Rachida Dati entend bien féminiser la magistrature, et en particulier les procureurs généraux de la république. Des femmes proc’ oui, mais des sarkozistes. Et ô hasard, toutes sont passées près de la robe de l’ex procureur de Paris, Yves Bot.
Il règne une certaine agitation ces derniers jours au ministère de la Justice. La promesse de Rachida Dati de féminiser les nominations de magistrats devrait très vite se concrétiser. Les premiers concernés seront les nouveaux Procureurs généraux, nommés à un prochain conseil des ministres ce mercredi ou le suivant. De quoi peaufiner l’image d’une ministre moderne et féministe que Rachida Dati vend dans la presse people (peu lue dans la magistrature) ! Seul souci, ces nominations devraient pour la plupart être politiquement très marquées. Bakchich s’est procuré la liste provisoire des magistrates qui sont en pôle position pour être promues dans les jours qui viennent : quasiment toutes sont soutenues par le redoutable Yves Bot, ancien Procureur de Paris et sarkoziste de la première heures, qui attend aujourd’hui d’être nommé Procureur général de la Nation. Une espèce de ministère bis dont le chef de l’Etat souhaite la création.
Pour l’instant, il tue le temps comme Procureur général à la Cour de Justice des communautés européennes.
Les six magistrates qui figurent en bonne position pour devenir Procureur Général sont les suivantes:Catherine Pignon, Nathalie Foy, Solange Moracchini, Isabelle Toulemonde, Christine Champrenault, Maryvonne Caillebotte. Certaines d’entre elles ont particulièrement jeunes pour accéder à de telles fonctions, la plupart ont eu la chance dans leur vie passée de rencontrer l’ex Procureur Bot.
Catherine Pignon a été ainsi substitut au Mans, quand Bot y sévissait. Elle a dirigé le parquet financier de Paris au moment où le même Bot était Procureur de Paris. Lorsque Bot, nommé Procureur général à Paris, fut remplacé par Jean-Claude Marin, soldat de la chiraquie (même s’il est devenu, depuis l’élection présidentielle un sarkoziste de la dernière heure), Catherine Pignon était le bras armé des sarkozistes au parquet financier. Ses bagarres feutrées avec Marin faisaient les délices du Palais.
Autre promotion attendue, Nathalie Foy, elle, a connu Yves Bot à Nanterre où elle était en charge du parquet financier. Elle devrait être remplacée par la substitut Aldebert. Elle et son mari ont laissé quelques souvenirs à Marseille où ils ne passaient pas pour des gauchistes.
Solange Moracchini,, elle, est une grande copine de Martine Ceccaldi, qui dans le sarkoland judiciaire est une espèce de muse incontestée. Cette amitié va lui valoir un sérieux accélérateur de carrière.
Pour Isabelle Toulemonde, déja nommée Procureur à Orléans dans des conditions assez inédites et pour des raisons qui ne tiennent pas toutes à ses compétences juridiques mais également à ses choix politiques, elle devrait également connaître une sérieuse promotion.
A condition toutefois que le cabinet de Rachida Dati n’oublie pas de consulter, avant ces nominations en conseil des ministres, le Conseil supérieur de la Magistrature. Ce qu’ils ont fait in extremis…
Autre cas d’école qui montre à quel point la nouvelle ministre de la Justice a le souci de promouvoir des femmes indépendantes, Maryvonne Caillebotte fut longtemps la chargée de presse d’Yves Bot. Maryvonne et Yves aiment beaucoup la région du Mans où il leur arrive de monter à cheval avec les Fillon, comme quoi les amis de Sarko peuvent rester parfois ceux du Premier ministre.
Comme l’avait confié Bot à un ami au printemps : « Sarko élu et Fillon Premier ministre, je ne devrais pas avoir trop de soucis ». Apparemment ses amis (e) s non plus.
Rachida Dati se hâte de placer les sarkozystes afin d’avoir la tâche plus facile pour mettre en place la nouvelle carte judiciaire.
Comme par hasard,le Procureur d’Agen qui se voit forcer la main pour dégager, soutient les avocats contre la carte judiciaire…
L’éviction de Collombani par les journalistes du Monde est présentée comme une sanction pour sa gestion économique désastreuse (constitution d’une pieuvre médiatique incohérente et déficits importants). maintenant on va y ajouter ses indemnités rondelettes et son parachute doré.
Mais que dire de l’orientation politique qu’il a donné au Monde, des campagne de presse moralo-politique qu’il a impulsé depuis des années ? Ca va de la défense du libéralisme et de la mondialisation à tout crin jusqu’à la dénonciation de cibles sociales alibis (les babyboumers privilégies par exemple). Enfin que dire du ton pro-sarkosiste lors de la dernière campagne électorale ? Et cette ligne, ces campagnes abusives, le Monde les a imposées aux journaux et publications qu’il a rachetés, comme par exemple Télérama où des journalistes anciens ont été remerciés.
Si la ligne du Monde ne change pas rapidement, le départ de Collombani ne fera pas revenir les lecteurs qui sont partis ces dernières années.
Ce qui se passe actuellement dans la justice - placer des hommes et des femmes sarkosistes aux postes clés - est en train de se faire dans toutes les administrations (préfectures, rectorats, finances, etc). On en parle moins et surtout, les organisations professionnelles y sont moins puissantes. Les grands corps de l’etat sont toujours très serviles devant le pouvoir politique. Chaque succession présidentielle amène ses mutations politiques. Des contestations s’expriment : tant mieux !
Car ce qui change cette fois, c’est l’allégeance à un homme, le ministre-président, qui concentre tous les pouvoirs et toutes les ambitions autour de lui, tel un monarque absolu. Si des résistances s’ébauchent ici ou là, elles seront écrasées sans pitié, car le pouvoir exécutif ne peut être contesté de l’intérieur de l’appareil d’état sans danger.
Plus importantes pour la suite seront les contestations sociales des réformes libérales annoncées. Et aussi l’orientation de l’opinion publique face aux futures grèves. L’électorat massif de Sarkosi est traversé par les contradictions induites par les réformes soit disant justifiées par le mandat électoral reçu du peuple. Mais quand la note arrive sur la table, l’addition peut paraitre un peu chère pour le bénéfice attendu…
Dati est tellement pressée d’enquiller les copines des copains, qu’elle mute de force le procureur général d’Agent….
http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/la_justice_sous_pressions/20071004.OBS8000/le_procureur_general_dagen_seraitmute_de_force_par_la_c.html
Le procureur général d’Agen serait muté de force par la Chancellerie
Les magistrats et fonctionnaires de la cour d’appel d’Agen s’opposent à la décision de muter leur procureur général intervenue à la demande de Rachida Dati, selon eux. La Chancellerie parle, de son côté, d’une proposition à "se porter candidat à un poste".
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