Gare du Nord, l’interpellation de deux jeunes originaires de Seine-Saint-Denis et du Val-d’Oise a mal tourné. Un scénario qui rappelle les événements de Clichy-sous-Bois en 2005 et qui stresse la place Beauvau.
Songes agités au ministère de l’Intérieur pour Brice Hortefeux. Comme un voile sur le sommeil de l’ami de Sarko Ier, qui se déchire souvent ces derniers temps. Dans la nuit du 3 au 4 mai par exemple, un intempestif coup de fil l’a sorti du lit. Et une petite paranoïa agite depuis la place Beauvau. Le spectre des émeutes de 2005.
Gare du Nord, l’interpellation de deux jeunes originaires de Seine-Saint-Denis et du Val-d’Oise a en effet mal tourné. Assez pour que l’un d’eux se retrouve entre la vie et la mort à l’hôpital, comme l’a révélé lefigaro.fr.
Les deux mineurs ont été interpellés au tripod, au niveau de la jonction entre le métro et le RER de la Gare. Au départ un simple contrôle, les gamins fumaient. Pas bien. Encore moins bien vu que les lascars sont des fuyards. Enfin des fuyards, qui ont quitté pour l’un le domicile familial, pour l’autre un foyer d’accueil. Interpellés par la brigade des réseaux ferrés, qui a découvert un peu de cannabis dans les poches des minots, les deux sont conduits vers un local de police de la gare.
Un court trajet. Qui suffit à l’un d’eux pour s’échapper, crapahuter sur le toit d’une rame d’Eurostar… et se faire électrocuter au contact d’une caténaire. Direction l’hôpital militaire de Percy Clamart, dans les Hauts-de-Seine. Corps brûlé à 80%, coma artificiel et pronostic de vie toujours engagé au moment d’écrire ces lignes. Quant à son copain de fuite, il était toujours en garde-à-vue, selon nos informations.
Saisie, l’Inspection Générale des Services, la police des polices, se penche sur les circonstances de l’électrocution. Et de la fuite du gamin.
Un scénario qui ressemble tellement aux événements de Clichy-sous-bois qui avaient précédé les émeutes, qu’il a tiré Hortefeux du lit.
En 2005, deux jeunes de Clichy, poursuivis par des policiers, étaient décédés après avoir pénétré dans un local EDF pour échapper aux poulets. Si l’histoire des émeutes se met à bégayer…
Est-ce que les bougnoules sont plus contrôlés parce qu’ils sont plus délinquants ou parce qu’ils sont bougnoules ?
De mon expérience personnelle, je dirais que c’est parce qu’ils sont bougnoules.
Par exemple, j’étais avec un ami sur la montagne Saint-Geneviève pour fumer un pétard. Mon pote allume et fume le pétard, me le passe, et alors que je n’ai pas eu le temps de tirer dessus, deux poulets débarquent.
A partir du moment où ils ont eu ma pièce d’identité entre les mains et qu’ils ont su que j’étais un bougnoule - ça ne se voit pas, je suis un bougnoule typé européen, et tout le monde pense que je suis juif - je suis devenu le centre de leur attention alors que je n’avais rien et que mon pote avait, lui, 6 grammes sur lui.
Il n’est pas inutile de préciser à ce stade de la narration qu’il est blond Franco-Américain.
Et pendant dix minutes, les poulets se sont focalisés sur moi, me demandant notamment ce qu’ils devaient faire de nous.
A la fin, j’ai eu droit à un "Toi, si je te revois, je t’embarque" alors que la personne qui était avec moi n’a pas eu la moindre remontrance et que c’est lui qui détenait 6 grammes de shit.
Donc, outre le fait que d’être un bougnoule est en soi, aux yeux de certains flics et de fachos, plus grave que de détenir 6 grammes de shit, les bougnoules sont plus contrôlés parce qu’ils sont bougnoules, et les non-bougnoules lorsqu’ils sont en infraction ne sont pas interpellés, ou déférrés ou jugés.
Au fait, tous les gens qui dealaient que j’ai connus étaient tous des Français de souche…
La CGT avait proposait de supprimer les controles de tickets dans les bus, puisque de cette facon il n’y aura plus d’agression.
La police est soumise aux memes genres d’instructions : puisque des controles, fouilles, arrestations, degenerent, alors supprimons-les.
On verra ou cette ahurissante politique nous menera…
Au principe qui gouvernait les societes depuis des millenaires ("il ne faut pas que je viole la loi sinon"), on substitue de plus en plus "il ne faut pas que le policier fasse respecter la loi sinon".