« 60 millions de consommateurs » vient de publier son guide, « 2008 du nouveau radin ». Les bobos, pourront y trouver leur compte et découvrir quelques idées. Le radin génétique, l’engeance originelle aura du mal à débourser 5,90 euros pour ces 124 pages.
L’Institut National de la Consommation vous conseille pour devenir un « nouveau radin ».
Vous apprendrez d’abord à vous méfier des pauvres. En page 11, Madame Mossuz-Lavau, nous fait une petite analyse rapide du smicard. D’après cette chercheuse au Cevipof, un institut de recherche de Sciences Po, excusez du peu, il y aurait « trois cas » de smicards. Les premiers « disposent d’une aide de la famille ». Les seconds « ont hérité d’une petite maison ou d’un appartement ». Ceux qui n’ont pas cette chance, « se débrouillent avec des à-côtés (un travail au noir en plus de leur emploi, le business du haschich, le vol… ) ». Donc méfiez-vous de votre voisin smicard, surtout s’il n’a pas hérité. C’est un conseil d’une directrice de recherche au CNRS.
Pour ne pas être en reste, dans son éditorial, Jean Jacques Nerdenne nous apprend que l’alimentation et le logement sont « des postes incontournables » des « plus modestes ». C’est une information intéressante. Voire passionnante. En revanche, il ne dit pas comment font les riches pour « contourner » ces deux budgets. Sautent-ils un repas sur deux ? Sont-ils invités à l’Élysée à tour de rôle ? Voilà qui aurait intéressé le lecteur.
Vous comprendrez après avoir lu ces deux caricatures, que ce petit journal ne s’adresse ni aux smicards, ni aux "modestes".
Pour le reste, 60 millions de consommateurs fait le boulot avec un grand sens de la nuance. Notre guide révèle ainsi que les sites comparateurs « ne sont pas toujours objectifs ». Quel bel euphémisme ! Dans ces attrapes gogos, les produits et les sites les mieux placés « sont ceux qui paient pour avoir une présence visible ». Pour les séjours dégriffés, « ne comptez pas trop sur les promos ». Les publicités abusent, un peu, de la crédulité de l’internaute. La page qui traite le sujet fourmille d’exemples de prix qui augmentent au fur et à mesure que vous vous approchez du paiement.
À la différence du vrai radin, de l’authentique qui fait les poubelles pour trouver le journal, celui qui a un élastique dans la poche, le « nouveau radin » ouvre son porte-monnaie. Les ampoules économiques sont plus chères que les ampoules à filament, mais elles durent deux fois plus longtemps. Le guide va jusqu’à vous conseiller de « prendre un décorateur » si vous voulez refaire un « intérieur à votre image ». L’idée est géniale, cela vous coûtera la bagatelle de quelques centaines d’euros la journée.
Si vous avez des revenus conséquents ce petit guide est très instructif. Vous y apprendrez que c’est « devenu chic d’être radin ».
pour l’article, mort de rire :)
peut-être quand même, qu’avec un peu d’efforts, le pauvre (ou le riche qui veut faire radin chic) pourra économiser plus que 5.90 euros, prix du magazine ?
en tout cas, des nouveaux radins, il risque d’y en avoir un paquet, grâce à la belle pente économique savonneuse (environ 5% descendante annuelle) entretenue par des incapables pistonnés. (neuilly ?)
Incontournable… La manie de fourrer partout ce mot absurde. On voit mal en quoi on peut (ou ne peut pas) “contourner” le budget de l’alimentation. C’est burlesque.
Le mot incontournable n’a d’équivalent dans AUCUNE langue ! Seuls les snobs et les précieux ridicules l’emploient, parce que cela leur fait mal d’utiliser des mots simples et connus de tous, comme indispensable, inévitable, indispensable, infranchissable, insurmontable, indépassable, nécessaire, obligatoire, vital, capital, essentiel, fondamental, et on en oublie.