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Les victimes de Madoff ne pourront pas compter sur Colombani

Déception / jeudi 8 janvier 2009 par Simon Piel
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L’aura de l’ancien patron du « Monde » est telle qu’il lui arrive de se trouver embarqué dans une opération de lobbying pour sauver les victimes de la fraude Madoff… alors qu’il n’en est rien.

Par essence, les grands hommes tombent toujours de haut. Mais rebondissent à des altitudes souvent inattendues. Jean-Marie Colombani, patron déchu, déçu, mais bien indemnisé, du quotidien Le Monde, l’a annoncé en début de semaine : il se relance dans la presse, non sans avoir, entre temps, migré sur internet. La version française du site d’informations américain Slate, malgré un petit retard à l’allumage, ne saurait tarder. Slate, comme ardoise en anglais, pas en hommage à celle que Colombani a laissé au quotidien du soir, mais plutôt comme une interface composée « d’analyses, de points de vue avec des signatures de presse écrite reconnues en France comme de très jeunes plumes talentueuses repérées sur Internet ».

Un nouveau site d’infos pure player, c’est-à-dire exclusivement sur le net, et une tentative supplémentaire de trouver un modèle économique à l’information gratuite sur internet. Nul doute qu’en la personne de Jean-Marie Colombani, prononcé JMC, la toile a trouvé un homme aux idées larges mais surtout aux bras longs. Son carnet d’adresse, qui ferait pâlir Anne Méaux, grande prêtresse de la com’, a déjà prouvé son efficacité redoutable.

A tel point que très récemment, Aforge finance, une entreprise, spécialisée dans le conseil en stratégie financière auprès des entreprises comme des particuliers, a pensé à lui pour faire la chasse au Madoff, dans le cadre des procédures qui ne tarderont pas à être lancées. Madoff, du nom de l’ancien patron du Nasdaq accusé d’avoir monté une gigantesque fraude portant sur quelque 50 milliards de dollars. Une paille.

Colombani nie

L’entreprise, sans doute éblouie par l’éclat de Jean-Marie, est d’ailleurs persuadée qu’il travaille déjà pour elle. Dans un courrier adressé à ses clients le 26 décembre 2008, opportunément arrivé jusqu’à Bakchich, Aforge finance explique avoir « réuni une équipe complète (activistes, avocats, communication) pour défendre vos intérêts et les nôtres dans le cadre des procédures à engager suite à la fraude « Madoff ». ( ..) L’équipe que nous avons constituée regroupe ainsi des professionnels internationaux de très haut niveau. » Cabinet d’avocats de grande réputation, société d’assistance aux investisseurs de renommée et lobbyistes de talents. Parmi lesquels Jean de Belot, ancien journaliste devenu communicant, aujourd’hui président d’Aria Partners, et Jean-Marie Colombani, président de JMC Conseil qui, indique le courrier, « intervient auprès de plusieurs acteurs économiques de la société politique. »

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© Nardo

Jean de Belot, explique de son côté à Bakchich : « Je me suis occupé de travailler sur les autorités de marchés et sur le Luxembourg. Colombani, lui s’est occupé plus des politiques. »

Des activités de lobbying qui pourraient sembler cocasse lorsqu’on s’apprête à présider un journal d’informations et d’analyses, qu’il soit sur internet ou pas.

Sauf que, contacté par Bakchich, Jean-Marie Colombani assure qu’il ne travaille pas avec Aforge finance. « Je les connais bien d’une vie antérieure. Ce sont des gens très bien et ils avaient envisagé effectivement de faire appel à moi mais il n’y a pas eu le commencement du début de quelque chose. Ce ne sont pas mes préoccupations du moment. Ils ont été un peu vite en besogne en donnant mon nom dans ce courrier car il n’y a aucun contrat entre Aforge et moi. »

Dont acte ! Pas sûr que les victimes de Madoff sortent gagnantes de ces ratés de com’, mais pour Colombani, l’honneur est sauf. Bienvenue au Slate français !

