Le tournage du remake de « Mourir d’aimer » devait commencer ce vendredi à l’hôpital psychiatrique Camille Claudel en Charente. Mais le personnel soignant s’insurge contre le mélange des genres.
« C’est pas Hollywood ici », s’insurge un soignant. A l’hôpital psychiatrique Camille Claudel, situé à Ruffec, entre Niort et Angoulême, une certaine émotion s’est emparée du personnel. Il vient d’apprendre que la direction de l’hôpital a autorisé la réalisatrice-productrice Josée Dayan à tourner son remake de « Mourir d’aimer » avec Muriel Robin en vedette américaine au service des admissions. Cinq jours avant le début du tournage, les médecins découvrent donc, un peu interloqués, qu’ils vont devoir donner « toute facilité à l’équipe de tournage » pour la réalisation de ce mélo. Soit une trentaine de personnes qui vont débarquer avec tout leur matériel. Un peu plus que le nombre de patients de cette petite unité spécialisée.
Le hic, c’est que personne n’a été consulté, pas même les syndicats. Autant dire que la pilule passe mal. « Nos patients sont très vulnérables. La direction n’a fait aucun cas de leur dignité en acceptant ce tournage » affirme un membre de l’équipe médicale, très remonté. Pour les besoins du téléfilm, les patients – essentiellement des schizophrènes – seront donc privés de salon, salle à manger et, plus dur, de l’accès à la terrasse pour pouvoir fumer. En clair, le plus simple serait qu’ils restent bien sagement dans leur chambre. « Ce sont des patients qui ont besoin de calme, de repères : il leur faut une certaine stabilité », souligne pourtant un soignant.
A l’origine, le tournage, sur une journée, devait se dérouler dans une partie inoccupée de l’hôpital. Mais l’équipe du téléfilm a finalement jugé que cela manquait un peu de réalisme. Et a, du coup, opté pour le service d’admission psychiatrique du pôle II de l’hôpital Camille Claudel avec ses vrais malades.
Côté direction, on assure que toutes les garanties ont été données pour préserver la tranquillité des patients. A voir. Ce qui est sûr c’est que l’hôpital ne fait pas ça pour l’argent puisque la production ne versera en tout et pour tout que 400 euros. Une somme bien inférieure aux tarifs généralement pratiqués et qui ne réglera sûrement pas le manque structurel de moyen de l’hôpital. « Nous avons accepté pour donner une meilleure image de la psychiatrie parce que nous travaillons dans un bel hôpital », affirme la direction. En espérant donc que les mécontents, pas très télégéniques, iront donc râler hors champ.
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Lorsque l’on sait ce qui se passe dans les hôpitaux psychiatrique, on comprend qu’un certain personnel soit inquiet à l’idée de voir arriver des cinéastes.
La mal-santé publique Un bien portant est un malade qui s’ignore.
Le remplissage des hôpitaux, La morale est sauve http://echofrance36.wordpress.com/2008/10/25/le-remplissage-des-hopitaux-la-morale-est-sauve/
Les hôpitaux http://echofrance37.wordpress.com/2009/01/30/les-hopitaux/
Il n y a pas de petites économies pour Madame Dayan de tf1, qui a du calculer qu un hopital, si misereux, serait bien content de recuperer qq euros ; les patients n’ont pas besoin de respect de leurs personnes, pour la direction de cet hopital. Ni d ailleurs les employés.
ce n est pas de la fiction. Circulez ou allez mourir de ne pas aimer notre beau et glorieux monde du profit à tout prix.