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RDC, la salsa des vieux démons

lundi 2 avril 2007 par Babacar Wouetu
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La réputation des musiciens congolais n’est plus à faire. Celle des politiciens kinois non plus. Rumbas endiablées et salsas meurtrières sont de rigueur.

Répression politique au Bas-Congo (130 morts au bas mot), élections achetées, conflit frontalier avec l’Angola, banqueroute généralisée, mises en cause de la nationalité d’une bonne partie de la classe politique, gouvernement invisible : la douce musique de l’actualité congolaise a des airs de déjà vu. Les trois premiers mois de la présidence de Kabila auront été ceux du retour des vieux démons. Ils n’auront pas eu besoin, il est vrai, de revenir de loin : ils ont été très actifs dans les coulisses nauséabondes de la « transition démocratique » où corruption et abus de pouvoir ont prospéré sous le regard toujours compréhensif des Nations Unies. La banqueroute du quasi-inexistant État congolais et la chasse à l’opposition étaient d’ores et déjà programmées. Bonne fille, l’Europe a toutefois débloqué une aide de 500 millions d’euros à la République démocratique du Congo. Sous l’auguste condition de –défense de rire- « bonne gouvernance ».

Jean-Pierre Bemba - JPG - 35.1 ko
Jean-Pierre Bemba
© Kerkeroux

Au moins le jeune président congolais prend-il les évènement avec beaucoup de légèreté. « Depuis qu’il a été élu, nous avons attendu deux mois pour la formation du gouvernement, note un diplomate occidental en poste à Kin’, et trois mois pour la convocation du premier conseil des ministres ». Passionné de moto, le jeune Joseph préfère apparemment de longues chevauchées au bord du fleuve Congo à d’austères réunions dans une capitale un brin bouillonnante. Qui l’en blâmerait ?

Les combats de rue du 22 et 23 mars à Kinshasa entre les 200 miliciens chanvrés de Jean-Pierre Bemba, candidat malheureux à la présidentielle, d’août 2006 et l’armée régulière n’ont guère surpris. Ni les appels à une opposition constructive ni les appels à la responsabilité du gouvernement n’avaient trouvé une oreille attentive : le perdant était mauvais perdant et a conservé une force de frappe en pleine capitale tandis que le gagnant n’a aucune envie de partager la moindre once de pouvoir.

La salsa des vieux démons

Un certain spleen envahit les diplomates français. Sans doute le mal des tropiques. « Les évènements sont un peu répétitifs en Afrique, lâche l’un d’eux. D’autant qu’en avril, les élections au Nigeria vont provoquer quelques remous. Le ministère de la Défense a déjà préparé un plan d’évacuation des Français ». Quelques fers de lance conservent néanmoins le moral. Ambassadeur au Congo jusqu’à août 2006, Georges Serre, qui a pratiqué un soutien bien peu critique au gouvernement Kabila, a hérité d’un joli strapontin : le poste de Yaoundé. Avec une grande mission, préparer l’après-Biya… du boulot en perspective.

Le problème de l’opposition armée a donc été réglé par les armes et il en a coûté une bataille de rue comme Kinshasa n’en avait pas connu depuis l’arrivée de l’AFDL de Kabila père. Outre le parlement et le sénat, le gouvernement tient solidement 8 provinces sur 9 et le « chef de l’opposition », qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt, moisit à l’ambassade d’Afrique du Sud en attendant son exfiltration vers des cieux plus cléments.

En RDC aujourd’hui comme au Burundi en 2005, quelques mois après les élections, la machine antidémocratique est déjà en marche. Précautionneuse, la moitié de la nomenklatura politique kinoise dispose d’un passeport belge, histoire de quitter facilement le pays en cas de souci…

Cela n’aura pas échappé à la sémillante ministre de la Coopération Brigitte Girardin, dont la visite officielle pour signer le Document de Stratégie Pays a coïncidé avec les combats. Convaincue de l’importance de sa mission, Princesse Brigitte a piétiné sur le trop célèbre Beach de Brazzaville jusqu’au samedi 24 mars avant de passer le fleuve pour apporter du réconfort à une communauté française passablement agacée par l’absence de réaction des casques bleus et une gestion de crise approximative (insuffisance de nourriture et d’eau à l’ambassade, école située en plein milieu des combats, etc.). La ministre est repartie en promettant qu’elle parlerait de la situation congolaise au prochain conseil des ministres, ce qui en cette période électorale n’est pas une promesse en l’air !

Voir en ligne : in Bakchich # 28

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