L’heure de la revanche a sonné pour PPDA. Après son éviction de TF1, ce monument journalistique règle ses comptes.
On ne mesure pas toujours le drame que vivent certains, de nos jours. Tenez. Avec la crise financière, des traders sont licenciés du jour au lendemain et à Londres et à New York, on en voit certains qui se retrouvent avec des logements de plus de 300 mètres carrés qu’ils ne peuvent plus vendre alors qu’ils ont encore des crédits à rembourser. Mais ces as de la finance n’osent pas se plaindre. Tel n’est pas le cas de notre ami PPDA.
Voici un grand journaliste, peut-être devrions nous dire l’archétype du grand journaliste. Un homme droit, capable de tenir tête à ceux qui ont le pouvoir, un homme qui fait fi des intérêts de son patron pour chercher la vérité. Un grand journaliste, vous dis-je, à l’égal d’Albert Londres. Tout le monde se souvient de son « interview » de Fidel Castro ou de son voyage à Bagdad lors de la première guerre du Golfe pour interviewer Saddam Hussein et ramener un bébé dans son sac de sport. Ou de ses séjours organisés par les ONG dans les pays en guerre.
Un homme capable de passer des bidonvilles de Mogadiscio aux marches du Festival de Cannes avec le même flegme. Un journaliste tellement scrupuleux qu’il peut mettre en scène sa vie privée en toutes circonstances - posant pour des magazines complaisants - et venir nous présenter le plus sérieusement les informations à 20 heures en énumérant d’un ton las ce qui se passe à l’autre bout du monde. Un tel homme devrait être immortel. D’ailleurs, lui même s’est cru immortel. Alors qu’après avoir longtemps tergiversé son patron, le bétonneur Martin Bouygues, a décidé de virer les sexagénaires qui dirigeaient TF1, notre grand journaliste n’hésitait pas à annoncer qu’il comptait conserver son poste jusqu’en 2012. Allez savoir pourquoi, son patron a pris la mouche. D’autant que l’audience vieillissait en même temps que le présentateur. Alors il fut décidé de licencier le grand journaliste pour le remplacer par une jeune blonde qui - et manifestement ça compte - avait les faveurs du nouveau roi du pays. Et c’est ainsi que Laurence Ferrari, passée par l’École française des attachées de presse, parvint à se faire mousser par des médias complaisants ou énamourés (ou les deux).
Fin de l’histoire ? Que nenni ! Le grand journaliste PPDA décide d’abord de jouer les martyrs. S’il a été viré, c’est parce qu’il a traité, dans une interview, le nouveau roi du pays de « petit garçon ». Cet ancien jeune giscardien (eh oui, ça a existé) qui a fréquenté tous les dirigeants politiques de droite découvre que Super Sarko est proche de l’ensemble des patrons de médias. Pour un journaliste indépendant, c’est terrible de découvrir que le nouveau roi du pays a tous ceux qui comptent à ses pieds. En outre, profitant d’une baisse d’audience de TF1, le journaliste injustement viré souligne qu’il attirait plus de monde que celle qui lui a chipé sa place. Comme cela ne suffit pas et que notre homme se prend aussi pour un écrivain, il décide d’écrire un livre. Il raconte sa vie - enfin celle qui est la plus flatteuse - et règle ses comptes. Avec Super Sarko, avec sa rivale, avec son ancien patron. Quel intérêt ? Eh bien voyons, ce grand journaliste sculpte sa statue pour l’avenir. Question : est-il certain qu’il est le modèle qu’il voudrait être ?
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Arrogance
Dans les faits, TF1 a souhaité réorganiser son pôle info avec TF1 et LCI (but d’optimiser les coûts). PPDA a fait blocage à la nouvelle direction en affirmant, par ailleurs que son départ était prévu par lui même. La direction de Bouygues n’a guère apprécié l’opposition à Nonce ni l’arrogance d’un salarié imposant sa date de départ. Et donc exit PPDA et sa vanité
J’ai beaucoup de mal à considérer un présentateur télé comme un journaliste. Pour moi, c’est acteur avec un peu de talent, photogénique obligatoirement mais sans les problèmes des intermittents du spectacle !
Il est chargé de nous distraire ou de nous culpabiliser selon les nouvelles du moment entre deux tranches de PUB !
Avec cette définition, nous pouvons expliquer la présence au festival de cannes et aux soirées VIP…de toutes les "stars" de la téloche.
PPDA reste un pro dans son domaine. Désormais il fait sa rédemption cathodique. Donnons lui cette chance.