Lire ou relire dans Bakchich :

L’ex président du groupe Le monde va bientôt quitter le journal…sans douleur
L’ancien timonier du Monde Jean-Marie Colombani s’est fait étonnamment discret ces derniers temps. En fait l’immense plume prépare son retour. Comme l’avait révélé le site du Nouvel Obs, le garçon faisait partie de la liste des possibles directeurs de (…)
Prudent, JMC s’est prévu un petit parachute avant d’être éjecté du « Monde ».
Plus qu’un brillant éditorialiste, doublé d’un visionnaire de la presse et d’un journaliste à l’indépendance chevillée au corps, Le Monde va perdre, en l’auguste personne de Jean-Marie Colombani, un gestionnaire hors pair. JMC a en effet introduit à (…)
Nécrologie du sortant Jean-Marie Colombani, par un ancien de la maison.

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6 MESSAGES

Forum

  • Les victimes de Madoff ne pourront pas compter sur Colombani
    le lundi 19 janvier 2009 à 15:26, roger a dit :
    TF1 est le seul journal de 13 heure le 19/01/09 à n’avoir pas parlé des bonus que comptent encaisser les pdg du credit agricole et de la societe generale, merci à la dg de la chaine.
  • Les victimes de Madoff ne pourront pas compter sur Colombani
    le jeudi 8 janvier 2009 à 21:56, Dom a dit :

    Les victimes de Madoff ne sont pas des victimes, mais les complices d’un vol organisé.

    Les économistes s’accordent à estimer que le labeur physique et intellectuel de nous autres "pères de famille" génère une valorisation de 3 à 4% l’an. Madoff proposait 10-15%.

    Ces taux ne peuvent se faire qu’en volant quelque chose à quelqu’un. Comment croire que ceux qui faisaient des courbettes à Madoff afin d’entrer dans son cénacle ne savaient pas ça !

    Les victimes de Madoff ne doivent donc pas être plaintes, mais poursuivies comme complices de vol, complices par cupidité.

  • Les victimes ne pourront compter que sur elles-mêmes
    le jeudi 8 janvier 2009 à 14:56, LAF a dit :

    Bonjour,

    J’ai une question plus générale. Je ne comprends pas qu’en l’état actuel des choses… avec de plus en plus de rouages financiers qui explosent à la figure des forces productives… de plus en plus de scandales révélés dans la presse grand public… et après les années de mépris, de racket, d’impunité et d’indignité que le néolibéralisme a favorisé… et alors que nous atteignons des pics de chômage, de sans-abris, de misère — les français ne sont toujours pas révolté ? Combien faudra-t-il de drames pour que les gens sortent dans la rue ? Comprends pas, expliquez-moi.

    Merci. LAF

    • opiums du peuple
      le samedi 1er août 2009 à 18:38

      le foot, la TV, l’internet, les journaux "pipoles", la Française des Jeux, la drogue, l’alcool, le sport… tout ça prend du temps et des moyens que l’on pourrait investir en action politique.

      Le rêve est plus agréable que la réalité, certains s’y complaisent.

      Les autres doivent s’organiser !

  • 20 Minutes est-il une des victimes de Madoff ?
    le jeudi 8 janvier 2009 à 10:16, Silver Surfer a dit :

    Cher(e)s collègues,

    Nous aimerions pouvoir vous souhaiter, ainsi qu’à notre journal, une bonne année 2009. Mais le déroulement catastrophique de 2008 pour la rédaction ne laisse rien présager de bon pour les mois à venir. En effet, les règles de déontologie les plus élémentaires et nos conditions de travail ont été sans cesse mises à mal. Nous profitons donc de ce début d’année pour faire le point sur nos actions et/ou nos constats durant l’année passée.

    Parmi les faits les plus marquants de l’année, nous pouvons retenir :
    - une nouvelle formule maintes fois repoussée, aboutissant à un simple relifting de la maquette, malgré les promesses de retravailler le fond du journal
    - la vente de publicités assorties de contenus rédactionnels (Crédit mutuel, fête de la science, etc)
    - une sur-couverture vendue à un syndicat le jour des élections prud’homales (CFTC)
    - la mise à pied du rédacteur en chef de la rédaction web et du service des sports durant les Jeux olympiques de Pékin suivie de la grève de la rédaction Internet. Conséquence de cette mise à pied : l’absence depuis le 11/08 d’un rédac-chef/ rédac-chef adjoint à la rédaction web
    - le gel d’un recrutement au service Economie au moment où la crise économique se déclenchait
    - le non-recrutement d’un journaliste au service Paris pour de supposées opinions politiques. Un épisode durant lequel le PDG a reconnu avoir des pratiques qui s’avèrent illégales
    - des couvertures de l’actualité déficientes du fait du manque d’ambition de la direction de la rédaction (élections municipales, libération d’Ingrid Bétancourt, etc)

