Les deux sondages les plus fiables des Etats-Unis donnent Barack Obama comme prochain président des Etats-Unis. Décryptage.
A 13 jours de l’élection présidentielle, les deux sondages nationaux les plus fiables, publiés simultanément le 21 octobre, montrent clairement que c’est Barack Obama qui mène la danse. Au point que l’on peut prédire que la victoire du démocrate est maintenant inévitable. Les analystes commencent même à parler de la quasi-certitude d’une victoire écrasante, au moins au Collège électoral. Pour le plus fiable d’entre les sondages — celui du Wall Street Journal et de la chaîne de télévision NBC qui est codirigé par un sondeur démocrate et un sondeur républicain — Obama dispose d’une marge de 10 points sur John McCain (52 % contre 42 %). Pour celui de la fondation Pew, le deuxième plus fiable du pays, l’avance d’Obama est de 14 points, avec 52 % contre 38 % pour le candidat républicain.
Les résultats de ces deux études sont en outre confortés par deux autres études publiées le même jour. Le sondage « tracking » de l’institut Gallup, qui mesure quotidiennement les fluctuations chez les électeurs, donnait lui aussi Obama à 52 % contre 42 % pour son rival et un point supplémentaire pour Obama dès le lendemain. Et celui du Washington Post ainsi que de la chaîne de télévision ABC accordait 53 % des intentions de vote à Obama, contre 44 % contre McCain.
Il faut souligner que jamais dans l’histoire des Etats-Unis on n’a vu un candidat accumulant autant de retard dans les sondages à 13 jours du scrutin rebondir le jour de l’élection. Mais c’est dans les détails des deux sondages les plus crédibles que l’on comprend vraiment pourquoi la défaite de McCain est dorénavant inéluctable. L’exemple le plus criant se trouve dans la question du sondage du Wall Street Journal-NBC portant sur le « tempérament » des deux candidats. 50 % des personnes interviewées estiment qu’Obama est doté d’un meilleur « tempérament » pour être président contre 30 % pour McCain. Soit une différence, énorme, de 20 points ! Cet écart reflète la mauvaise performance du républicain lors du dernier face-à-face télévisé entre les deux candidats, le 15 octobre dernier. Les tics faciaux de McCain ont en effet trahi sa colère, sa frustration et son mépris pour son rival. Il s’agissait de plus exactement des même tics que les téléspectateurs ont pu voir lors des reportages consacrés à McCain ou lors des retransmissions de ses discours et meetings sur les chaînes câblées d’information. Mais cet écart de 20 points montre également que les messages de la campagne de McCain ont trop fluctué ces dernières semaines, oscillant entre des attaques contre Obama et des déclarations sur l’économie (première des préoccupations des Américains). D’où l’impression chez les électeurs que le candidat républicain est capricieux.
Capricieux… Le choix de Sarah Palin comme colistière de McCain par ce dernier est justement perçu comme tel, comme une décision prise à l’emporte-pièce débouchant maintenant sur une situation encombrante. La popularité de la gouverneure de l’Alaska a en effet méchamment chuté. Ainsi, dans le sondage Wall Street Journal-NBC, pour la première fois, une majorité d’électeurs (55 %) trouve Palin « non qualifiée » pour assumer la présidence s’il arrivait malheur à un McCain élu tandis que les opinions « défavorables » à son égard dominent largement : 47 % contre 38 % de « favorables ».
Dans le sondage Pew, les avis négatifs sur Sarah Palin sont notamment prépondérants chez les femmes de moins de 50 ans puisque 60 % d’entre elles la voient maintenant d’un mauvais œil. Cette même Palin est aussi une des raisons pour lesquelles 41 % des sondés de Pew jugent qu’en général McCain n’a pas eu les bonnes capacités de « jugement » contre seulement 29 % pour Obama.
