Après 3 ans de travaux et 117 millions d’euros investis, il faut désormais montrer patte blanche pour accéder aux logements sociaux gérés par l’Armée du Salut.
Le 94 rue de Charonne est devenu un endroit très sélect où ne dort pas qui le veut. Construit au début du XXe siècle, le Palais de la femme a fait l’objet d’ une importante rénovation subventionnée par l’Etat, la Ville de Paris et la Région Ile-de-France. Des travaux qui ont fait flamber les prix des 300 studettes de la résidence sociale. Il faut désormais sortir 413 euros par mois pour avoir le privilège de dormir dans une chambre de 11m sans kichenette, contre environ 276 euros pour 9m en 2006.
Des tarifs légaux [1] Mais étonnants pour une structure caritative censée « offrir un lieu sûr et un havre de paix » pour les jeunes filles et les femmes seules.. Faute de ressources, plusieurs résidentes se retrouveront à la rue fin août. Et aucune solution de relogement ne leur a été proposée. Deux jeunes femmes qui refusent de quitter les lieux sans proposition de rechange sont sous le coup d’une plainte de l’Armée du Salut.
« 117 millions d’euros ont été investis par des fonds publics, mais aucun contrôle n’a été exercé sur les retombées de cette politique », s’indigne Lévi Houria. Et elle sait de quoi elle parle. Cette ancienne chef du service social du Palais des femmes a été licenciée le 4 juillet après avoir dénoncé plusieurs irrégularités dans la gestion de l’établissement. « J’ai subi un véritable harcèlement moral de la part de mon employeur après m’être opposée à la méthode de sélection des résidentes, qui ne se faisait non pas sur des critères sociaux, mais selon leurs revenus. L’Armée du Salut voulait donner la priorité à des femmes titulaires de CDI qui pouvaient présenter des garanties de solvabilité », explique-t-elle.
A cette bizarrerie s’ajoute un règlement très strict à l’intérieur de l’établissement qui interdit aux résidentes de recevoir leur enfant. Enceinte de six mois, une jeune femme va bientôt être obligée de vider les lieux.
La gestion des subventions publiques perçues par l’Armée du Salut pose également problème à certains. Comme Allali Fatiha, déléguée de la CGT, pour qui « l’utilisation que l’Armée du Salut fait de l’argent public qui lui est versé est inacceptable ». Une gestion déjà dans le collimateur de la justice en novembre 2008 pour des irrégularités présumées. Malgré la pression d’élus locaux (PS, PC, Verts, NPA), la direction de l’établissement refuse toujours de recevoir les délégués du personnel.
Lire ou relire sur Bakchich.info :
[1] On retrouve des tarifs similaires dans d’autres résidences sociales gérées par différentes associations, d’après Libération.
Armée du Salut - Palais de la Femme Expulsion et provocation-COMMUNIQUÉ DE PRESSE vendredi 21 août 2009 (13h19) Alors que le palais de la Femme et son organisme de tutelle l’Armée du Salut sont en prise avec une mobilisation concernant le traitement du personnel mais aussi des résidentes, la direction n’a pas hésité à expulser une mère et son jeune enfant.
La provocation ne s’arrête pas là, c’est sous le motif d’une absence de 4 semaines pour le motif des obsèques de son père que Solange Dipita a été expulsée. Donald Pitcher, directeur jusqu’en fin juillet, avait généreusement consenti à une absence de 2 semaines. Le principe d’autorité voulant qu’on n’accorde jamais ce qu’on demande.
Le 18 août, la mère et l’enfant ont été expulsés sans solution de relogement. Non contente de précariser, dominer et humilier, l’Armée du Salut fait savoir par son éducateur que ses affaires ont jusqu’au 31 août pour être retirées, après cette date, elles seront données ou détruites.
L’Armée du Salut, vieille organisation ayant fait son histoire, sa notoriété et son bénéfice par le traitement confessionnel et autoritaire de la pauvreté, entend croiser le fer avec notre organisation en s’en prenant à des personnes vulnérables, une femme et son enfant en l’occurrence.
Le Palais de la Femme est un lieu où les libertés politiques sont interdites, l’Armée du salut est une organisation se prévalant de lutter contre la mobilisation et l’action Collective. Elle s’y prend d’ailleurs fort bien en organisant la dissension, les conflits entre les résidentes pour y assurer son règne.
Le Collectif des Mal Logés en lutte, quant à lui, vise à organiser de façon solidaire des travailleurs et des chômeurs en difficulté de logement, appartenant clairement au monde des luttes sociales, il ne bénéficie pas des grasses subventions (70% d’argent publics sur les 117 millions d’euros perçus en 2007 selon l’Armée du salut elle-même) ni des confortables salaires de ses dirigeants pas plus que des logements ou des véhicules gratuits de l’Armée du Salut.
Le Collectif des mal-Logés en Lutte dénonce cette organisation et les curieuses protections dont elle bénéficie.
En effet, l’Armée du Salut, soutenue par la les pouvoirs publics comprend dans sa commission un représentant de la Préfecture, un élu de Paris et un représentant des organismes de perception du 1% patronal. C’est donc bien sous le regard des ces gens et avec leur concours que l’Armée du Salut commet ses méfaits en toute impunité.
Les comportements scandaleux de cette organisation ne sont pas nouveaux et ont attiré les commentaires et parfois les luttes depuis longtemps. Cependant, les pouvoirs publics, trop contents de déléguer le sale travail du traitement de la pauvreté et la répression qui va avec à des spécialistes motivés et reconnus pour leur zèle n’entendent pas changer les choses.
Pour notre part, Collectif des Mal Logés en Lutte, nous entendons diffuser et appeler à la mobilisation contre l’Armée du Salut, ses diktats, ses menaces et ses manoeuvres contre les précaires sur lesquels elle exerce son pouvoir.
Le collectif appellera également les résidentes du Palais de la Femme à faire valoir leur droit et exiger des relogements.
Paris, le 21 août 2009 COLLECTIF DES MAL LOGÉS EN LUTTE www.collectif-logement.org collectif.logement@gmail.com
ok, mon commentaire faisant état de la ressemblance avec les Couvents de la Madeleine n’a pas été édité, ni sur qui sont réellement les "bonnes âmes" de l’Armée du Salut, mais j’aimerai vraiment savoir ce que vous diriez sur bakchich si un organisme social se permettait d’héberger des hommes en leur interdisant de voir leurs enfants.
On parle de chasse aux sorcières pour dénoncer un processus de victimisation, mais on ne parle curieusement jamais du Malleus Maleficarum qui a influencé le droit européen pendant plusieurs siècles. Des historiens se permettent même de dire que c’est une grande oeuvre.. du même style que Mein Kampf. On oublie systématiquement le gynocide qui a suivi la sortie de ce bouquin criminel relevant d’une haine des femmes… toujours d’actualité.
Mais qui n’intéresse absolument personne. Juste 50% de la population mondiale.