Vague de mandats d’arrêt pour les responsables de la plus grande catastrophe maritime mondiale.
Le Joola, le joli bateau qui a fait la liaison entre Dakar et Ziguinchor, la capitale de la casamance, des années durant.
Pour les Sénégalais, un souvenir macabre. La plus grande catastrophe maritime mondiale. Plus de 2000 morts, un funeste mois de septembre 2002. Pour la presse mondiale, une image choc. Un bateau ivre, quittant le port de la capitale sénégalaise, louvoyant sur un bord dès les premiers miles. Un cliché surréaliste. Et pour les « services français », un rapport… explosif.
Le chavirage du Joola, le 26 septembre 2002, était tout sauf… inattendu, à en croire les petites infos glanées par Bakchich. De vraies perles. Déjà, comme l’a narré Libération, un juge français mène son enquête, victimes françaises du désastre oblige. Un p’tit juge d’Evry, sur le point de boucler son instruction et qui s’est mis en tête de lancer huit mandat d’arrêts internationaux.
Et pas des seconds couteaux : L’ex-Premier ministre Mame Madior Boye, l’ex-ministre des Forces armées Youba Sambou, le chef d’état-major général des armées Babacar Gaye, le chef d’état-major de la Marine nationale Ousseynou Kombo, celui de l’Armée de l’air Meïssa Tamba, et le ministre des Transports Youssouf Sakho, le chef d’exploitation du bateau Moddy Siguine et le directeur de la marine marchande Abdoul Hamid Diop.
« Un rapport de complément d’expertise, commandé par le juge Noël et dont Libération s’est procuré une copie, détaille les responsabilités de bas en haut de l’échelle, point par point », précise le journaliste Christophe Ayad. Au moment du sinistre, ajoute-t-il « les forces françaises du Cap-Vert, basées au Sénégal, avaient été mises en alerte puis avaient reçu l’ordre de ne pas intervenir, semble-t-il, pour ne pas « froisser » leurs homologues sénégalais. »
Sympa, mais il y a mieux. Une jolie note qui a transité entre le ministre des Transports français de l’époque, l’armée française et transmis aux services sénégalais. Avec un message clair, « ce bateau est pourri, faites gaffes ». Ci fait, l’administration française a cru le bon Président Wade sénégalais prévenu… et surtout qu’il allait prendre quelques menues mesures ! Que nenni ! Peu de jours avant le naufrage, la presse sénégalaise a été invitée à venir admirer les « nouveaux »moteurs du Joola. Pas cher. Seulement 2133 morts. Un prix cadeau !