quant au Nevada, Obama arrive confortablement en tête même chez le sondeur républicain Rasmussen, qui le crédite de quatre points d’avance, tandis que le sondage de l’Institut Marist, plutôt fiable, donne Obama à deux voix contre une pour McCain. Bref, cette avalanche de chiffres qui abondent tous dans le même sens sont autant de raisons de penser que la victoire d’Obama au Collège électoral sera écrasante.
D’excellentes nouvelles en provenance de Floride sont également parvenues au sénateur de l’Illinois. Il s’agit de l’un des 31 États où le « early voting » (vote anticipé) est autorisé. Plus d’un million d’électeurs de Floride se sont déjà prononcés et, parmi eux, 30,5 % sont noirs. Soit plus que le double de la part d’Afro-américains représentés dans la population totale de l’État (14 %). Cette mobilisation montre d’une part, que le vote des noirs – traditionnellement à la traîne comparé aux blancs au niveau national – atteindra des niveaux records lors de l’élection du 4 novembre. Elle prouve d’autre part que l’organisation d’Obama sur le terrain, qui inclut une campagne intensive pour pousser les gens à « voter tôt », est extrêmement efficace. Obama a plus de 500 salariés qui travaillent pour lui en Floride et 70 bureaux de campagne, y compris dans les endroits traditionnellement républicains qui n’ont jamais vu de bureau d’un candidat présidentiel démocrate. La tendance pro-Obama est la même en Géorgie, où 35 % des électeurs (dont une majorité de noirs) ont déjà voté. Et selon un nouveau sondage du 29 octobre mené par la fondation Pew (le deuxième sondage le plus fiable du pays), parmi ceux qui ont déjà voté, Obama l’a emporté de 19 % sur McCain (53 % contre 34 %).
C’est bien connu, les terres ensoleillées de Floride exercent une forte attirance sur les retraités qui représentent un cinquième de la population de l’État. A cause de la crise économique et de l’effondrement des cours de leurs actions en bourse, les seniors sont en train de fuir le candidat républicain pour rallier Obama, selon tous les sondages. Obama fait également le plein de voix auprès de l’électorat juif de Floride qui est bien implanté dans le comté de Dade, autour de la ville de Miami. En dépit des fausses rumeurs voulant qu’il soit musulman, Obama, qui adopte une ligne pro-Israël très nette, rallie 74 % du vote juif contre 22 % pour McCain d’après un sondage Gallup diffusé le 23 octobre.
L’une des rares catégories d’électeurs à ne pas verser dans l’obamania restent les indécis du bas de l’échelle socio-économique et qui ont soutenu Hillary Clinton. Elle a d’ailleurs largement remporté les primaires démocrates en Floride en janvier dernier. Mais cela devrait évoluer puisque, pour la première fois depuis le début de la campagne, Bill Clinton fera campagne aux côtés d’Obama et ce sera justement en Floride. Qui plus est, selon le sondage Pew du 29 octobre, Obama n’est plus derrière McCain chez les électeurs blancs mais à égalité (44 % chacun).
Chuck Todd de la chaîne NBC a aussi fait basculer le Colorado dans le camp démocrate en raison du vote des Latinos dont 44 % ont voté pour Bush en 2004. Comme l’a expliqué Todd, « depuis des semaines, Obama est à 65 % chez les Latinos. S’il n’obtient que 62 % de leur vote, il dépassera le score d’Al Gore en 2000. Et s’il obtient 65 % ou plus, c’est déjà dans la poche pour le Colorado, le Nevada et le Nouveau Mexique, une victoire McCain sera alors de plus en plus improbable ». Le nombre important de Latinos qui se sont installés ces dernières années dans le nord de la Virginie contribue également à rendre la victoire d’Obama hautement probable dans cet État clé.
Il y a d’ailleurs un indice symbolique au possible qui en dit long sur la défaite annoncée de McCain qui ne peut plus réellement espérer conserver que neuf des Etats sudistes et cinq du Middle West. Bill Kristol, un républicain pur et dur qui occupe le poste de rédacteur en chef de l’hebdomadaire Weekly Standard, la voix idéologique des néo-conservateurs, a reconnu dans sa chronique publiée par le New York Times le 26 octobre, qu’une victoire de McCain est maintenant « peu probable ». Et comme l’a souligné le prestigieux magazine The New Yorker le lendemain, dans une enquête revenant sur les dessous du choix de Sarah Palin comme colistière par McCain : Kristol a été l’un de ceux qui a le plus pesé dans la nomination de la gouverneur d’Alaska comme candidate à la vice-présidence. Ce qui rend son pronostic de la défaite du ticket McCain-Palin encore plus croustillante.
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Et si Obama était élu que d’espoir serait soulevé ! Nous savons plus ou moins une qu’une grande partie de son électorat voterons pour lui dans l’espoir qu’Il les sortira de la crise. Et si les États Unis d’Amérique n’étaient pas patients. Si ils espèrent que tout ira mieux dans un an. Et si, comme c’est probable, la crise est devant nous pour la simple raison qu’elle est tous juste en train de se faire économique et non plus financière. Alors le Sauveur aura perdu sa sainteté pour se retrouver riche parmi les pauvres. Comment réagiraient alors les États Unis d’Amerique pauvres et désespérés. Qui ou quoi sera le nouveau Prophète ?
Nous verrons.
A vous, passionnant anonyme, parangon de courage, je dirai seulement : oui, Obama a course gagnée… si des imprudents de votre espèce ne multiplient pas les peaux de bananes sur sa route.
Il suffit qu’une fraction suffisamment importante d’électeurs démocrates (en général les noirs comme ceux de la Nouvelle Orléans, les paumés pour cause d’expulsion de leur logement, et autres exclus volontairement du paysage étatsunien) soit écartée des bureux de vote, pour que tout soit remis en question. Ajoutez les (prouvées) fraudes au niveau des machines électorales pour qu’un boulevard démocratique vers la Maison Blanche se transforme en enlisement dans les ruelles sordides du Vieux Sud ou autres tristes impasses.
Vous aimez Mac Cain ? Est-ce une bravade, un humour douteux, ou une conviction à la limite obscène ?
Un peu des trois j’imagine. McCain est selon moi le plus susceptible d’assurer le déclin des EUA, continuant ainsi l’œuvre de son prédécesseur. Et puis j’ai passé l’age de croire aux démocrates.
Sinon, j’imagine que Gotch, c’est votre vrai nom ?
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