Où l’on découvre que la France d’en haut se cache dans les jupons de la mère République.
Dégraisser le mammouth est à la mode. Nicolas Sarkozy, s’il est élu, promet de nommer un gouvernement réduit d’une quinzaine de ministres au maximum. Ségolène Royal, elle, jure que le train de vie de l’Élysée sera revu et corrigé, sous l’œil attentif du Parlement. Il est vrai qu’à lire Aux frais de la princesse, l’enquête « sur les privilégiés de la République » (JC Lattès) que publie le journaliste Yvan Stefanovitch, les prochains gouvernants auront fort à faire pour réduire la faille entre ceux qui vivent sur la bête… et les autres. Mais bon, Sarko osera-t-il couper les vivres à sa nouvelle amie Simone Veil, qui a rallié l’UMP aussitôt tournée la page du Conseil constitutionnel ?
L’exemple de cette ancienne ministre, l’une des femmes politiques les plus populaires de la Vème République, figure dans le livre de Stefanovitch. Tout de même : membre du Conseil constitutionnel de février 1998 à février 2007, l’ex-ministre touchait une indemnité de 13 000 euros mensuels et cumulait en même temps trois retraites, de déportée, de magistrat et de députée européenne ; le tout imposé très, très doucement par rapport au vulgum pecus. Cela a été dit 1000 fois, mais la nuit du 4 Août mériterait réédition.
Le livre d’Yvan Stefanovitch est à l’avenant. Il détaille les mille et un privilèges qui ont recréé dans notre bonne vieille France de nouvelles catégories de privilégiés, qui vivent grâce aux largesses de l’État ou du CAC 40 dans d’autres sphères que des citoyens comme vous et moi. Il y a les petits et grands avantages – retraites sur mesure, émoluments moins imposés, voitures de fonction, secrétariats dévoués… – qui vous facilitent le train-train quotidien. Il y a ces nominations de copinage au Conseil d’État où l’on ne pointe pas le matin et où certains ne disposent même d’aucun bureau, ces architectes en chef des monuments historiques logés gratis ou presque dans les châteaux de la République, ces hauts fonctionnaires du Sénat ou ces attachés diplomatiques qui engrangent les petits cadeaux que l’administration leur a concoctés il y a des décennies et qui n’ont jamais été révisés… Il y a aussi cet inspecteur général des Finances parti buller au sein d’une grande entreprise et qui se retrouve à gagner l’équivalent de 244 années de salaire d’un smicard en 2004. Voilà le vrai clivage entre la France d’en haut et celle d’en bas, qui n’était pourtant pas celui sur lequel s’apitoyait Jean-Pierre Raffarin en son temps.
Yvan Stefanovitch décrit une noblesse d’État particulièrement intouchable, mais qui est de plus corrompue à un niveau que les Français ne peuvent même pas imaginer…
Pour en savoir plus sur un détournement de fonds publics colossal qui n’a jamais été démenti :
http://www.planete-ump.fr/t602-D%C3%A9tournement-des-indemnit%C3%A9s-de-la-guerre-du-Golfe-90-91.htm
Dans ce cas de corruption politique la réalité dépasse la fiction pour ne pas dire le pire des cauchemars !…
Jean-Charles DUBOC
Mais sèrieusement, qu’est ce que tout bon citoyen devrait faire après avoir lu un pareil bouquin ? Pleurer ? Bruler l’hotel de ville ? Voter ? Prendre des somnifères avec un peu de whisky ?
Il y a de quoi démoraliser le plus croyant des démocrates. Mais j’ai bien peur qu’à part écrire des bouquins, faire des documentaires, etc, nous n’ayons que peu de solutions…
Partir en norvège ? payer ses impôts ? militer ? Rigoler ? Oui, sûrement rigoler.
Allez, rigolons ensemble. On n’est pas bien là, décontracter de notre belle république.
Pourquoi partir, il y aurait peut être une autre solution
— En se référent aux texte des droits de l’homme
— en se référent aux conventions international
proclamer son indépendance, le seul hic il faut être propriétaire d’un terrain.
Que pense le juriste ? qui regarde ce texte