TF1 a perdu son pari. L’audience du JT présenté par Ferrari ne cesse de baisser depuis son arrivée. Et c‘est PPDA, revanchard, qui fanfaronne. Pourtant, il fut un temps où les deux journalistes n’avaient que des mots doux l’un envers l’autre. « Bakchich » a déniché avec nostalgie un entretien radio édifiant entre ces deux confrères en conflit désormais par médias interposés.
Deux millions de téléspectateurs, grosso modo : c’est la différence quantitative entre Patrick Poivre d’Arvor et Laurence Ferrari, au vu des derniers résultats. Conséquence : méthode coué des pontes de TF1 pour avaler la pilule, sur le mode « donnons-lui du temps » et défilé du paon pour PPDA, dans le style « je suis irremplaçable ». Et sans doute un brin aigri : dès que l‘occasion lui en est donnée, il n’a de cesse, en interview, de titiller Ferrari sur ses mauvais scores. « Je lui souhaite de tourner la page et de regarder vers l’avenir », rétorqua la présentatrice sur le grill, de plus en plus crispée au fur et à mesure de la dégringolade.
A défaut de présenter l’actualité, autant l’occuper, et si possible avec gourmandise. « Je reviendrai là où on ne m’attend pas », avait susurré malicieusement l’autoproclamée « icône électroménagère » du journalisme audiovisuel. Effectivement. Dès cette semaine, un poste de chroniqueur sur RTL dans « On refait le monde », salon de bavardage entre polémistes cabotins, puis suivra le parrainage d’une émission littéraire pour enfants sur Gulli, chaîne numéro un de la TNT, avant de culminer par un double emploi sur Arte dans les prochains mois pour des entretiens culturels avec les-grands-de-ce-monde et l’animation d’un modeste « Journal de la planète ». Sans oublier la finition d’un livre racontant la mésaventure de son éviction -politique, cela va de soi- du JT et quelque action humanitaire désintéressée, ici ou là. Ainsi, samedi dernier, au péril de son come-back tant attendu, Poivre a failli créer un incident diplomatique en se faisant refouler à la frontière syro-libanaise en présence du chansonnier Robert Ménard. L’activiste à géométrie variable de Reporters sans Frontières coordonnait une délégation, comprenant PPDA, pour venir soutenir les familles de journalistes syriens emprisonnés. Curieusement, la bande à Ménard, tragiquement oisive depuis la fin des Jeux Olympiques, était indésirable sur le territoire syrien, malgré la récente visite de Sarkozy ou le prestige de l’accompagnateur VIP du jour, Patrick Poivre d’Arvor.
Qu’est-ce qui fait courir l’ancien présentateur de TF1 ? Occupant tous les terrains, le journaliste semble vouloir renouer avec l’exposition médiatique à outrance. Etrange compulsion de la part d’un homme qui confessait voilà deux ans « vouloir disparaître sous terre, comme un vermisseau ». C’était au micro d’une certaine Laurence Ferrari : animatrice à l’époque du « Journal inattendu » sur RTL, celle-ci l’avait invité en septembre 2006 pour un entretien intimiste afin d’aborder le parcours et les projets de PPDA.
Un dialogue cocasse lorsqu’on le découvre au vu de leur actualité. Pour retenir l’auditeur, Ferrari pose cette question introduisant l’émission : « PPDA veut-il disparaître ? », allusion à son roman consacré à Lawrence d’Arabie et sobrement intitulé « Disparaître ». L’intéressé confirme ce « désir » car il en assez de la « gloriole » de la célébrité, cette « lumière qui vient violemment et de manière irrationnelle ». Ferrari tente de nuancer ce « rejet » en mettant en avant son envie d’être « reconnu plutôt que connu », grâce à la littérature. Poivre confirme et ne cache pas son ambition d’obtenir, par son travail d’écriture, un prix littéraire à sa mesure.
Plus sérieusement, l’interview continue, sur le mode mutuellement admiratif. Ainsi, on apprendra que PPDA reconnaît avoir eu plusieurs photos de starlettes sur son bureau, dont celle de Ferrari, précise-t-il avec ironie, tandis que l’égérie, toute intimidée, se réjouira de présenter au cours de son émission le journal de 13h en duo avec son mentor. Un exercice de style pour le moins prémonitoire. « J’en rêvais, RTL l’a fait ! », s’exclame alors la future remplaçante de Poivre qui verra son rêve largement exaucé deux ans plus tard.
Enfin, l’entretien suave prend une tournure plus amère, lorsqu’il est question des « abîmes » dans lesquelles se retrouve le présentateur d’une actualité faite de violence et dont « on ne sort pas indemne ». Néanmoins, il y a des compensations, comme la célébrité, rejetée pourtant en début d‘entretien , « cette lumière pour laquelle je remercie le Seigneur », confesse Poivre, et qu’il faut savoir « redonner » à d’autres dans des généreuses causes .
Dont acte. Après « Ménard à Damas », on attend d’autres actions héroïques du même tonneau, maintenant que l’éclairage divin fonctionne à nouveau. A condition de tempérer les caprices puérils d’un PPDA toujours désireux de se faire remarquer : persona non grata en Syrie le week-end dernier, il n’a pas pu s’empêcher de faire un joli coup, dès lundi soir, en « s’invitant » au JT de TF1 à 20h30 : alors que sa consoeur patinait laborieusement pour une interview en duplex d’Al Pacino et Robert De Niro venus présenter leur nouveau film en avant-première, devinez qui surgit in extremis à l’antenne dans la procession des invités VIP ? L’incorrigible PPDA, qui, à l’instar de sa marionnette des Guignols, ne semble finalement pas près de vouloir disparaître.
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Oui PPDA est un grand intellectuel. Tous les journalistes de sa redaction vous le diront. C’est une grosse feignasse qui n’en foutait pas une.
Desole, lui aussi lit le prompteur. De toute facon que faut il attendre d’un ou d’une presentatrice de journal sur TF1 ???