Des rumeurs persistantes en provenance de Birmanie veulent qu’Aung San Suu Kyi, la Prix Nobel de la Paix embastillée par la junte militaire au pouvoir, ait entamé une grève de la faim la mettant en péril. A Washington, la Maison-Blanche s’en est ému.
L’inquiétude monte parmi les démocrates birmans. Depuis le 15 août, la lauréate du Prix Nobel de la Paix 1991, Aung San Suu Kyi, ne prend plus livraison des colis de nourriture que ses partisans déposent devant la porte de son domicile où la junte militaire au pouvoir l’a enfermé. D’où les craintes qu’elle ait entamé une grève de la faim et que sa santé soit gravement en train de se détériorer.
Le tout se déroule visiblement dans l’indifférence de la communauté internationale puisque seul un porte-parole de la Maison-Blanche s’est publiquement inquiété le 28 août du sort d’Aung San Suu Kyi. Aux arrêts domiciliaires ininterrompus depuis plus de cinq ans, la Prix Nobel a également refusé de rencontrer Ibrahim Gambari, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’Onu, en visite à Rangoon la semaine dernière. Deux des assistants du diplomate avaient exceptionnellement été autorisés par la junte à se rendre devant le portail du domicile de la prisonnière munis d’un haut parleur, pour l’inviter à rencontrer leur patron. Sans obtenir la moindre réaction.
Voilà un joli camouflet qui discrédite un peu plus la mission d’Ibrahim Gambari, chargé par les Nations Unies de faciliter l’ouverture d’un dialogue entre la junte et la LND (Ligue Nationale pour la Démocratie, qui a remporté 82% des sièges aux élections de 1990). Il faut dire que le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki Moon, n’a franchement pas aidé son diplomate qui n’est même plus reçu par les militaires. Alors que l’ami Ban Ki présidait en juin, à Rangoon, une conférence des donateurs à la Birmanie après le cyclone Nargis (qui a fait au moins 150.000 morts), il s’était abstenu de rencontrer les démocrates birmans pour ne pas déplaire à la junte. Par la suite, il n’a pas jugé utile de réagir lorsque, toujours pendant son séjour en Birmanie, les généraux ont annoncé que la détention d’Aung San Suu Kyi était prolongée d’un an. Sans la moindre base juridique, il va de soi.
Traditionnellement, la junte birmane utilise une actualité internationale chargée pour mieux réprimer les opposants à l’abri des regards extérieurs. Entre les Jeux olympiques, la crise en Géorgie et l’Afghanistan, elle en a amplement eu l’occasion cet été.
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Par notre silence et notre indifférence, nous avons trahi Aung San Suu Kyi et avec elle, le peuple Birman tout entier.
En tout cas, Aung San Suu Kyi aurait de nombreuses raisons d’entamer une grève de la Faim et notamment le fait d’avoir été abandonnée à son triste sort par la Communauté Internationale depuis tant d’années.
Pourquoi avoir mis tant de lumière sur Ingrid Bétancourt qui a été otage durant 6 ans et laisser autant dans l’ombre Aung San Suu Kyi qui est prisonnière de la Junte depuis plus de 12 ans et dont le seul crime est d’avoir été élue, en toute légalité, par le peuple Birman.
La Birmanie est l’une des pires dictatures au monde, il s’agit d’une réalité dont tout le monde se fiche et tant que la Junte sera à la tête de ce pays ; qu’elle a baptisé le Myanmar ; rien ne changera.
Un des points forts de la Junte, ce sont les Médias qui lui donne car, hormis lorsque les moines sont descendus dans la rue et après le passage du cyclone Nargis, personne ne parle d’elle. Et même lors de ces évènements, même si la Communauté internationale a fait beaucoup de bruit, la junte est restée libre de ses actes. Elle est restée libre d’arrêter tout opposant et de les torturer, libre de restreindre l’Aide humanitaire.
Aujourd’hui il y a toujours 2025 prisonniers politiques dont 39 ont besoin de soins médicaux qu’on leur refuse et les arrestations continuent.
Kathy
Quant à Gambari n’a pas réprimandé le régime pour ses violations des droits de l’Homme Il a surtout passé du temps à discuter avec des groupes pro-Junte..
Depuis 1990 malgré les 37 visites d’envoyés de l’ONU et les nombreuses résolutions la situation a empiré
Les efforts de Gambari ont clairement échoué.