L’ex président du groupe Le monde va bientôt quitter le journal…sans douleur
Encore quelques jours et Jean-Marie Colombani quittera définitivement Le Monde. Officiellement, il fait toujours partie de la maison même s’il n’y a pas remis les pieds depuis son éviction au tout début de l’été. Il est en période de préavis de départ. Donc toujours payé avec secrétaire et voiture de fonction à la clé. J.-M. C., comme on le surnommait boulevard Auguste Blanqui, siège du Monde, ne partira pas les poches vides. L’homme est du genre prévoyant.
Patron du groupe, il avait anticipé un retournement de fortune et fait avaliser, il y a des années, par le conseil de surveillance du Monde des conditions de départ avantageuses, et inattaquables sur le plan juridique. Préavis de six mois, un salaire de directeur de la rédaction, une ancienneté qui se chiffre en décennies de présence… l’ardoise, au final, risque de se révéler lourde pour le quotidien : de l’ordre d’un million d’euros, selon les syndicats. C’est beaucoup pour un patron dont la stratégie a conduit le groupe à accumuler des pertes année après année. En cinq ans, Le Monde a perdu 150 millions d’euros. Et 2007 ne sera pas meilleur.
Ne plaignons pas le riche licencié. J.-M. C. a une chronique sur France-Culture ; il éditorialise sur France-Inter. Il tient un bloc notes dans les colonnes de Challenges, l’hebdo de son ami Perdriel, le patron du Nouvel Obs. Et Elkabbach, un autre de ses amis, vient de le faire venir sur la chaîne parlementaire. Cerise sur le gâteau, il se murmure que Colombani pourrait prendre la direction des Echos si d’aventure le quotidien économique tombe dans l’escarcelle de Bernard Arnault. J.-M. C. savait aussi soigner ses amis. Ainsi avait-il mitonné un contrat en béton pour Noël-Jean Bergeroux, son homme de confiance chargé de superviser le pôle presse régionale du Monde. A 65 ans passés, Bergeroux était impossible à virer. Pour s’en débarrasser, la nouvelle direction a du mettre la main au portefeuille. On parle de plus de 300 000 euros versés au jeune retraité.
Reste le cas de Minc. Le président du conseil de surveillance du Monde va lui aussi quitter le navire. « Maintenant que Jean-Marie n’est plus là, ma présence ne s’impose plus », a-t-il glissé à l’un de ses interlocuteurs.
Il ne touchera pas d’indemnités. Il ne siégeait pas pour l’argent – il en gagne suffisamment – mais pour le prestige. D’être le président du conseil de surveillance du plus prestigieux quotidien français n’avait pas de prix. Le poste lui a permis de se rapprocher de Sarkozy. Certes, Minc n’a pas de bureau à l’Élysée. Mais son ami Nicolas le consulte régulièrement. Minc naviguait dans le premier cercle du pouvoir. Le voici maintenant au cœur du système.
Ces gens là n’ont honte de rien !
L’ancien directeur du journal Le Monde, Jean-Marie Colombani, a accepté une mission officielle de trois mois, proposée par Nicolas Sarkozy et François Fillon, concernant la réforme des conditions d’adoption.
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20071004.OBS8016/colombani_accepteune_mission_de_lelysee.html
Le siège du Monde est au boulevard Auguste Blanqui ? Pauvre homme…
http://fr.wikipedia.org/wiki/Auguste_Blanqui
Émission de radio à écouter sur le personnage en lien.
C’est comme si on découvrait aujourd’hui, un système presse-pouvoir qui perdure.
feu Robert Hersant (encore un copain de Sarkozy), condamné en 1947 à 10 ans d’indignité nationale pour collaboration avec l’Allemagne nazie, avait déjà la main mise sur l’ensemble de la presse française à l’instar de Lagardère à qui Hersant acculé à la faillite à dû vendre ses parts.
Et, ces mêmes " journalistes obligés" du pouvoir qui ont fait le tour des rédactions de France, existaient déjà.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Hersant
En 1984, la majorité de gauche tente de faire adopter une loi restreignant la concentration dans la presse, afin de contraindre Robert Hersant à vendre une partie de son empire. Mais cette loi, largement vidée de sa substance par le Conseil constitutionnel, est abrogée après le retour de la droite au pouvoir, en 1986.
La vie est un éternel recommencement….
Quand je rencontre la première fois la rédaction d’un journal que je viens d’acheter, je demande aux journalistes la permission d’aller pisser.
La deuxième fois, je vais pisser sans rien dire. La troisième fois, je leur pisse dessus …
(Citizen Hersant, Patrick et Philippe Chastenet, Le Seuil)