Dans les caves des cités, derrière les volets clos des pavillons de banlieue, au fin fond des épiceries rurales, se trament de noirs desseins contre la tranquillité des braves gens. Mais l’administration ouvre l’œil.
Le ministre de l’Identité nationale Eric Besson a tenu mercredi soir à Paris sa première réunion publique sur le thème de l’identité nationale avec des élus UMP du Loiret. Réunion, et non "débat" sauf à considérer que la présence d’un unique élu PS justifie ce terme.
"Ce débat ne va pas servir à décréter ce qu’est l’identité nationale, bien sûr que le gouvernement ne va pas la décréter mais il est de son devoir de la promouvoir", a déclaré le transfuge socialiste.
Eric Besson est un homme opportun : en ces temps de mondialisation où des hordes de barbares aux femmes emburqanées viennent mugir dans nos campagnes, il est urgent de revivifier chez le peuple gaulois la sublime fierté d’être français.
L’esprit de la démoralisation et de la repentance souffle depuis trop longtemps sur la France. Quoi ! Le Français râleur et sans cesse irrité, ternirait l’éclat de sa nationalité ? Et les mauvais enfants de l’illustre Patrie, voilant de cagoules cette vile infamie, siffleraient dans les stades, en multitude niaise, le glorieux tsoin-tsoin de notre Marseillaise ?
C’est inacceptable et nous ne l’accepterons pas. Aussi l’initiative courageuse du ministre est-elle un pas vers le redressement de l’orgueil patriotique que sollicitent nos concitoyens émasculés par la bien-pensance droit-de-l’hommiste. Sans plus tarder, apportons notre pierre à la restauration du mur inébranlable qui, aux périodes sombres notre Histoire, a toujours su préserver le gentil-vrai-bon-français de l’odieux-faux-mauvais. Soyons fiers d’être français, fiers de la grande administration française, socle immuable sans lequel la Nation ne serait qu’un mot.
Depuis toujours, notre administration garde la tête froide dans le péril et applique consciencieusement les consignes. Quand la Patrie est en danger, elle sait déceler sous le masque du faux-citoyen candide l’abject apatride qui s’incruste à nos tables et crache dans la soupe. Nul n’est besoin de rappeler son historique efficacité dans la lutte contre l’ennemi intérieur : recensement et fichage des Juifs, arrestation et répression des nationalistes algériens, expulsion des sans-papiers. De tout temps, la Loi est dure mais c’est la Loi. Il faut exécuter.
Aujourd’hui, la menace terroriste plane sur le pays. Partout, dans les caves des cités, derrière les volets clos des pavillons de banlieue, au fin fond des épiceries rurales, se trament de noirs desseins contre la tranquillité des braves gens. Mais l’administration ouvre l’œil, et le bon.
Ce petit vieux a l’air bien innocent ! Il réclame le renouvellement de sa carte d’identité mais l’administration n’est pas dupe, l’administration sait que ses défunts parents étaient natifs de Tunis. Protectorat français ? Et alors ? Il est bien naturel que l’administration lui demande le certificat de nationalité française de ses parents morts il y a cinquante ans. D’ailleurs, l’administration a des consignes. Le vieux n’a pas le certificat de ses parents ? On ne peut décidément se fier à personne. Et pas malin en plus : vous avez vu son patronyme ? C’est pas de chez nous, ça, Monsieur ! Il pouvait pas au moins franciser son nom, se faire appeler Pétain ou Sarkozy comme tout le monde ?
Oui, participons en masse au débat national sur l’identité du même nom en disant partout tout le bien qu’on pense de la suppression immédiate du ministère de l’Immigration. Sans devoir de réserve.
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Vous verrez qu’ils vont nous ressortir les étoiles en tissu. Jaunes, vertes, rouges, bleues, elle seront du plus bel effet sur les costumes et les bleus de chauffe !
Et puis çà évitera les bavures de nos amis policiers lors des contrôles d’identité. C’est qu’un coup de matraque ou de taser sur un bon Français c’est très grave !
Faut dire que nous avons une certaine habitude de la démocratie participative. Ainsi, je crois que ce débat avait déjà eu lieu deux fois en France par le passé : sous Pétain en 1942 et De Gaulle en 1961. Si si, même que Papon officiait… sous les deux gouvernements d’ailleurs.
Alors jamais deux sans trois ? De plus, Besson çà rime avec Papon…