Est-ce les effluves de jasmin ou l’excès de thé à la menthe ? Le président français, Nicolas Sarkozy, a eu le sentiment, en voyage hier à Tunis, que la situation des droits de l’homme s’améliorait sous la férule du général président Ben Ali. Plus cynique, son prédécesseur Jacques Chirac avait déclaré, lors d’un passage dans la capitale tunisienne, que le premier droit de l’homme était le droit de se nourrir ; et le couscous étant bon en Tunisie, les Tunisiens n’avaient pas à se plaindre, fermez le ban. Mais là, Sarko joue les provocateurs en évoquant une amélioration des droits de l’homme.
Qu’on en juge : 2000 opposants politiques, essentiellement islamistes, emprisonnés et torturés ; un couloir de la mort où des disciples de Ben Laden, enchainés et condamnés à mort, attendent une éxécution qui ne vient pas ; des représentants de la FIDH refoulés de Tunisie ; le président de Reporters sans Frontières, Robert Ménard, qui sur le dossier tunisien a montré beaucoup de courage, deux fois tabassé au royaume du jasmin ; l’auteur de ces lignes, auteur en 1999 d’un livre Notre ami Ben Ali, interdit de Tunisie ; la presse française et les sites internet (dont Bakchich) censurée dès qu’elle critique le régime (ce qui le plus souvent n’est le cas ni au Maroc, ni en Algérie) ; une télé nationale digne de celle de Ceausescu ; des opposants constamment surveillés, humiliés, empêchés d’exercer normalement leur travail ; le maire de Paris, Bertrand Delanoë, natif de Bizerte, désormais battu en froid pour avoir osé donner à une rue de Paris le nom de ce grand monsieur qu’était Habib Bourguiba. Et la liste est sans fin !
Du président Ben Ali, écrivait l’écrivain Gilles Perrault, se dégage « la médiocrité lugubre d’un voyou de sous-préfecture ». Que Sarkozy, en quête de soutiens pour sa fameuse Union méditerranéenne, prévue pour juillet, ait besoin de détourner le regard durant les trois jours de sa visite officielle, passe encore. Mais qu’il donne ainsi un quitus à un des pays les moins démocratiques du monde arabe et méditerranéen, est une faute impardonnable. Demain, quand Zine Ben Ubu et sa clique disparaitront à la trappe, le peuple tunisien, un des plus éduqués du monde, se souviendra que la France, en ce printemps 2008, n’a pas été au rendez vous.
Pour lire ou relire le dossier de Bakchich sur le voyage de Nicolas Sarkozy en Tunisie, cliquer ici.
http://tunisie-harakati.mylivepage.com
Il faut arrêter de mentir et dire la vérité sur la Tunisie. Mon pays la Tunisie est bien un état policier qui pratique la torture et la répression à tous les niveaux sociaux. La corruption est une tradition, la violence une coutume. La Tunisie n’est pas un état sécurisé malgré la forte présence de la police car s’est justement elle qui risque de vous embarquez en prison pour "un oui ou pour un non" suivant l’humeur de l’agent de police. Et ne croyait pas que votre passeport de touriste va vous protéger. On vous monte vite fait des accusations en vous fabriquant des preuves à charges et en vous présentant des témoins. La Tunisie s’est progressivement enfoncé dans l’injustice, dans le trafic en tout genre. Pour ce qui en doute encore, visitez le site de Sameh Harakati et suivez son affaire, une honte pour la justice tunisienne. La Tunisie n’est plus le pays des cartes postales car les nuages sombres des droits de l’homme restent très visible dans le ciel.
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Ne suis-je pas bête de m’en être pris à l’immense Nicolas Beau ,avec, pour seul souci, de rétablir certaines vérités, et non faire dans l’immonde…léche, dont m’accusent, fallacieusement, certains.
Mes commentaires n’ont pas été publié. Ne serait-ce pas là cette fameuse censure si décriée ???
Il est vrai que ces commentaires/rectifs ne sont pas dans l’air du temps.
hamadi khammar