Le célèbre cercle de jeu, lieu de rendez-vous historique du poker en France, sur les Champs-Élysée, a écopé d’un avertissement. Le temps de nettoyer des comptes de joueurs…
À Paris, les casinos sont interdits. Telle est la loi, à laquelle une instruction et un décret de 1947 tordent un peu le bras. Ces deux charmants textes autorisent l’ouverture à titre dérogatoire de cercles de jeux et de hasard, sous l’égide d’associations loi 1901 à but non lucratif.
À condition que le ministère de l’Intérieur donne son aval après enquête du service courses et jeux de la police et de la Commission des jeux. Les autorisations, d’un an, révocables à tout moment, bénéficient à une petite dizaine de cercles parisiens. Dont les patrons partagent un fort accent insulaire et une aversion pour tout ce qui n’est pas à but lucratif…
Un dispositif très encadré ? "Désuet surtout. La législation a plus de 60 ans. Et il est très compliqué de savoir ce qui se passe dans un cercle, peste un flic. Tant d’argent liquide circule."
À preuve, l’avertissement lancé par la commission des jeux à l’Aviation Club de France. L’autorisation du plus célèbre cercle parisien, situé sur les Champs-Élysées, n’a été renouvelée que pour six mois, jusqu’à janvier 2011. Le temps de nettoyer les six comptes de joueurs ouverts pour 1,6 million d’euros…
Une pratique de banque interdite dans un établissement pourtant au mieux avec l’État. À la direction, siègent Charles Pellegrini, ancien grand flic spécialisé dans le grand banditisme, et Marcel Francisci, patron de l’UMP de Corse-du-Sud, proche de Nicolas Sarkozy et neveu de Francisci Marcel, ancien empereur des jeux parisiens abattu en 1982…