Tapis dans l’ombre pendant votre bronzette, les EID combattent le pire ennemi du vacancier : le moustique. Leur action ne manque pas de piquant.
Cet été, les brigades du moustique-tigre sont en alertes. Les ententes interdépartementales de démoustication (EID) ont été prévenues que ces vilaines bestioles noires tachetées de blanc, vecteur de la maladie du Chikungunya, débarquent en Côte d’Azur et en Provence. Les EID, ce sont ces chasseurs de moustiques appelées sur les communes côtières envahies par les suceurs de sang. Brandir lampes à ultra-violet, citronelles, crucifix, ultrasons et autres produits vendus dans le commerce est quasi-inefficace pour repousser les envahisseurs. « Les actions sur les moustiques adultes sont rares, c’est quand l’insecte est encore au stade larvaire que nous pouvons vraiment réguler les populations », explique Laurence Thibaud, directrice de l’environnement et de l’aménagement à l’EID Atlantique, « sinon, on doit utiliser des insecticides plus impactant pour la santé ».
Le produit utilisé depuis une vingtaine d’années —après des décennies durant lesquelles les insecticides chimiques étaient la panacée— est le Bti, une bactérie découverte dans les années 80 en Israël. Pulvérisée en zone humide, la toxine fait éclater les membranes de l’intestin de la larve en moins d’un quart d’heure. « C’est un produit sélectif mais on ne peut pas dire que c’est un produit bio », tempère Gilles Besnard, biologiste à l’EID Rhônes-Alpes. Le Bti coûte surtout très cher et doit être régulièrement renouvelé. La société Valent Biosciences en a livré en mars 2009, pour plus de 148 000 euros dans la région. L’année précédente, la facture pour les départements et communes (qui financent à parts égales) de Rhône-Alpes s’élevait déjà à plus de 200000 euros. Le budget annuel en Atlantique, où sont employés 55 agents pour traiter 183 communes, est de 4 millions d’euros environ.
Si les conseils généraux investissent autant sur la démoustication, c’est avant tout pour ne pas faire fuir les touristes. « Sans nous, vous auriez une quarantaine de moustiques continuellement sur vous à 5 kilomètres à la ronde des zones humides », soutient l’EID Atlantique. Si la femelle est la seule à piquer pour fournir ses oeufs en protéine (le mâle, baba-cool, ne fait que se reproduire puis butiner les fleurs), elle peut produire 300 oeufs par ponte. Sans traitement, on assisterait vite à un mauvais remake des « Oiseaux » d’Hitchcock, comme c’était parfois le cas dans les années 60, date de création des EID.
« Il est plus utile de tuer des moustiques que de faire l’amour », aurait un jour bourdonné Mao Tsé Toung. Certes bégueule, le « Grand timonier » de la Chine peut se piquer d’avoir été bien renseigné.
Cet été Bakchich vous invite à visiter l’envers des plages parfois paradisiaques de notre bel hexagone. Algues tueuses, promoteurs indélicats, pêcheurs hystériques ou naturistes transcendantaux, la liste de ce qui pollue nos côtes est tellement longue qu’on en a fait un abécédaire. A déguster en long, en large et en travers, vautré sur le sable.
"Ils ont flingués nos plages !" en vente dans les kiosques et marchands de journaux jusqu’au 3 septembre