Le procès des six détenus français de Guantanamo, qui a commencé lundi à Paris, risque de faire date. Et de déclencher un déclicieux débat au coeur de l’été. Les avocats de la défense ont en effet eu accès à un télégramme diplomatique plein de surprises… dont le Canard Enchaîné avait fait écho, il y a deux ans et que Libération reprend en une, mercredi 6 juillet.
Les avocats de la défense devraient jeter un gros pavé dans la mare. Ils sont en effet décidés à livrer à la sagacité du tribunal un télégramme diplomatique qui montre que les six français de Guantanamo jugés depuis lundi à Paris ont été interrogés dans le centre de détention américain par des membres de la Dst française, et à deux reprises ; seul hic, ces enquêteurs se sont présentés à eux comme des diplomates venus s’enquérir de leur situation humanitaire. Peut-être que leurs méthodes d’interrogatoires sont un plus plus polissées que celle de leurs homologues américains… L’opération parfaitement illégale a été menée avec l’aval des affaires étrangères.
Les informations ainsi recueillies ont permis aux services de police français d’interroger les six français de Guantanamo avec un maximum de précision dès qu’ils ont posé le pied sur le sol français. Résultat : la plupart ont été maintenus en détention contrairement à ce qui est advenu des prisonniers rapatriés par exemple en Grande Bretagne.
Le savoir-faire du pays des droits de l’homme en matière d’interrogatoire n’est plus à démontrer !