    Nous ne revenons pas dans le détail sur la multiplication éhontée des sur-couvertures (pour les éditions de Paris, au mois de décembre 9 sur 14 parutions, dont 4 d’affilée entre le 4/12 et le 10/12) ; la non-gestion des congés maladie de certains de nos collègues ; leurs non-remplacements lors d’absences longue durée et/ou départs, etc.

    A la fin du mois de décembre, Pierre-Jean Bozo s’est félicité de nos excellents résultats financiers et a signé une tribune dans Le Monde du 24 décembre 2008 où il rappelle : « La question de l’éthique mérite également une réflexion commune et une vigilance permanente de l’ensemble du secteur, afin de préserver le droit à l’information des lecteurs. »

    Nous ne saurions dire mieux… Pourtant, nous avons quelques doutes quant à la sincérité de ses propos. Pourquoi ? Peut-être parce que chaque jour, fabriquer le journal est devenu une véritable lutte : chemins de fer faméliques validés de plus en plus tard par les équipes commerciales, sous-effectifs permanents à la rédaction Internet, direction de la rédaction frileuse dans des moments où, sollicitée par les journalistes, elle se devait de faire de vrais choix éditoriaux, toujours dans la perspective de réaffirmer la spécificité de 20 Minutes.

    À la suite de menaces et intimidations diverses de la part de la direction envers les journalistes, l’ambiance au sein de la rédaction est devenue exécrable. Nous, les journalistes, sommes régulièrement accusés de « mauvais esprit » alors que ce qui nous anime chaque jour c’est la passion de notre métier et notre attachement indéfectible à l’esprit de notre journal. Un quotidien qui a su trouver sa place auprès de plus de 2 millions de lecteurs et dont le site s’est hissé à la troisième place des sites d’informations générales. C’est précisément pour les défendre que nous prenons la parole chaque fois que nous le croyons nécessaire et que nos attentes sont si fortes à l’égard des personnes qui sont chargées de nous diriger.

    Ultime vexation, le dernier numéro de décembre le 19/12 comportait une sur-couverture avec, en photo, les équipes commerciales souhaitant un bonne année 2009 à NOS lecteurs. Une sur-couverture certes destinée aux annonceurs, mais ignorant totalement que le journal est fait par des journalistes. Rappelons aussi que depuis toujours les suppléments sont publiés avec, en ours, les noms de tous les commerciaux mais jamais celui des journalistes ayant contribué au numéro. Et, tout cela sans qu’à aucun moment la direction de la rédaction ne s’en émeuve.

    Courant août 2008, la rédaction a approuvé à 91% des votants un texte affirmant que sa confiance envers sa hiérarchie était gravement entamée.

    À la suite de cette crise, la direction du journal avait mis en place deux groupes de réflexion. L’un s’est dissout faute d’avancées (mis à part des engagements concernant les rédactions en région dont nous observerons avec vigilance la mise en œuvre). L’autre prépare une Charte dont les premiers échos nous laissent dubitatifs.

    Aujourd’hui, la confiance envers la direction du journal n’est pas rétablie, loin de là.

    Comme d’habitude vos retours et remarques sont les bienvenus. Pour info, la Société des Journalistes de 20 Minutes organisera des élections dans le courant du mois de janvier. Au même moment, nous recueillerons vos cotisations annuelles, fixées cette année à 15 euros. Votez nombreux ! Et, malgré tout, bonne année 2009 !

    Le bureau de la SDJ

    • 20 Minutes est-il une des victimes de Madoff ?
      le vendredi 9 janvier 2009 à 19:41, anne-marie fasciotto a dit :
      Je veux bien vous suivre, mais… Je fais partie de ces gens qui dès le début disaient que les gratuits sont tout, sauf gratuits. J’aurais bien aimé avoir tort !
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