Le coup d’envoi est donné pour le fameux chassé-croisé des vacanciers. Mais cette semaine, un sondage Ipsos paru dans « L’Humanité » révélait que 42 % des Français ne partaient pas en vacances, le plus souvent par manque de moyens. « Bakchich » s’en est inquiété et vous a dégoté quelques bons plans voyage pour barouder bon marché. Demain, les galères de l’été à Marseille en images.
Avec la baisse du pouvoir d’achat, la tirelire vacances des Français sonne plus creux que les années précédentes. Les études indiquent un budget en baisse de quatre points, soit 72 euros de plaisirs en moins (Ipsos). Et la conjoncture énergétique mondiale n’arrange rien à la comptabilité ric-rac des vacanciers tricolores, par ailleurs champions du monde de la discipline avec une moyenne de 37 jours de congés par an.
L’augmentation significative du coût des carburants complique la tâche. On rogne et on grogne mais plus de 60% des Français ont prévu de se déplacer en auto. De leurs côtés, les billets d’avion sont revus à la hausse. Pour exemple, Air France répercute la tendance en augmentant de 38 euros ses vols domestiques. La surcharge kérosène peut se multiplier par six pour les vols long-courriers. Si vous n’avez pas réservé depuis plusieurs mois, il reste quelques rares affaires à rafler sur Internet à la « dernière minute », selon les optimistes. Tel le célèbre site Lastminute.
Pourtant, système D oblige, il existe d’autres alternatives pour voyager pas cher en France, en Afrique et même aux Amériques, si le temps le permet. Mais les conditions de voyage sont radicalement différentes, ça peut flirter avec la baroude. Presque une aventure.
Dans le catalogue des transports en commun, seul le bus permet de voyager vraiment à bon marché. La compagnie Eurolines ne cessent de le marteler : « Votre voyages à prix discount ! ». En solitaire, en famille ou avec des amis, ce moyen de transport souvent délaissé, voire méprisé, par les vacanciers hexagonaux, séduit à nouveau. Des opérateurs proposent des formules aguichantes « tout inclus », bus et hôtel, pour trois-quatre cents euros la dizaine de jours dans les villes et stations balnéaires européenne. À condition d’être prêt à supporter des kilomètres avec les jambes un peu serrées, les aléas de la route et des pauses déjeuner qui échappent à votre volonté, le bus se révèle économique et plutôt fiable pour les voyages en Europe et en Afrique. Il est ainsi possible de dégoter un billet Paris-Marrakech pour une centaine d’euros. Il faut compter une journée complète de voyage avant de siroter un thé à la menthe bien mérité dans un riad cossu de la Porte du Sud marocain. Ceux qui se sentent de poursuivre le savoureux road-trip, mettront ensuite le cap sur l’Afrique sub-saharienne. Avec cent euros en poche, les nomades du bitume peuvent rejoindre la frontière mauritanienne en traversant la fournaise désertique aoûtienne le long du littoral atlantique. C’est une autre affaire. Les conditions sont plus rudes mais permettent aux touristes de contourner les tarifs d’avion à quatre chiffres (plus de 1 000 euros pour l’Afrique de l’Ouest).
Pour les aficionados de la voiture personnelle, il reste encore un moyen original et, de surcroît écolo, pour rouler pas cher : l’huile de friture recyclée. Seuls les moteurs Diesel peuvent digérer tant de graisse pour le moment. Même sans modification mécanique idoine, il est possible de verser jusqu’à 40% du liquide gras dans le réservoir Diesel de votre carrosse. Grâce à un kit dit de bicarburation, les mécanos en herbe parviennent à alimenter leur moteur qu’avec de l’huile de friture, savamment filtrée pour éviter les désagréments techniques. Le procédé est encore illégal, car il échappe à la Taxe Intérieure sur les Carburants (TIC), mais fait florès par les temps qui courent. Chez le voisin allemand, il y a d’ores et déjà une pompe à huile de friteuse mise à disposition dans chaque lander. En France, l’association marseillaise « Roule ma frite » milite activement depuis quatre années pour la légalisation de ce biocarburant écolo et pas cher. Mais, la France n’a pas encore transposé la directive européenne de 2003 et reste donc régie par l’arrêté du 19 mars 2001 modifiant celui du 22 décembre 1978 qui fixe la liste des carburants autorisés, en conformité avec le code des douanes. La TIC s’appliquant à tous les véhicules routiers, se déplacer à l’huile est assimilé à une fraude fiscale.
N’empêche que face à la flambée du prix à la pompe, de plus en plus de Français mélangent discrètement l’huile végétale avec leur onéreux Diesel. Roule ma frite propose de l’huile de très bonne qualité, récupérée chez les restaurants et les particuliers adhérents, pour 0,60 centimes d’euros le litre. Quant à ceux qui envisagent de barouder en Europe ou ailleurs, le site web Oliomap propose une carte mondiale des points de ravitaillement.
Las de sentir l’odeur de frite et de stresser dans les bouchons, il reste encore l’option grand large et pur air iodé. Plutôt que de compter les sous en dorant stressé sur les plages bondées, il est possible d’intégrer un équipage pour naviguer un peu partout dans le monde et même d’en faire le tour. On remplace le bon vieux plan de l’office de tourisme par une carte, une boussole et un GPS.
La bourse des équipiers de l’association française « Sail The World » (STW) permet de débusquer une place sur un bateau à voile particulier, en partance pour les Caraïbes, les Amériques, le Moyen-Orient… Pas besoin de bateau ni d’expérience, juste une bonne capacité de résistance. Les capitaines préfèrent d’ailleurs les néophytes, réputés plus humbles et moins orgueilleux que certains connaisseurs. Ce qui permet de se former gratis aux techniques de navigation et de s’essayer à la vie en haute mer. La plupart du temps, ce sont des propriétaires de bateau qui larguent les amarres en famille ou entre amis et qui ont quelques places libres pour des équipiers. Il y en a pour tous les goûts, tous les styles, toutes les exigences en matière de confort. Les frais de nourriture s’élèvent en moyenne à dix euros par jour. Ce sont les seules dépenses.
Naturellement, vous mettez la main à la patte, participez aux tâches, et respectez la hiérarchie nécessaire au bon fonctionnement du navire. Cela reste peu cher payé. Les possibilités sont diverses : descendre la côte espagnole en une dizaine de jours ou s’embarquer à La Rochelle pour quatre semaines de mer, direction les Antilles. Les veinards qui ont le temps pourront ensuite poursuivre leurs périples vers les Amériques depuis les Antilles en voguant sur les eaux chaudes des Caraïbes. Une autre manière de voyager pour l’été à petit budget.
En bus, en bateau ou dans votre propre voiture, en route pour les vacances.
Lire et relire sur Bakchich :
Merci pour cet article très intéressant !
Je ne connaissais pas toutes ces combines pour voyager moins cher… Pour le logement par contre, j’utilise un comparateur de prix sur internet : http://www.twenga.fr/dir-Voyage
Bref merci encore !