Ces études montrent aussi que l’âge de McCain (72 ans) est de plus en plus un souci pour les électeurs, essentiellement à cause du choix de Sarah Palin. Maintenant, un tiers (34 %) des personnes interrogées par Pew le trouvent « trop vieux » pour devenir président contre seulement 23 % juste après sa désignation comme candidat des républicains. On se retrouve dans une situation analogue à celle de 1996 où 32 % des Américains pensaient que le candidat républicain, le sénateur Bob Dole (72 ans à l’époque), était lui aussi « trop vieux ». Dole avait par la suite été battu à plate couture par Bill Clinton par 49 % contre 40 %.
Autre enseignement très important de ces deux sondages : les électeurs centristes se tournent massivement vers Obama. Dans le sondage du Wall Street Journal-NBC, les « indépendants » (qui ne sont inscrits dans aucun des deux grands partis) sont pour Obama à 49 % contre 37 % pour McCain. Le sondage Pew montre que 51 % des indépendants ont l’intention de voter pour Obama contre 33 % pour son rival. Après la convention républicaine du début septembre, McCain arrivait en tête chez cette catégorie d’électeurs avec une avance de 12 %. Il ne reste donc plus assez d’indécis pour que McCain puisse encore espérer gagner l’élection du 4 novembre. Dans le sondage Pew, seuls 9 % d’entre eux n’ont pas encore fait leur choix (les autres sondages nationaux de cette semaine les évaluent en moyenne à 7 %)… Même si le candidat républicain réussit l’exploit de rafler la totalité de leurs voix, ce ne sera pas assez pour l’emporter. Voilà pourquoi on peut affirmer aujourd’hui sans peur de se tromper que c’est dans la poche pour Barack Obama.
la "sondage-ocratie"
On nous bourre le mou avec des sondages, et des sondages et des sondages et des sondages… et ensuite le jour du vote une fois que le favori des sondages a gagné, on se dit :
bah c’est normal, les sondages l’avaient dit.
On ne peux donc pas soupçonner que le démocrate puisse frauder (ACORN etc.). Aujourd’hui, pour l’individu moyen, les démocrates ne peuvent frauder. Seuls les républicain le feraient.
On ne peut imaginer que les mêmes qui financent et contrôlent le parti démocrate et son candidat (ainsi que le parti républicain et son candidat) puissent être les mêmes qui possèdent les journaux qui commandent les sondages et les chaînes de télé qui les diffusent etc.
Et donc aujourd’hui, une victoire de BigMac, fraude ou pas d’une frange virulente (ou supposée ainsi), serait assimilée à un coup d’état, un renversement de l’ordre pré-établit par la machine à imposer la lecture de l’histoire : "Que vous votiez McCain en masse ou pas, Obama va gagner", c’est déjà écrit, c’est l’œuvre de l’esprit saint…
D’ailleurs, les informations aux usa nous montrent que le parti démocrate se présente comme déjà victorieux. (organisation de fêtes aussi géantes que coûteuses et "préparation" à la transition post-électorale, ce qui inclus les réflexions sur les prochaines nominations aux postes de haut responsables et apprentissage des rouages du système profond par le président élu et ses conseillers et notamment le fonctionnement des structures de sécurité. (le parti républicain prépare aussi sa transition, mais sans fanfaronner)
Une défaite démocrate seraient une "surprise" pour tous ceux qui avalent les sondages en ignorant ceux qui disent les candidats au coude à coude avec un nombre élevé d’indécis.
Et s’il se passe "quelque chose" le 4 novembre ou après, nous serons là à dire "bah voilà…".
Il faut en être certain : il peut se passer n’importe quoi, n’importe quand. Quoi qu’il arrive, les "spécialistes" viendront nous bourrer le mou avec des explications aussi bidon que pré mâchées et simplistes voir ridicules.
Que les sondages se révèlent justes ou non, cela n’a pas d’importance. l’essentiel est ce que l’on croit, pas la vérité.
Que ce soit l’un ou l’autre, le mandat sera tendu au niveau social. et l’on pourra être surpris en se réveillant un matin avec des nouvelles choquantes, inattendues, insolites. Il y aura toujours des gens pour avaler le tout sans brancher.